Un nouveau médicament à l’étude contre le diabète de type 2
Un nouveau médicament qui fait actuellement l’objet d’essais cliniques de phase 3 pourrait bientôt s’ajouter à l’arsenal thérapeutique dont disposent les médecins pour combattre le diabète de type 2.
Le tirzépatide imite l’action de deux substances appelée incrétines, le GLP-1 et le GIP, qui sont normalement secrétées au niveau du tube digestif après un repas et qui jouent un rôle dans la production d’insuline et dans le contrôle du poids et de l’appétit.
«Le problème avec les diabétiques est que les incrétines qui sont secrétées par le tube digestif sont souvent en quantités diminuées», a expliqué le docteur JeanMarie Ekoé, du CHUM.
Le tirzépatide serait le premier médicament capable d’imiter à la fois le GLP-1 et le GIP, et non seulement un des deux, ce qui «permet d’avoir un effet qui est beaucoup plus important sur l’abaissement de la glycémie, sur la diminution de l’appétit et sur la perte de poids», a-t-il ajouté.
Les résultats de phase 3 ont récemment été présentés au congrès de l’American Diabetes Association et publiés dans le New England Journal of Medicine.
«Les résultats sont effectivement assez impressionnants pour ce qui concerne l’abaissement de l’hémoglobine glyquée, qui est le contrôle du marqueur du diabète, également pour ce qui concerne la perte de poids et la diminution de la sensation de faim», a dit le docteur Ekoé.
Cela étant dit, les chercheurs ont comparé l’efficacité de trois doses croissantes de tirzépatide à une dose modeste de sémaglutide, qui imite uniquement l’effet du GLP-1. Ils admettent eux-mêmes que cela limite un peu les conclusions que l’on peut tirer quant à l’efficacité du tirzépatide.
De plus, plus la dose de tirzépatide augmentait, plus on constatait des effets secondaires comme la nausée, la diarrhée et les vomissements, ce qui serait «assez courant» avec les incrétines, a dit le docteur Ekoé.
«(L’étude) montre qu’on a effectivement une plus grande efficacité et un profil sécuritaire qui n’est pas exempt à 100% d’avoir des effets secondaires», a-t-il souligné.
Le tirzépatide s’adresserait aux diabétiques de type 2 «qui ont un profil assez complexe», a ajouté le docteur Ekoé, à savoir ceux chez qui un seul médicament ne suffit pas pour améliorer non seulement la glycémie, mais aussi la perte de poids.
Environ 3,3 millions de Canadiens vivraient avec le diabète de type 2. Une vingtaine de Canadiens décéderaient chaque jour de complications liées à cette maladie. ■