Acadie Nouvelle

LES ÎLES DE SANDRA LE COUTEUR

- Cédric Thévenin cedric.thevenin@acadienouv­elle.com

«C’est le Hollywood de Lamèque! Tu as vu les maisons? Il y en a beaucoup qui coûtent 1 million $.» - Sandra Le Couteur

NLDR: L’Acadie Nouvelle publie le dernier d’une série de textes dans lesquels des personnali­tés acadiennes nous font découvrir leur petit coin de pays, où ils sont nés ou où ils ont choisi de vivre. Sandra Le Couteur accompagne l’Acadie Nouvelle dans la «banlieue» de Lamèque, Pointe-Alexandre.

Si Sandra Le Couteur est connue pour son lien avec le phare de Miscou, elle habite à PointeAlex­andre depuis 25 ans, après s’être mariée et avoir élevé ses enfants à Lamèque.

«Je voulais me rapprocher de ma soeur, explique-t-elle. Et j’étais tannée par les cloches de l’église! On était juste en face.»

La chanteuse se réjouit d’habiter à quelques centaines de mètres de la mer et de pouvoir aller pêcher les coques en pantoufles. Elle se félicite également de la taille de sa cour arrière, où se trouvent des carrés de potager, des oeuvres d’art, des arbres et une bonne quantité de maringouin­s.

«Il n’y a rien là, lâche toutefois l’interprète à propos de Pointe-Alexandre. Il y fait bon vivre, mais tu dois aller à Lamèque pour tes affaires.»

Elle estime que le District de service local (DSL) constitue une banlieue huppée et un lieu de villégiatu­re. Ses 300 habitants avaient un revenu annuel moyen de 38 000$ en 2015, contre 39 000$ dans la province. Ils gagnaient en revanche beaucoup plus que les 30 000$ par an des résidents de Miscou.

«C’est le Hollywood de Lamèque! Tu as vu les maisons? Il y en a beaucoup qui coûtent 1 million $. Il y a eu un petit boum grâce aux pêcheurs de crabe et de homard», analyse Mme Le Couteur.

La chanteuse s’éloigne aussi de Miscou l’hiver, en établissan­t ses quartiers à Montréal. Elle a l’habitude de vivre dans la métropole québécoise depuis le début de sa carrière artistique en 2005, notamment parce que certains de ses collaborat­eurs s’y trouvent.

«C’est plus le fun quand tu n’as pas de skidoo ni de quatre roues, commente-t-elle également à propos de la saison froide. Il y a aussi plus de culture à Montréal que dans la Péninsule acadienne à ce moment-là de l’année.»

Cependant, Miscou est toujours présente dans les pensées et dans le corps de celle qui se compare à une chaise pouvant être déplacée, mais au pied de laquelle s’enroule une longue racine.

«Je ne pourrais pas vivre sans l’île, dit Mme Le Couteur qui affirme s’y rendre tous les jours de l’été pour éviter de ressentir un manque. Ce serait comme me couper un bras ou même deux.»

L’odeur des rosiers sauvages, le fracas des vagues, le rouge de la tourbe d’octobre, l’haleine salée du vent, la chanteuse semble s’émerveille­r de tous les aspects de l’endroit.

POÉSIE, TRÉSORS ET LÉGENDES

«Miscou, c’est poétique. Les couleurs sont plus belles, ici», juge-t-elle après avoir montré l’un des endroits qui l’inspirent le plus sur l’île: Wilson’s Point.

Selon la légende, des pirates ont détruit un port français à cet endroit en 1635, puis y ont caché un trésor qu’on ne peut retrouver que la nuit, à condition de rester silencieux.

«Ç’a nourri toute ma vie, en commençant par mon imaginaire de jeunesse, constate l’artiste qui a acheté un détecteur de métaux pour ses petits-enfants. Maintenant, je viens ici pour mémoriser mes chansons et, parfois, pleurer à cause d’elles.»

Les jeunes et vieux rêveurs peuvent encore chercher le coffre des redoutable­s frères Kurt. Ils peuvent aussi concourir pour l’obtention de l’un des 40 prix du rallye que l’associatio­n Deux îles, mille trésors organise tous les étés depuis le Congrès mondial acadien de 2009.

«Un seul trésor, c’est plate, s’exclame en riant la présidente du comité et voisine de Mme Le Couteur, Annie Chiasson. Il y a tellement de belles choses à montrer!»

Les participan­ts doivent se rendre à neuf endroits sur les îles Lamèque et Miscou. Les adultes ont des questions à répondre en lien avec des panneaux informatif­s, les adolescent­s ont un code QR à activer sur leur téléphone cellulaire et les enfants ont des images à trouver. Les 40 gagnants sont ensuite tirés au sort.

«L’année dernière, nous avons dû annuler, car tous les formulaire­s étaient en papier, raconte Mme Chiasson. Nous avons été pris au dépourvu par la COVID-19. Mais cette année, les joueurs peuvent répondre en ligne!» ■

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 ??  ?? Le maire du Village de Ste-Marie-St-Raphaël et boucher, Bernard Savoie, discute avec la chanteuse Sandra Le Couteur dans sa boutique. - Acadie Nouvelle: Cédric Thévenin
Le maire du Village de Ste-Marie-St-Raphaël et boucher, Bernard Savoie, discute avec la chanteuse Sandra Le Couteur dans sa boutique. - Acadie Nouvelle: Cédric Thévenin
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