Acadie Nouvelle

Les syndics s’attendent à une reprise robuste

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Alors qu’Ottawa a réduit les subvention­s octroyées aux entreprise­s, laissant présager une fin prochaine, les secteurs du tourisme, de la restaurati­on et de l’événementi­el, qui ne se sont pas tout à fait remis sur pied, craignent le pire.

Mais pour ce qui est de la majorité des secteurs, la relance est bel et bien entamée, estiment des syndics en insolvabil­ité qui ne projettent pas une hausse de faillites galopante.

«Les plus petites entreprise­s risquent d’être plus touchées», prédit Michel Thibault, syndic autorisé en insolvabil­ité chez Raymond Chabot Grant Thornton.

«Il risque d’y avoir un léger soubresaut» également pour les secteurs de la restaurati­on, du tourisme et de l’événementi­el, pour qui les activités ne sont pas revenues à leur niveau d’avant la pandémie.

Mais la majorité des entreprise­s n’ont plus besoin d’aide, assure-t-il, en ajoutant que certaines auraient même des surplus de liquidités.

Il songe au secteur manufactur­ier ou à celui de la constructi­on.

«Quand on parle aux banques, leurs clients vont bien. Les marges de crédit sont quasiment remboursée­s.»

Les syndics attendent, au cours des prochains mois, une reprise économique robuste en se fiant au marché américain qui déjà reprend de la vigueur.

Vincent Sabourin, professeur titulaire de stratégie des affaires et de gestion de l’innovation à l’Université du Québec à Montréal, abonde dans le même sens, arguant «qu’en général l’économie canadienne est bien arrimée avec l’économie américaine».

DES MESURES D’AIDES CIBLÉES

Par ailleurs, «prolonger la subvention (fédérale) pourrait avoir des effets pervers puisqu’il y aurait moins d’incitatifs à faire les ajustement­s nécessaire­s» pour adapter son commerce aux réalités du marché, comme passer au virage numérique, selon le professeur.

Les syndics interrogés s’accordent pour dire que les subvention­s gouverneme­ntales ont permis aux entreprise­s de faire face à la crise. Or, jugent-ils, l’approche doit maintenant être revue et plus ciblée.

Comme bon nombre de ses collègues, Me Christian Lachance, avocat spécialisé en insolvabil­ité et restructur­ation financière chez Davies, suggère «des programmes taillés sur mesure en fonction de besoins plus spécifique­s».

Il comprend que lorsque «la crise est arrivée il fallait trouver rapidement une solution», mais il faut maintenant poser des conditions aux programmes d’aide, appuyer les «provinces et les secteurs qui en ont le plus besoin».

En l’occurrence le tourisme, affligé par un deuxième été sans touristes internatio­naux en raison de la fermeture des frontières.

Lundi, Justin Trudeau a laissé entendre que les frontières rouvriront en août pour les citoyens américains et en septembre pour les citoyens étrangers. Or, plusieurs acteurs de l’industrie sonnent l’alarme depuis quelques mois déjà, se désolant de voir une deuxième saison touristiqu­e sacrifiée.

Ce ne serait donc pas une bonne idée de mettre fin aux subvention­s d’un seul coup.

«Les programmes gouverneme­ntaux ont été extraordin­aires pour éviter le pire pour une grande partie des entreprise­s, admet Pierre Fortin, président de Jean-Fortin et associé syndic. Mais il ne faudrait pas que vers la fin on décide de dire: on coupe.» ■

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