Acadie Nouvelle

LES JEUNES SE FONT TIRER L’OREILLE

- Justin Dupuis justin.dupuis@acadienouv­elle.com

Alors que le Nouveau-Brunswick est en bonne posture pour atteindre son objectif de faire immuniser au moins 75% de la population admissible à la vaccinatio­n contre la COVID-19 d’ici août, la Santé publique reconnaît qu’il reste du travail à faire pour convaincre les moins de 40 ans à se retrousser les manches.

La Santé publique a annoncé mercredi que 43,5% des Néo-Brunswicko­is de plus de 12 ans sont désormais pleinement vaccinés. Une dose de vaccin a aussi été administré­e à 78,7% des citoyens admissible­s à la vaccinatio­n.

La médecin-hygiéniste en chef du NouveauBru­nswick, Jennifer Russell, qualifie ces chiffres «d’énormes progrès».

«Je suis plus optimiste que jamais que nous pouvons atteindre nos objectifs, a-t-elle dit lors d’un point de presse mercredi midi. Je suis convaincu que nous arriverons bientôt à faire en sorte que la COVID-19 puisse être gérée sans les restrictio­ns sanitaires en place depuis mars 2020.»

MOINS MOBILISÉS

Bien qu’il semble que la province pourra bel et bien passer en phase verte dès août, les données de vaccinatio­n montrent que la campagne d’immunisati­on connaît moins de succès auprès des plus jeunes.

En effet, seulement 64,5% des 12 ans à 19 ans ont reçu une première dose de vaccin. Chez les 20 ans à 29 ans, le taux est de 63,5% alors qu’il est de 66,7% chez les NéoBrunswi­ckois âgés de 30 ans à 39 ans.

À titre comparatif, 86,8% des citoyens de 60 ans à 69 ans ont reçu une première dose de vaccin et chez les 70 ans et plus, les taux oscillent entre 94% et 97%.

Interrogée à savoir ce qui pouvait expliquer que les Néo-Brunswicko­is âgés de moins de 40 ans semblent un peu moins enclins à être vaccinés, Dre Russell a indiqué que la facilité d’accès semble y être pour quelque chose.

«On a récemment consulté des citoyens de cette tranche d’âge pour essayer de comprendre pourquoi les taux de vaccinatio­n sont un peu plus bas, a-t-elle expliqué. On a compris qu’il était important d’améliorer l’accessibil­ité. Les gens sont occupés, ça peut être difficile de trouver du temps pour se faire vacciner, alors on essaye maintenant de rendre les choses plus faciles.»

C’est la raison pour laquelle la province a mis sur pied cette semaine six cliniques de vaccinatio­n mobiles sans rendez-vous, notamment dans les Bowlaramas de Bathurst (jeudi) et de Dieppe (samedi), une manière de permettre aux personnes qui n’ont pas encore reçu leur première ou deuxième dose de vaccin d’être immunisées.

Dre Russell se dit convaincue que cette approche contribuer­a à augmenter les taux de vaccinatio­n. La clinique mobile organisée mardi à Grande-Anse a notamment permis d’inoculer une première dose à 119 personnes.

«C’est encouragea­nt, on veut continuer à inciter les gens à se faire vacciner et faciliter l’accès au vaccin, la clinique de mardi semble y avoir contribué et on espère que les autres cliniques sans rendez-vous vont aussi y contribuer», a-t-elle déclaré.

Pour Claire Johnson, spécialist­e de santé des population­s et professeur­e à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton, une accessibil­ité accrue à la vaccinatio­n contribuer­a sans doute à convaincre davantage de jeunes à se retrousser les manches. C’est que leurs réticences vis-à-vis du vaccin s’expliquent en partie par les inconvénie­nts que présente la vaccinatio­n et les risques qu’ils courent à la suite d’une infection à la COVID-19.

«Depuis le début de la pandémie, l’âge a été défini comme un facteur de risque et on a martelé que les personnes âgées couraient beaucoup plus de risque de connaître des complicati­ons graves, explique Mme Johnson. Je crois que les taux de vaccinatio­n plus faibles chez les moins de 40 ans s’expliquent donc en partie par le fait que les plus jeunes appuient leur décision en faisant une analyse individuel­le. Il faut donc arriver à en convaincre un plus grand nombre d’adopter une analyse collective dans leur prise de décision.» ■

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