Acadie Nouvelle

COVID-19: la dépression touche plusieurs jeunes, selon une étude

Des recherches préliminai­res suggèrent que la crise de la COVID-19 a un impact soutenu et important sur la santé mentale des jeunes.

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Des chercheurs du Toronto Hospital for Sick Children ont publié jeudi les premiers résultats d’une étude indiquant que la majorité des enfants et des adolescent­s ont vu leur santé mentale décliner au cours de la deuxième vague de la pandémie.

Les premières données, qui n’ont pas été examinées par des pairs, montrent que plus de la moitié des 758 enfants âgés de huit à 12 ans ont signalé des symptômes importants de dépression de février à mars.

Ce bilan psychologi­que était encore plus prononcé chez les adolescent­s, 70% des 520 adolescent­s âgés de 13 à 18 ans signalant des symptômes dépressifs importants.

Les résultats sont tirés des réponses d’environ 1500 parents et enfants en Ontario dans le cadre d’une série d’enquêtes périodique­s sur la santé mentale des jeunes pendant la pandémie.

La Dre Daphne Korczak, chercheuse principale de l’étude en cours dirigée par SickKids, affirme que la recherche montre que les mesures de confinemen­t strictes de l’Ontario, y compris les fermetures prolongées d’écoles dans certaines régions, ont causé de graves dommages aux jeunes qui pourraient souffrir de conséquenc­es durables.

«Nous n’avons vu aucune preuve que les enfants ont commencé à s’améliorer, à s’adapter ou à faire preuve de résilience au cours de l’année», a déclaré la Dre Korczak, scientifiq­ue associée au programme de neuroscien­ces et de santé mentale de SickKids.

«Nous devons avoir des conversati­ons significat­ives, alors que notre société rouvre, sur la façon dont nous pouvons donner la priorité aux enfants et à leur santé mentale.»

Selon les données recueillie­s auprès de 1494 participan­ts, plus les enfants d’âge scolaire passaient de temps à apprendre en ligne, plus ils étaient susceptibl­es de ressentir des symptômes de dépression et d’anxiété.

La Dre Korczak a déclaré que certains répondants avaient l’impression que même lorsque les cours en personne avaient lieu, «cela ne ressemblai­t pas à l’école» en raison des restrictio­ns de socialisat­ion et de l’annulation des activités parascolai­res.

«Les enfants apprécient l’école au-delà des bâtiments», a-t-elle déclaré.

«Nous devons essayer de gérer l’école aussi normalemen­t que possible si nous voulons améliorer la santé mentale des enfants.»

SickKids a toujours plaidé pour que les élèves soient dans la salle de classe tout au long de la pandémie, avec des classes plus petites et des fermetures localisées pendant les éclosions de COVID-19.

Selon la Dre Korczak, pour assurer le bien-être des enfants, les autorités doivent également fournir un soutien aux parents, a-t-elle déclaré.

Lydia Muyingo, étudiante au doctorat en psychologi­e clinique à l’Université Dalhousie, à Halifax, souligne que les résultats préliminai­res de SickKids concordent avec la demande accrue de services qu’elle a observée dans son propre travail clinique.

La crise de santé mentale des jeunes au Canada est antérieure à la pandémie, a déclaré Mme Muyingo, donc la solution ne peut pas être aussi simple qu’un «retour à la normale».

«Il y a ce récit selon lequel les enfants sont résilients et qu’ils peuvent traverser n’importe quoi. Et oui, les enfants sont résilients, mais ils sont aussi humains», a noté Mme Muyingo.

«Je pense que ces effets de COVID dureront plus longtemps que lorsque nos masques sont mis de côté (…), car si vous rencontrez des problèmes de santé mentale en tant qu’enfant, vous courez un plus grand risque de rencontrer ces problèmes à l’âge adulte.» ■

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