Acadie Nouvelle

Geneviève avait encore de l’essence dans le réservoir

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Marc Lalonde avait raison. Sa fille Geneviève avait bel et bien encore de l’essence dans le réservoir.

Trois jours après avoir réalisé une nouvelle marque canadienne de 9min22s64, la fusée acadienne est parvenue à améliorer son record de 24 centièmes de seconde (9min22s40), mercredi matin, dans la finale du 3000m steeple des Jeux olympiques de Tokyo. Avec sa 11e position, Lalonde réalise du même coup le meilleur classement dans l’histoire du pays dans cette épreuve aux Olympiques. C’est l’Ougandaise Peruth Chemutai qui l’a emporté devant la surprenant­e Américaine Courtney Frerichs et la Kenyane Hyvin Kiyeng. Marc et son épouse Lyne ont regardé la course en compagnie de John Rasmussen, le conjoint de Geneviève, au domicile du jeune couple à Victoria, en Colombie-Britanniqu­e.

«Nous voulions nous rapprocher de Tokyo», lance en riant Marc Lalonde. Marc et Lyne étaient évidemment nerveux et de leur propre aveu n’ont pratiqueme­nt pas dormi au cours des 36 dernières heures.

«Quand l’Américaine est tombée (Emma Coburn) dans l’eau, j’ai eu peur ensuite pour Geneviève, raconte Lyne. C’est loin Tokyo pour une maman.»

Ils ont par ailleurs eu l’occasion de discuter un peu avec leur fille quand cette dernière a rejoint son époux quelques minutes après la course. «Elle est encore sur un nuage. Ça va lui prendre quelques jours pour aborder tout ce qu’elle a vécu dans les derniers jours. Elle sera ici dans deux jours et nous serons encore là», mentionne à son tour le paternel.

Lyne souligne que Daniel et Andrée, le frère et la soeur de Geneviève, ont également regardé la course, tout comme la grand-mère maternelle Shirley Seymour.

«Daniel et Andrée habitent tous les deux à Vancouver, mais ils ont regardé la course chacun de leur côté. Ma mère a aussi regardé. Elle habite au Québec et nous étions d’ailleurs avec elle pour regarder la demi-finale», confie-t-elle. Questionné­s sur cette passion communicat­ive pour la course qui habite leur fille, Marc et Lyne affirment que cela fait partie de ce qu’elle est.

«Elle adore courir, révèle Lyne. C’est sa nature. Elle a toujours eu ce sourire en compétitio­n. À 10 ans, elle disait déjà qu’elle voulait courir sur la scène internatio­nale. Ç’a toujours été son objectif.»

«Comme parent, tu vois évoluer tes enfants en remarquant leurs erreurs et leurs réussites. Dans le cas de Geneviève, c’est surtout son parcours qui est important à mes yeux. Elle a su surmonter tous les obstacles pour arriver là où elle est aujourd’hui. En fait, elle avait déjà le gâteau. À Tokyo, elle est allée chercher la cerise. Nous sommes fiers comme parents de la personne qu’elle est», témoigne Marc Lalonde. «Elle a eu tout un parcours et elle a eu la chance d’avoir de bons entraîneur­s comme Marc (Beaudoin) à ses débuts, puis Jules Comeau et ensuite Joël (Bourgeois) et Hilary (Stellingwe­rff). Geneviève a également eu la chance d’avoir d’excellents partenaire­s d’entraîneme­nt. Je pense à Patty (Blanchard), à Jean-Marc Doiron et à Ryan Cassidy. Elle est d’ailleurs encore très amie avec tout ce monde», souligne le fier président d’Athlétisme NouveauBru­nswick.

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