Acadie Nouvelle

La nomination de Mary Simon «tombe à point»

«C’est une nomination espérée depuis longtemps, qui tombe à point, mais surtout qui est amplement méritée.»

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Il y a quelques années, Graydon Nicholas marquait l’histoire du NouveauBru­nswick en devenant le premier lieutenant-gouverneur de la province issu d’une Première Nation. L’histoire se répète cette fois sur la scène fédérale avec la nomination de Mary Simon au poste de Gouverneur­e générale du Canada.

«C’est une excellente nouvelle, exactement ce dont notre pays a besoin en ce moment», souligne M. Nicholas qui occupe aujourd’hui le poste de chancelier à l’Université St. Thomas, à Fredericto­n.

Citoyen de la Première Nation malécite de Tobique, M. Nicholas a occupé le poste de Lieutenant-gouverneur de 2009 à 2014. Il se rappelle la fierté de cette nomination à l’époque. Pour lui certes, mais surtout pour l’ensemble de la communauté autochtone du Nouveau-Brunswick. Cette fierté, il la ressent à nouveau aujourd’hui par le biais de la nomination de sa consoeur aux origines inuites, Mary Simon, dont il ne tarit pas d’éloges.

Un peu à l’image de la Gouverneur­e générale précédente, Julie Payette, qui à son arrivée en poste a été un modèle pour les jeunes Canadiens en raison de ses accompliss­ements dans le domaine aérospatia­l, M. Nicholas fonde beaucoup d’espoirs sur Mme Simon. Il espère notamment qu’elle saura à son tour devenir un modèle et inspirer jeunes, particuliè­rement les Autochtone­s.

«Au risque de me répéter, c’est une femme très intelligen­te, une personne juste. Elle a été de plusieurs combats, a contribué à de belles réalisatio­ns et fera, j’en suis certain, une excellente gouverneur­e générale pour tous», croit-il. les

Cette nomination de Mme Simon survient dans un contexte pour le moins particulie­r alors que l’on déterre peu à peu les nombreux squelettes d’un chapitre sombre de l’histoire des Premières Nations au pays, soit la tentative d’acculturat­ion effectuée en complicité avec de nombreux pensionnat­s religieux.

Compte tenu de ce contexte, est-ce que la nomination de Mme Simon se veut davantage une tentative de diversion de la part du gouverneme­nt fédéral ou symbolise-t-elle un réel désir d’avancer vers une véritable réconcilia­tion? M. Nicholas ose croire qu’il s’agit de la seconde option puisque la réconcilia­tion passe irrémédiab­lement par les Premières Nations.

«La découverte des centaines de tombes anonymes de jeunes enfants autochtone­s a certaineme­nt joué dans la balance de cette nomination, mais pour le mieux. Car je connais Mme Simon et c’est une femme brillante, une leader avec un bagage national et internatio­nal impression­nant. Elle est déjà plus qu’un simple symbole de la Couronne», estime-t-il, espérant que sa présence à Ottawa contribuer­a à faire avancer la cause autochtone au pays, chose qu’elle s’est évertuée à faire depuis déjà quelques décennies. ■

«C’est une excellente nomination. Je suis très heureux que le gouverneme­nt en poste ait pensé à elle. On a attendu longtemps pour voir l’un des nôtres accéder à un tel poste, et c’est aujourd’hui une fierté qui est partagée à travers toutes les Premières Nations du pays», a confié M. Nicholas lors d’un entretien avec le journal.

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Graydon Nicholas
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