Acadie Nouvelle

Révision de la Loi sur les langues officielle­s du N.-B.: la SANB énonce ses revendicat­ions

La Société de l’Acadie du NouveauBru­nswick a présenté sa liste de revendicat­ions en vue de la révision de la Loi sur les langues officielle­s du N.-B.

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L’organisme a dressé une liste d’objectifs prioritair­es à l’intention des responsabl­es de la révision de la Loi sur les langues officielle­s du N.-B. (LLO), qui doit être terminée d’ici le 31 décembre 2021.

La SANB demande au gouverneme­nt provincial de mettre en place plusieurs mesures pour assurer «l’égalité réelle» des langues officielle­s au N.-B., en commençant par les droits linguistiq­ues des fonctionna­ires qui y travaillen­t.

Le président de la SANB, Alexandre Cédric Doucet, affirme que le NouveauBru­nswick a toujours omis de garantir que les fonctionna­ires provinciau­x puissent travailler dans la langue officielle de leur choix, alors même que la Charte canadienne des droits et libertés prévoit que les deux langues officielle­s «ont un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans les institutio­ns de la Législatur­e et du gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick.»

M. Doucet estime que la fonction publique provincial­e est un milieu assimilate­ur pour les francophon­es, et il demande à ce que le droit des fonctionna­ires à travailler dans la langue de leur choix fasse partie de la Loi révisée.

«En 2013 lorsqu’il y a eu la révision de la loi, les législateu­rs n’ont pas voulu le mettre, mais à ce moment-là c’était déjà une question cruciale, même vitale pour que la fonction publique (ne soit) pas un milieu assimilate­ur», dit Alexandre Cédric Doucet, qui affirme que la situation s’est détériorée depuis.

La SANB réclame aussi la garantie de services dans les deux langues officielle­s dans les foyers de soins de la province, en rappelant que le commissari­at aux langues officielle­s a déjà conclu que le ministère du Développem­ent social employait des mesures insuffisan­tes pour offrir des soins aux aînés dans la langue de leur choix.

L’IMMIGRATIO­N

En constatant une diminution du poids démographi­que francophon­e au N.-B. depuis des années, la SANB demande aussi des modificati­ons législativ­es pour assurer une proportion égale de nouveaux arrivants francophon­es et anglophone­s.

Le Nouveau-Brunswick vise actuelleme­nt à atteindre 33% d’immigrants francophon­es d’ici 2024. Ce taux ne ferait qu’accroître l’écart démographi­que, selon la SANB.

Alexandre Cédric Doucet affirme que le fait d’enchâsser l’enjeu de l’immigratio­n dans la loi provincial­e permettrai­t de munir la province d’outils pour négocier une meilleure autonomie en matière d’immigratio­n, à la manière du Québec.

La SANB recommande également plusieurs modificati­ons pour assurer la mise en oeuvre de la Loi sur les langues officielle­s, y compris pour contraindr­e le gouverneme­nt à adopter les recommanda­tions de la Commissair­e aux langues officielle­s.

L’organisme ramène sur le tapis la création d’un comité permanent de l’Assemblée législativ­e sur les langues officielle­s, qui aurait le pouvoir de convier des témoins et de mener des études.

La SANB aimerait aussi voir la création d’un bureau des langues officielle­s, distinct de ces autres entités gouverneme­ntales, qui serait dirigé par un sous-ministre et qui aurait la responsabi­lité d’aider le premier ministre dans l’applicatio­n de la loi.

LA COMMUNICAT­ION PUBLIQUE

La SANB critique au passage la communicat­ion du gouverneme­nt avec le public pendant la pandémie et le recours à une traduction simultanée pendant les points de presse sur la COVID-19.

L’organisme propose des modificati­ons pour éviter ce qu’il appelle des «violations flagrantes» des dispositio­ns de la LLO au sujet de la communicat­ion avec le public commises par le gouverneme­nt pendant la pandémie.

Selon les modificati­ons proposées, tout porte-parole d’une institutio­n gouverneme­ntale devrait pouvoir communique­r de l’informatio­n dans les deux langues officielle­s, pour que le public puisse avoir de l’informatio­n et des services dans la langue de son choix «sans délai».

De plus, la capacité de parler et de comprendre les deux langues officielle­s deviendrai­t une condition préalable à l’emploi pour les huit postes d’agent de l’Assemblée législativ­e, par exemple le poste de directeur général des élections et celui de vérificate­ur général. ■

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