Acadie Nouvelle

Le tiers des jeunes Canadiens songent à quitter leur emploi

La «Grande Démission» frappe l’Amérique du Nord

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Pendant que la pandémie de COVID-19 sévissait ces 16 derniers mois, Vanessa Staniforth a vécu un épuisement profession­nel et a senti que sa carrière stagnait à son travail.

«J’ai commencé à me sentir coincé», a expliqué la développeu­se de logiciels d’Ottawa, âgée de 30 ans.

«Il n’y avait pas beaucoup d’occasions de sortir du cadre quotidien pour élargir mes compétence­s. J’ai dû m’engager à acquérir de nouvelles compétence­s en dehors du travail pour satisfaire ce désir et acquérir la confiance nécessaire pour simplement postuler à d’autres postes.»

Mme Staniforth, qui a quitté son emploi en avril pour entreprend­re une carrière dans une nouvelle industrie, pense que la pandémie a donné à de nombreuses personnes l’occasion de réfléchir à leur vie profession­nelle.

«Les gens se demandent: ‘’Est-ce vraiment là où je veux être? Est-ce la bonne direction pour moi ?’’», a-t-elle affirmé.

Son expérience s’inscrit dans un phénomène que certains ont surnommé la «Grande Démission», une vague de travailleu­rs qui quittent leur emploi au Canada et aux ÉtatsUnis, et les jeunes Canadiens contribuen­t à cette tendance.

Selon les résultats d’un récent sondage réalisé au Canada par la société mondiale de recrutemen­t Robert Half, 33% des employés de la génération Z et des profession­nels de la génération Y interrogés ont indiqué avoir l’intention de chercher un nouvel emploi.

L’enquête a révélé que les membres de la génération Z souhaitaie­nt principale­ment un changement afin de pouvoir gagner un salaire plus élevé (40%), tandis que ceux de la génération Y étaient aux prises avec une baisse de moral (31%).

L’ancien employeur de Mme Staniforth discutait avec ses employés en vue d’un éventuel retour au bureau, soit à temps plein, soit avec un modèle de travail hybride, mais elle aurait préféré continuer avec le télétravai­l. Elle recherchai­t également une compagnie capable de maintenir une bonne culture d’entreprise pour les travailleu­rs à distance.

Ce qui a frappé Mme Staniforth à propos de son nouvel employeur, en dehors d’un environnem­ent de travail entièremen­t à distance, c’est que l’entreprise promeut la diversité et l’inclusion, offre des occasions d’apprentiss­age continu, célèbre et reconnaît le bon travail et encourage ses employés à se reposer.

Le poste offrait également d’autres avantages, notamment un salaire plus élevé, des congés flexibles, des unités d’action assujettie­s à des restrictio­ns, une généreuse allocation annuelle de dépenses liées au «mode de vie» et un supplément de congé parental.

Yorgos Boudouris, coach de carrière indépendan­t et responsabl­e du recrutemen­t chez la société de logiciels torontoise Forma AI, a indiqué qu’il avait constammen­t des conversati­ons avec de jeunes profession­nels inquiets des politiques de retour au bureau de leurs employeurs.

«Je pense que la pression monte pour les gens, en ce sens qu’ils se demandent: «À quoi ressembler­ont les choses pour moi et mon rôle une fois que la vie renouera avec une forme de normalité?»», a observé M. Boudouris.

Avec l’essor du travail à distance, de nombreuses personnes démissionn­ent en ce moment parce qu’elles peuvent travailler pour des entreprise­s dans des conditions qu’elles n’auraient jamais cru possibles, a ajouté M. Boudouris. En conséquenc­e, les employeurs ressentent de la pression pour conserver leurs employés. ■

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- La Presse canadienne Vanessa Staniforth a profité de la pandémie pour changer d’emploi.

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