Une mentalité insulaire
La conteuse de l’organisme La Charrette Mystérieuse, Denise Gauvin, déplore ses difficultés à trouver une relève pour transmettre les nombreuses légendes des îles Lamèque et Miscou.
«Avant, les gens n’avaient pas de ponts, rappelle l’enseignante à la retraite. Alors ils racontaient des histoires et chantaient des complaintes pour se désennuyer et certains étaient habiles pour en inventer.»
Mme Le Couteur pointe aussi l’arrivée d’internet. «On avait une mentalité insulaire, on était une tribu, se souvient-elle. À la polyvalente, le monde de Miscou était le monde de Miscou, pas celui du Nouveau-Brunswick. On n’avait pas non plus le même accent qu’ailleurs dans la Péninsule Acadienne. Astheure, ce n’est plus le même feeling.» Malgré sa nostalgie, la femme énergique embrasse le changement. Elle désire par exemple le regroupement des DSL de son île natale. «Les gens ont peur de payer plus de taxes», regrette la citoyenne devant le maire de Sainte-Marie-Saint-Raphaël, Bernard Savoie.
L’élu juge que les plus grands défis de son village sont l’érosion et les changements climatiques et qu’il faut des fonds pour les relever. «Si on ne se regroupe pas, tous les financements iront encore au sud de la province, craint-il. L’union fait la force!» M. Savoie évite néanmoins de blâmer les citoyens, qu’il estime mal informés. «Ils sont exemplaires, juge-t-il. On peut parler avec tout le monde.»
Le boucher de l’île Lamèque leur montre d’ailleurs de l’affection, ne serait-ce qu’en leur proposant ses produits. Mme Le Couteur, en tout cas, en est friande. «Les côtelettes salées, c’est mental, sourit-elle. Il n’y en a nulle part ailleurs comme ça au Canada!»
Il n’y a pas que la poésie de Miscou dans la vie! - CT