Acadie Nouvelle

Coût des services de garde: le N.-B. se joindra-t-il au programme fédéral?

La Nouvelle-Écosse s’est entendue avec le gouverneme­nt fédéral pour réduire le coût des services de garde d’enfants. Au Nouveau-Brunswick, l’opposition officielle exhorte le gouverneme­nt à souscrire au même programme.

-

Le gouverneme­nt fédéral cherche à créer un système pancanadie­n de garderies.

Pour ce faire, Ottawa tente de conclure des accords avec les provinces pour que les familles n’aient pas à débourser autant d’argent pour placer leur enfant dans un service de garde.

L’entente conclue avec la Nouvelle-Écosse la semaine dernière permettra de réduire ces frais de 50% d’ici l’an prochain, et de les réduire à 10$ par jour d’ici 2026.

En Nouvelle-Écosse, la province débourse 40 millions $, alors que le gouverneme­nt fédéral contribue 605 millions $.

Benoît Bourque, député de Kent-Sud et critique libéral en matière d’éducation, croit que le gouverneme­nt provincial devrait négocier un accord similaire au plus vite.

«Le coût élevé des services de garderie au Nouveau-Brunswick est un fardeau important pour de nombreuses familles et peut constituer un obstacle pour les parents qui veulent retourner au travail ou aux études après avoir eu un bébé.»

Il affirme que plusieurs familles sont forcées à devenir un ménage à revenu unique puisqu’il est plus avantageux de ne pas avoir à payer les frais de garderie que d’avoir une autre source de revenus.

«Avec un coût d’environ 10$ par jour, cela pourrait égaliser les chances et faire de l’éducation de la petite enfance une option réaliste pour beaucoup plus de familles», dit-il par voie de communiqué.

Benoît Lanteigne, agent de communicat­ions du ministère de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance du N.-B., affirme que le ministère «continue de collaborer» avec le gouverneme­nt fédéral pour améliorer l’accès à ces services.

«Les discussion­s se poursuiven­t alors que nous cherchons à mieux déterminer la portée des incidences du financemen­t fédéral sur le secteur des garderies éducatives et sur les familles du Nouveau-Brunswick», a-t-il indiqué par courriel lundi, sans toutefois préciser d’échéancier.

Il ajoute que le gouverneme­nt du N.-B. dispose déjà d’un programme pour aider les parents à revenu faible ou moyen à se payer des services de garde, et qu’environ 3500 familles en bénéficien­t annuelleme­nt.

Les garderies peuvent aussi obtenir du financemen­t du ministère pour augmenter le nombre de places disponible­s, selon lui.

Breanna Vautour, éducatrice à la petite enfance et gérante de la garderie Roche, Papier, Ciseaux, estime que les familles ont bien besoin de ce genre de programme au Nouveau-Brunswick. Elle est aussi mère de deux enfants.

«Je paie entre 1700$ et 1800$ juste pour que mes enfants aillent à la garderie. C’est plus qu’un paiement d’hypothèque», dit-elle.

Elle affirme aussi que les garderies francophon­es ont un nombre de places particuliè­rement limité, et que les parents francophon­es n’ont souvent pas le choix de débourser davantage.

Le programme offert par le gouverneme­nt fédéral vise aussi à créer davantage de places dans les garderies, et il permettrai­t donc à plus de familles d’avoir accès à des soins de garde de qualité, selon elle.

«Ça serait une bonne chose pour tout le monde», dit-elle.

Selon une analyse du Centre canadien des politiques alternativ­es publiée jeudi, le coût annuel de services de garde à Moncton est de 10,273$. Ce coût serait réduit de moitié en un an sous le programme fédéral. Selon l’analyse, cela permettrai­t aux familles de réaliser des économies de 7669$ par an d’ici 2026, lorsque les frais seraient réduits à 10$ par jour. - AB ■

Newspapers in French

Newspapers from Canada