Dieppe: nouveaux incitatifs pour densifier le centre-ville
Les conseillers municipaux de Dieppe ont voté pour une modification des incitatifs aux projets immobiliers dans le centreville. Les élus essaient d’augmenter la densité de leur communauté depuis plusieurs années.
Dieppe souhaite densifier le coeur de sa communauté pour utiliser plus efficacement ses services et ses infrastructures actuels.
«Nous voulons voir le développement d’un centre-ville vivant et animé survenir le plus vite possible», a expliqué le directeur de la Ville, Marc Melanson, lors de la plus récente réunion du conseil municipal.
En novembre 2020, les élus avaient déjà apporté des modifications aux aides à la densification. Les recommandations présentées au conseil lundi dernier sont la conséquence de la pandémie et de commentaires reçus depuis, selon l’agente de communication de Dieppe.
«La toute première version de la politique a été adoptée en octobre 2015, rappelle Julie Albert. Depuis, la politique a été révisée afin de refléter les changements dans le marché et dans le but d’être plus compétitifs avec d’autres communautés.»
La Ville a modifié les délimitations de deux des trois zones du centre-ville. Elle a soumis une partie de la zone A, vue comme le secteur de la municipalité à densifier le plus, aux règles de la zone B, considérée comme plus éloignée.
L’endroit se situe près de la rue du Collège et du chemin Gauvin, selon M. Melanson. Les promoteurs qui choisiront d’y faire construire des immeubles auront potentiellement droit à moins de subventions.
La municipalité donnera en revanche des incitatifs sous la forme d’un rabais sur le coût du permis de construire dans la zone B, alors qu’elle le faisait uniquement dans les zones A et C jusqu’à présent.
À titre d’indication, un promoteur peut obtenir une remise de 30% à 50%, soit des sommes allant de 11 300$ à 79 000$ environ, en fonction de l’évaluation de son bâtiment.
La Ville accordera aussi des incitatifs sur la superficie occupée dans la zone C, considérée comme la plus éloignée du centre-ville, alors qu’elle en attribuait uniquement dans les zones A et B jusqu’à présent.
À titre d’indication, un promoteur peut recevoir une subvention de 35,75 $/m2 pour tous ses bâtiments de plus de cinq étages dans les deux zones les plus centrales, par exemple.
M. Melanson a toutefois précisé que son équipe calculerait les incitatifs dans la zone C sur 25% de la superficie des édifices au maximum.
En contrepartie, l’administration calculera les aides dans la zone B en prenant en compte jusqu’à 50% de la superficie des édifices résidentiels. Elle excluait ce type de projet de ses subventions jusqu’à présent. Elle préférait les bâtiments avec des espaces commerciaux au rez-de-chaussée.
INCITATIFS ÉTUDIÉS
«Est-ce qu’il y a une façon de créer des incitatifs pour aider à créer des logements abordables au centre-ville, car c’est un endroit facile d’accès?», a demandé la conseillère municipale Mélyssa Boudreau.
M. Melanson a répondu que des discussions avaient eu lieu à ce propos à plusieurs occasions.
«On continue à faire des recherches pour voir s’il y a un programme auquel nous devrions réfléchir. C’est certain qu’il faut s’assurer d’un équilibre entre les différents modes de logements», a poursuivi le fonctionnaire.
DENSIFICATION GLOBALE
En avril, le précédent conseil municipal a apporté des modifications au plan d’aménagement et au zonage de la ville pour augmenter la densité de la population dans la majeure partie de la communauté.
Il a par exemple voté pour une «zone résidentielle urbaine» autour du centre-ville, comprenant les rues Virginia, Harold, Cousteau et Normandie, par exemple. À l’intérieur, le nombre autorisé de logements par terrain est passé de deux à quatre.
Les élus de la municipalité ont également facilité la construction de logements multifamiliaux dans les parties plus périphériques.
L’urbaniste de la Municipalité, Alexandre Girard, a par exemple indiqué que des promoteurs pourraient dorénavant faire construire des immeubles le long du boulevard Dieppe, à l’extrémité est de la communauté, sans devoir réserver le rez-de-chaussée à des commerces. - CT ■