LES TOURISTES DU QUÉBEC REVIENNENT
La réouverture de la frontière entre le Nouveau-Brunswick et le Québec profite à l’industrie touristique. Les touristes du Québec, qui sont normalement très nombreux à visiter le Nouveau-Brunswick, reviennent tranquillement ces jours-ci, en pleines vacances de la construction, après que les mesures sanitaires aient limité l’accès à la province en 2020.
Malgré la bulle atlantique, l’absence de touristes québécois a visiblement fait mal à l’industrie dans les communautés francophones et acadiennes en 2020.
Des données publiées par l’Acadie Nouvelle en octobre 2020 ont démontré que le nombre de réservations de chambres de citoyens provenant de la Belle province a chuté de 78% (131 920) par rapport à 2019. Les pertes ont été de 95% en juillet 2020.
Depuis la mi-juin, les visiteurs du Canada qui viennent au Nouveau-Brunswick et qui ont reçu au moins une dose du vaccin contre la COVID-19 n’ont plus à s’isoler ou subir un test de dépistage.
Aux quatre coins de la province, les opérateurs touristiques constatent le retour des Québécois, dont Lise Thériault, copropriétaire des campings Colibri et Colibri-surMer, à Bertrand et à Caraquet.
Le Colibri-sur-Mer est particulièrement prisé par la clientèle québécoise.
Le Village historique acadien, à Bertrand, remarque aussi d’importants changements après une année difficile en 2020. À l’heure actuelle, le VHA connaît une augmentation de 50% de son achalandage par rapport à 2020, qui a été une année marquée par une baisse de 80% de son achalandage habituel. Lors d’une bonne année, le VHA accueille entre 52 000 et 55 000 visiteurs, dont près de 65% proviennent du Québec et de l’Ontario.
«Nous constatons une hausse importante du débit de visiteurs au Village historique acadien par rapport à 2020. Une situation que l’on attribue en grande partie à l’ouverture des frontières», explique Mylène Dugas, agente des relations publiques et marketing.
«ON VOIT UNE DIFFÉRENCE»
Plus tôt cette année, le Nord-Ouest a été frappé de plein fouet par la pandémie après une série d’éclosions dans la région. Depuis quelques semaines, les voitures avec des plaques d’immatriculation de l’extérieur du Nouveau-Brunswick sont plus nombreuses à circuler dans le centre-ville d’Edmundston.
«On voit une différence. Ça fait du bien à tout le monde, aux restaurants, aux attractions, aux hôtels, aux entreprises locales», remarque Janice Arseneault de Tourisme Edmundston et Région.
Les Québécois ne se promènent pas seulement dans le nord de la province. Ils sont aussi nombreux à visiter le sud-est de la province.
«On remarque une augmentation de visiteurs du Québec. Il y a une augmentation graduelle», mentionne Justin LeBlanc, directeur de la Plage Aboiteau, à Cap-Pelé.
Mais l’an dernier, étant donné les contraintes posées par les mesures sanitaires mises en place pour limiter la propagation de la COVID 19, une stratégie a été conçue pour mieux faire connaître la Plage Aboiteau auprès des gens du Grand Moncton. Ça semble avoir marché.
«On remarque aussi beaucoup plus de gens du Grand Moncton.»
AUCUN ENTREPRENEUR NE PEUT SE PERMETTRE UN AUTRE 2020
Lise Thériault, du Camping Colibri, fait remarquer qu’un plein retour à la normale n’aura probablement pas lieu avant 2022 ou même 2023. Une chose est certaine, aucune entreprise touristique ne pourra tenir le coup s’il devait avoir une autre saison qui ressemble à 2020.
«Je ne parle pas seulement des campings, mais aussi des restaurants, des festivals, des attractions, des artistes et ainsi de suite. Tout le monde a mangé un mauvais coup.»
DES VISITEURS DANS LA PÉNINSULE ACADIENNE
Au Camping Colibri-sur-Mer, les Québécois sont heureux de pouvoir voyager un peu. Jean-Pierre Labbé, de Drummondville, est déjà venu passer des vacances au Nouveau-Brunswick, mais il s’agit de son premier séjour dans la Péninsule acadienne.
«On va visiter un peu. On a été à la plage à Maisonnette. Aujourd’hui, on s’en va au Village Acadien et demain, on va visiter la région de Miscou un peu!» ■
«Beaucoup de touristes québécois sont arrivés. Beaucoup de gens d’ici ont de la famille au Québec, donc on voit beaucoup de retrouvailles. Dans plusieurs cas, ça fait un an et demi au moins que les gens ne se sont pas vus. On entend beaucoup d’histoires comme ça», dit Lise Thériault.