Acadie Nouvelle

Clarence LeBreton quitte la présidence de l’Acadie Nouvelle

- Bertin Couturier collaborat­ion spéciale

Convaincu qu’il a fait le «tour du jardin» et que le temps est venu de laisser son fauteuil à une autre personne qui a l’entreprise tatoué sur le coeur, Clarence LeBreton a pris la décision de quitter la présidence de l’Acadie Nouvelle après avoir occupé ce poste pendant exactement 19 ans.

«Je me libère de mes fonctions de président avec le sentiment du devoir accompli, a-t-il confié lors d’une entrevue réalisée depuis son domicile à Caraquet. Évidemment, tu n’occupe pas un tel poste pendant deux décennies sans avoir vécu des bons moments, mais aussi des événements un peu plus difficiles. Mais lorsque je réfléchis à mon bilan, j’ai la conviction d’avoir donné le meilleur de moi-même.»

Parmi les principale­s réalisatio­ns dont il est le plus fier, il ne peut évidemment ignorer l’arrivée de l’édition du samedi en 2003 qui a apporté, à son avis, une dose de crédibilit­é dont le journal avait grandement besoin.

«À partir de ce moment précis, nous sommes arrivés dans la cour des grands parmi tous les autres quotidiens provinciau­x au Nouveau-Brunswick. L’Acadie Nouvelle avait maintenant son journal du week-end; ce fut sans aucun doute un point tournant dans l’histoire du journal.»

M. LeBreton a également participé au virage numérique de l’entreprise. Étant d’une autre génération, ça n’a pas toujours été évident pour lui, mais dans son fort intérieur, il savait fort bien que le journal devait se diriger dans cette direction malgré une réticence bien compréhens­ible des lecteurs.

«Le conseil d’administra­tion et moi avons décidé de faire confiance à l’éditeur-directeur général, Francis Sonier. Quelques années plus tard, force de constater que Francis et son équipe ont vraiment livré la marchandis­e. La présence de L’Acadie Nouvelle sur le web et l’ensemble des médias sociaux est un succès éclatant. Aujourd’hui, si notre quotidien est si bien positionné sur le marché, c’est en grande partie à cause de ce changement de cap.»

Si on demeure dans les «bons coups», il mentionne avoir éprouvé une grande fierté lors de la mise en place d’un régime de fonds de pension pour les employés.

Cette initiative a favorisé la rétention du personnel, ce qui est toujours sain et souhaitabl­e pour toute entreprise.

«D’autant plus, dit-il, que nos employés le méritaient amplement. Au journal, nous sommes choyés de pouvoir compter sur des personnes aussi dévouées et compétente­s dont l’objectif premier est le succès du seul journal indépendan­t dans la province.»

PÉRIODES PLUS DIFFICILES

À l’image de toutes les entreprise­s, tout ne peut être parfait et des défis difficiles à surmonter ont parsemé la route du journal. Clarence LeBreton se souvient notamment de l’année 2011 où les liquidités de l’entreprise se trouvaient à un niveau inquiétant.

«En l’espace de 36 heures, se souvient-il, nous avons réussi à amasser une somme colossale de près de 300 000$, des prêts en provenance de petites et moyennes entreprise­s mais aussi de simples citoyens qui ont tous été remboursés en l’espace de 18 mois. J’étais complèteme­nt renversé par autant d’engagement. C’est là que j’ai pris conscience à quel point les gens avaient à coeur la survie du journal.»

Un autre moment sombre de son parcours de président fut la fermeture de l’imprimerie Acadie Presse en 2012. Au total, une vingtaine d’employés bien rémunérés ont perdu leur travail.

«Sur le plan humain, ç’a été extrêmemen­t difficile. Mais nous n’avions aucun choix: si nous ne prenions pas cette décision, on risquait de tout perdre, y compris le journal. Il faut se rappeler à l’époque que les imprimeurs fermaient à tour de rôle au pays, le marché étant totalement en chute libre.» ■

 ??  ?? Clarence LeBreton (à gauche, que l’on voit ici en compagnie de l’éditeur Lorio Roy lors du lancement de l’édition du samedi de l’Acadie Nouvelle, en août 2003), a occupé la présidence du conseil d’administio­n de l’entreprise pendant 19 ans. - Archives
Clarence LeBreton (à gauche, que l’on voit ici en compagnie de l’éditeur Lorio Roy lors du lancement de l’édition du samedi de l’Acadie Nouvelle, en août 2003), a occupé la présidence du conseil d’administio­n de l’entreprise pendant 19 ans. - Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada