Un pas de plus vers le retour de l’éducation en français à Saint-Paul
La petite communauté du nord du comté de Kent se rapproche d’un retour de l’éducation en français sur son territoire, absent depuis la fermeture de l’École Saint-Paul en 2016.
Le Conseil d’éducation du District scolaire francophone-Sud a adopté deux résolutions qui laissent entrevoir un retour de l’éducation en français à SaintPaul, mercredi soir.
Les membres ont décidé de voir à l’embauche d’un consultant pour étudier la faisabilité de projets visant à installer des services éducatifs de la maternelle à la deuxième année ainsi qu’une garderie et des services préscolaires en français dans la petite communauté.
L’embauche du consultant n’est toutefois pas encore coulée dans le béton.
La question sera étudiée à nouveau lorsque le CED obtiendra un devis pour ses services.
Le Conseil d’éducation a aussi résolu d’appuyer la communauté de Saint-Paul dans ses propres démarches pour obtenir de l’éducation en français, à condition que la communauté s’active pour mettre sur pied un service de garde.
Cette décision survient quelques mois après la publication d’un rapport de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques commandé par le CED. L’étude démontre une anglicisation croissante de la population de Saint-Paul.
Paul Demers, président du CED, croit que le district doit venir en aide à cette communauté qui est sans école francophone depuis 2016.
«Ça m’inquiète lorsqu’on regarde la situation démographique de Saint-Paul. J’ai énormément peur que dans dix ans, il n’y aura plus de francophones», dit-il en entrevue.
Il estime aussi que l’histoire de SaintPaul devra servir d’exemple afin de trouver des solutions pour venir en aide à d’autres régions francophones rurales dont le taux de francisation est à la baisse.
«ll va falloir faire preuve d’imagination avec d’autres communautés francophones à l’avenir. Sinon, on va s’assimiler, on va perdre des communautés francophones.»
L’ancien professeur et directeur d’école rappelle qu’il y a plusieurs années, il y avait toujours des écoles francophones dans les communautés de Pointe-Sapin, d’Acadieville et de Saint-Ignace.
UN AUTRE EFFORT PARALLÈLE
Même si elle peut paraître symbolique, la décision du CED d’appuyer la communauté de Saint-Paul dans ses démarches aura bien plus d’impact que l’embauche d’un consultant, selon Marc Henrie, porte-parole d’un groupe de parents qui visent à ramener l’éducation en français dans leur communauté.
Il affirme que cet appui donne au groupe la possibilité de présenter officiellement le projet à la communauté et de mettre les choses en branle.
«On l’a dit à maintes reprises: si le CED peut nous appuyer, la communauté va tout faire en son pouvoir pour arriver à des solutions innovatrices. [Cette décision] lance la balle dans notre camp, maintenant c’est notre responsabilité de consulter la communauté et de voir à analyser les infrastructures existantes», dit-il.
Si l’idée est bien accueillie, Marc Henrie croit que des services d’éducation, de la maternelle à la deuxième année, ainsi qu’un service de garde pourraient être aménagés dans le centre communautaire, qui fait aussi office de centre d’urgence et qui appartient au Club d’âge d’or local. ■