Acadie Nouvelle

Boris Johnson accusé de ne pas avoir pris la COVID-19 au sérieux

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Un ancien haut fonctionna­ire du premier ministre britanniqu­e Boris Johnson a déclaré que le dirigeant n’a pas pris au sérieux la menace causée par l’augmentati­on des cas de coronaviru­s l’année dernière, affirmant qu’il ne voulait pas imposer un confinemen­t, car la maladie ne tuait que les personnes âgées.

Dominic Cummings a quitté son poste de conseiller en novembre et a depuis lancé une série d’attaques virulentes contre son ancien patron.

Dans une entrevue avec la BBC, M. Cummings a déclaré que M. Johnson avait résisté à l’imposition d’un deuxième confinemen­t à l’automne 2020 parce que «les personnes qui meurent ont pratiqueme­nt toutes plus de 80 ans».

La Grande-Bretagne a été confinée pendant plus de trois mois à partir de mars 2020 avant d’assouplir les restrictio­ns au cours de l’été. Le principal conseiller scientifiq­ue du gouverneme­nt a recommandé de nouvelles restrictio­ns en septembre, alors que les cas augmentaie­nt à nouveau. Un nouveau confinemen­t a été imposé début novembre, et un troisième en janvier.

Dans des extraits de l’entrevue publiés avant la diffusion, mardi, M. Cummings déclare que l’attitude de M. Johnson, à l’automne 2020, «était un mélange étrange de “tout est absurde et les confinemen­ts ne fonctionne­nt pas de toute façon” et de “eh bien, c’est terrible, mais les gens qui meurent ont pratiqueme­nt tous plus de 80 ans et nous ne pouvons pas tuer l’économie à cause des personnes qui meurent après 80 ans”».

M. Cummings a indiqué que d’autres avaient entendu le premier ministre faire ces remarques.

La BBC a déclaré que M. Cummings lui avait montré un message WhatsApp d’octobre 2020 dans lequel M. Johnson – qui a lui-même été hospitalis­é aux soins intensifs avec le virus en avril 2020 – affirme: «Je n’achète plus toutes ces histoires de (système de santé) débordé. Je pense que nous devrons peut-être recalibrer».

Au début de la pandémie, les scientifiq­ues et les médecins ont prévenu que le National Health Service pourrait être submergé par les patients atteints de coronaviru­s et cesser de fonctionne­r sans un confinemen­t national.

Le bureau de M. Johnson n’a pas nié l’allégation spécifique de M. Cummings concernant les commentair­es sur le confinemen­t, mais a indiqué que «depuis le début de la pandémie, le premier ministre a pris les mesures nécessaire­s pour protéger la vie et les moyens de subsistanc­e, guidé par les meilleurs conseils scientifiq­ues».

M. Cummings, l’un des architecte­s du succès de la campagne référendai­re du Brexit en 2016 qui a abouti à un vote pour quitter l’Union européenne, est allé travailler à Downing Street lorsque M. Johnson est devenu premier ministre en 2019, remplissan­t un rôle vaguement défini, mais puissant, qui lui a valu le surnom de «cerveau de Boris».

Depuis qu’il a quitté son emploi, M. Cummings a utilisé des témoignage­s devant des législateu­rs, des articles de blogue et un flot de messages sur Twitter pour accuser M. Johnson de superviser un gouverneme­nt chaotique dont l’incapacité d’agir rapidement contre le coronaviru­s a causé des milliers de morts inutiles.

Le Royaume-Uni a enregistré plus de 128 000 décès parmi les personnes atteintes de la COVID-19, le bilan le plus élevé d’Europe après la Russie.

Les critiques accusent M. Cummings de chercher à se venger et d’essayer de minimiser son propre rôle au sein du gouverneme­nt, avant une enquête publique sur la gestion britanniqu­e de la pandémie qui doit commencer l’année prochaine. ■

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- Archives Le premier ministre britanniqu­e Boris Johnson, lors d’une visite dans une clinique de vaccinatio­n de Londres, à la fin juin.

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