Miramichi: conflit au Carrefour Beausoleil
Après une année marquée de tensions en arrière-scène au Carrefour communautaire Beausoleil, à Miramichi, le gouvernement provincial accepte d’aller en médiation afin de trouver une solution à un différend qui a pris de l’ampleur au cours des derniers mois entre la facette communautaire de l’organisme et son volet scolaire.
Une entente a été signée avec le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance lundi, a annoncé Gilles Allain, président du conseil d’administration du Carrefour communautaire Beausoleil (CCB), en soirée lors d’une réunion extraordinaire qui avait pour objectif d’informer la communauté sur la situation qui remonte à septembre 2020.
C’est à ce moment que la direction de l’école Carrefour Beausoleil a fait part de certaines doléances en lien avec le stationnement, l’accès à l’édifice les soirs et les fins de semaine et le manque de convivialité entre l’école et le CCB.
En réponse à ces doléances, le ministère s’est tourné vers une firme de consultants, qui n’a pas été nommée lundi soir, pour faire l’évaluation du document.
À la fin septembre, un consultant propose de faire une étude en deux étapes, soit une enquête sur des cas allégués de harcèlement et une étude sur le climat de travail et des éléments structuraux. Fredericton a éventuellement mandaté les consultants de procéder de la façon recommandée. Les deux rapports ont été présentés en février et en mars 2021.
REJET D’ACCUSATIONS DE HARCÈLEMENT
Le premier rapport contient 13 accusations de harcèlement contre le directeur général du CCB, Marc Allain. Après une analyse, le conseil d’administration du CCB décide de se ranger derrière Marc Allain et rejette catégoriquement les recommandations du consultant.
«On ne peut entrer en profondeur dans les allégations, mais on peut dire que plusieurs d’entre elles remontent à il y a trois à cinq années et impliquent des gens qui ne sont pas signataires d’une plainte officielle. Elles sont basées sur des faits qui n’ont pas été vérifiés efficacement et qui relatent souvent des incidents mineurs qui auraient pu se régler facilement. Aucun de ces incidents n’ont été rapportés au directeur général ni au président avant la réception du rapport», a expliqué Line Thibodeau, membre de l’équipe de la direction du CCB.
Le CCB est le centre névralgique de la communauté francophone de Miramichi. Il regroupe plusieurs organismes francophones de la région et on y organise plusieurs activités qui enrichissent la vie en français à Miramichi, comme des spectacles. Il entretient aussi des liens privilégiés avec l’école Carrefour Beausoleil, située dans le même édifice.
Dans l’entente de gestion conclue entre le gouvernement provincial et le CCB en 1999, le CCB a la responsabilité de gérer l’édifice et il peut conserver les revenus provenant de location des espaces et d’autres projets. L’entente peut être modifiée à condition que chaque partie consente par écrit à une modification.
«Même si la médiation a été signée, ça demeure confidentiel. On ne peut pas parler de détails spécifiques, mais selon moi, c’est un grand pas vers l’avant avec le gouvernement», a précisé Romain Viel, l’avocat qui représente le conseil d’administration du CCB.
On espère que la médiation permettra un retour à la normale dès le début de la prochaine année scolaire.
«C’est l’espoir de tout le monde et c’est vers là où l’on s’en va», dit Marc Allain, directeur général du CCB.
«Le communautaire et l’école, ce sont deux côtés de la même médaille. Le but n’est pas que la situation reste comme elle est, mais qu’elle soit comme elle serait censée être, soit un équilibre entre deux volets d’une même mission. On travaille pour la même communauté avec les mêmes défis. Le but est de revenir à cette essence», ajoute-t-il. ■