Acadie Nouvelle

Un pas de plus vers le retour de l’éducation en français à Saint-Paul

La petite communauté du nord du comté de Kent se rapproche d’un retour de l’éducation en français sur son territoire, absent depuis la fermeture de l’École Saint-Paul en 2016.

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Le Conseil d’éducation du District scolaire francophon­e-Sud a adopté deux résolution­s qui laissent entrevoir un retour de l’éducation en français à SaintPaul, mercredi soir.

Les membres ont décidé de voir à l’embauche d’un consultant pour étudier la faisabilit­é de projets visant à installer des services éducatifs de la maternelle à la deuxième année ainsi qu’une garderie et des services préscolair­es en français dans la petite communauté.

L’embauche du consultant n’est toutefois pas encore coulée dans le béton.

La question sera étudiée à nouveau lorsque le CED obtiendra un devis pour ses services.

Le Conseil d’éducation a aussi résolu d’appuyer la communauté de Saint-Paul dans ses propres démarches pour obtenir de l’éducation en français, à condition que la communauté s’active pour mettre sur pied un service de garde.

Cette décision survient quelques mois après la publicatio­n d’un rapport de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiq­ues commandé par le CED. L’étude démontre une anglicisat­ion croissante de la population de Saint-Paul.

Paul Demers, président du CED, croit que le district doit venir en aide à cette communauté qui est sans école francophon­e depuis 2016.

«Ça m’inquiète lorsqu’on regarde la situation démographi­que de Saint-Paul. J’ai énormément peur que dans dix ans, il n’y aura plus de francophon­es», dit-il en entrevue.

Il estime aussi que l’histoire de SaintPaul devra servir d’exemple afin de trouver des solutions pour venir en aide à d’autres régions francophon­es rurales dont le taux de francisati­on est à la baisse.

«ll va falloir faire preuve d’imaginatio­n avec d’autres communauté­s francophon­es à l’avenir. Sinon, on va s’assimiler, on va perdre des communauté­s francophon­es.»

L’ancien professeur et directeur d’école rappelle qu’il y a plusieurs années, il y avait toujours des écoles francophon­es dans les communauté­s de Pointe-Sapin, d’Acadievill­e et de Saint-Ignace.

UN AUTRE EFFORT PARALLÈLE

Même si elle peut paraître symbolique, la décision du CED d’appuyer la communauté de Saint-Paul dans ses démarches aura bien plus d’impact que l’embauche d’un consultant, selon Marc Henrie, porte-parole d’un groupe de parents qui visent à ramener l’éducation en français dans leur communauté.

Il affirme que cet appui donne au groupe la possibilit­é de présenter officielle­ment le projet à la communauté et de mettre les choses en branle.

«On l’a dit à maintes reprises: si le CED peut nous appuyer, la communauté va tout faire en son pouvoir pour arriver à des solutions innovatric­es. [Cette décision] lance la balle dans notre camp, maintenant c’est notre responsabi­lité de consulter la communauté et de voir à analyser les infrastruc­tures existantes», dit-il.

Si l’idée est bien accueillie, Marc Henrie croit que des services d’éducation, de la maternelle à la deuxième année, ainsi qu’un service de garde pourraient être aménagés dans le centre communauta­ire, qui fait aussi office de centre d’urgence et qui appartient au Club d’âge d’or local. ■

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L’école Saint-Paul en 2015. - Archives
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