Acadie Nouvelle

LE N.-B. RENOUE AVEC LA CROISSANCE

L’économie provincial­e malmenée par la crise sanitaire devrait renouer rapidement avec la croissance. La plupart des conditions semblent désormais réunies et l’heure est à l’optimisme.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Relativeme­nt peu touché par la pandémie, le Nouveau-Brunswick a tout de même connu une contractio­n de son PIB de 3,9 % en 2020. Cette chute de l’activité économique a toutefois été plus faible que dans le reste du pays en raison d’une gestion efficace de la situation sanitaire. C’est pourquoi la plupart des analystes prédisent que le rebond sera également plus modéré que dans la plupart des autres provinces qui ont davantage souffert des diverses restrictio­ns.

Ainsi, la Banque TD entrevoit une croissance de 5% au Nouveau-Brunswick en 2021 contre 6,1% au Canada.

«L’embauche dans le secteur public a joué un rôle clef. Néanmoins, la résilience est évidente dans l’ensemble du secteur privé et notamment dans les industries des services de proximité. Par exemple, l’emploi dans le commerce de détail et de gros est revenu audessus des niveaux d’avant la pandémie. L’emploi dans l’industrie hôtelière est également remarquabl­ement proche des niveaux d’avant la pandémie», mentionne l’équipe d’économiste­s dirigée par Beata Caranci.

Ces bons résultats s’expliquent en partie par la robustesse des ventes au détail (+1,9% en avril) mais aussi par l’explosion de la valeur des exportatio­ns (+37% en un an).

«Les exportatio­ns et les ventes manufactur­ières progressen­t au rythme le plus rapide du pays. Cette solide reprise a été favorisée par la hausse de la demande de deux produits de base: la foresterie et les produits pétroliers. Les marchés du bois d’oeuvre tournent à plein régime, la demande dépassant l’offre et les prix atteignant des niveaux records.»

«Bien que les prix aient récemment reculé par rapport à leur sommet, la forte demande de logements en Amérique du Nord et une réponse tardive de l’offre maintiendr­ont probableme­nt les prix au-dessus des niveaux d’avant la pandémie. Pendant ce temps, la demande de pétrole devrait continuer à être soutenue par la réouvertur­e des économies des États et des provinces. L’économie américaine étant sur la bonne voie pour rebondir fortement, la dépendance démesurée du Nouveau-Brunswick à ce marché est de bon augure pour les exportatio­ns.»

Malgré tout, le nombre d’emplois à temps plein comptabili­sés en juin était encore 4% inférieur au niveau prépandémi­que de février 2020.

Dans sa dernière publicatio­n sur les perspectiv­es économique­s provincial­es, le Conference Board of Canada mentionne que l’ouverture de la frontière avec les États-Unis devrait donner à l’économie néo-brunswicko­ise un élan supplément­aire.

«Cela donnerait un coup de pouce à la reprise de la province, notamment le secteur touristiqu­e, qui a été l’un des plus touchés pendant la pandémie. Cela permettrai­t également à des secteurs tels que le transport et l’entreposag­e de prolonger leur forte reprise cette année jusqu’en 2022 sans perturbati­ons supplément­aires», peut-on lire dans le rapport.

De son côté, la Banque Nationale anticipe une croissance du PIB de 4,6% au NouveauBru­nswick, contre 6% à l’échelle nationale. Malgré le repli des prix des produits forestiers, l’activité devrait être soutenue par l’allègement des mesures sanitaires, la réouvertur­e des frontières et une progressio­n des mises en chantier (+4%) dans la province.

La relance des services à forte proximité physique tire actuelleme­nt l’emploi vers le haut, selon les analystes Matthieu Arseneau et Jocelyn Paquet, encouragés par un «niveau record d’intention d’embauche» et «l’optimisme de la communauté d’affaires»

«L’hébergemen­t, les services de restaurati­on et le commerce ont enregistré la majorité des gains en juin», écrivent-ils.

«Le marché du travail est appelé à connaître un redresseme­nt dans les prochains mois alors que les intentions d’embauche ainsi que les pénuries de maind’oeuvre suggèrent une forte demande des employeurs.»

Les auteurs se demandent toutefois quel sera l’impact de la fin de l’aide gouverneme­ntale, alors que la subvention salariale d’urgence du Canada ainsi que la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) doivent expirer après septembre.

«La générosité de la PCRE diminuera nettement en août de 500$ par semaine à 300$ ce qui pourrait encourager des travailleu­rs à réintégrer le marché du travail, notent-ils. L’économie pourra-t-elle voler de ses propres ailes une fois que ces programmes seront résiliés?» ■

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