Acadie Nouvelle

Compensati­on par-ci, compensati­on par-là

«L’excès d’un très grand bien devient un mal très grand.» – Jean-Pierre Florian

- Chroniquem­ieuxetre@gmail.com

Vous arrive-t-il de satisfaire vos désirs de façon instantané­e? Vous arrive-t-il de fuir la réalité en adoptant une certaine habitude? Vous arrive-t-il de tomber dans l’excès?

Si oui, vous êtes humains, tout comme moi. En tant qu’humains, nous avons besoin d’exprimer notre vraie nature et de trouver un sens à notre existence. Bien souvent, ce besoin n’est pas comblé, puis cela laisse un vide. Nous essayons alors de remplir ce vide (béant), de nous gorger, de façons aussi éphémères qu’inefficace­s. Nous compensons.

Nous souhaitons tous avoir du bonheur et de l’amour dans notre vie, d’où l’envie normale de tenter de remplir le vide en trouvant un exutoire. Toujours est-il qu’une démarche maladroite peut nous conduire sur des chemins épineux. Des chemins cernés d’inconfort et d’autodestru­ction.

QUELQUES MISES EN SITUATION

Francine travaille avec acharnemen­t depuis quelques années. Même si sa présence au bureau n’est pas toujours requise, elle y passe presque tout son temps.

Samuel, un étudiant universita­ire, mange d’énormes quantités de dessert. Il en mange aussi lorsqu’il ne ressent aucune faim physique.

Andrew a des rapports sexuels très fréquents, avec une multitude de partenaire­s.

Josée, passionnée de jeux vidéo, est de plus en plus devant son écran; son temps de jeu est devenu excessif.

Francisco magasine en ligne constammen­t; même s’il ne manque de rien, il fouille et il achète. Ses biens matériels prennent une grande place dans sa vie.

Qu’ont en commun ces cinq individus? Ils cherchent à combler un vide; or, leurs efforts sont vains.

Prenons l’exemple de la nourriture. Elle assouvit notre faim, elle nous rassemble, elle nous fournit des nutriments et elle nous offre un plaisir des sens. C’est l’harmonie. Le hic est quand nous l’utilisons pour bien plus. Pour taire un conflit intérieur, pour atteindre une joie durable, pour nourrir notre âme…

LE PIÈGE DU PIÈGE

Les compensati­ons sont des pièges. Or, en prendre conscience peut nous mener à un autre piège, encore plus insidieux que le premier: le sentiment de culpabilit­é.

Lorsque nous nous sentons coupables, nous avons tendance à dissimuler nos comporteme­nts ou à les justifier. Hélas, cela renforce le sentiment d’être fautifs, ce qui n’est pas le cas.

En réalité, ces compensati­ons nous indiquent qu’un regard intérieur profond est de mise.

Ma lecture du livre Le maître en soi (Lessard et Gauthier, 2007), m’a inspiré cette chronique. On y parle de l’importance de se servir de nos compensati­ons, tels des outils, pour chercher le pourquoi de notre insatisfac­tion et aller à la découverte de qui nous sommes. «Éclairez toutes vos compensati­ons sans aucune culpabilit­é, pour vous en servir pour transforme­r votre vie.» Reconnaiss­ons nos vrais besoins! ■

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Les compensati­ons nous indiquent qu’un regard intérieur profond est de mise. – Gracieuset­é: Eduardo Cabrera
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