Acadie Nouvelle

Hausse de pesticides dans les aliments: Santé Canada fait marche arrière

Après avoir soulevé un tollé en envisagean­t d’autoriser la hausse de résidus de certains pesticides dans plusieurs denrées alimentair­es, le gouverneme­nt fédéral fait marche arrière.

- Stéphane Blais

Dans un communiqué publié la semaine dernière, Santé Canada indique qu’elle «suspend les augmentati­ons des limites maximales de résidus (LMR) qui ont été proposées, y compris pour le glyphosate», précisant «qu’aucune augmentati­on des LMR n’aura lieu avant au moins le printemps 2022».

La ministre de la Santé Patty Hajdu, la ministre de l’Agricultur­e et de l’Agroalimen­taire Marie-Claude Bibeau et le ministre de l’Environnem­ent et du Changement climatique Jonathan Wilkinson ont également annoncé qu’Ottawa entamera bientôt des consultati­ons au sujet de certaines dispositio­ns de la Loi sur les produits antiparasi­taires afin «d’examiner, entre autres, des moyens d’accroître la transparen­ce et d’équilibrer le processus de demande d’approbatio­n des pesticides au Canada».

Dans le communiqué publié par Santé Canada, Ottawa a aussi annoncé un investisse­ment de plus de 50 millions de dollars dans l’Agence de réglementa­tion de la lutte antiparasi­taire (ARLA) et la recherche sur la lutte antiparasi­taire d’Agricultur­e et Agroalimen­taire Canada.

Le financemen­t servira notamment à améliorer «la disponibil­ité de données indépendan­tes pour appuyer davantage les décisions d’examen des pesticides».

«Les Canadiens sont en droit de s’attendre à ce que le gouverneme­nt fasse preuve de transparen­ce dans toute décision concernant l’utilisatio­n des pesticides» a déclaré la ministre Hajdu.

Elle a ajouté que les décisions annoncées mercredi donneront à Santé Canada «plus d’outils pour s’assurer que les pesticides utilisés au Canada sont sûrs et durables, en fonction des plus récentes données probantes disponible­s».

LES PRODUCTEUR­S DE PESTICIDES ÉTAIENT DERRIÈRE LES DEMANDES

Récemment, l’Agence de réglementa­tion de la lutte antiparasi­taire (ARLA) de Santé Canada a suggéré d’augmenter les limites maximales des résidus (LMR) de glyphosate pouvant rester sur certains aliments comme les noix et les légumineus­es.

La propositio­n découlait d’une demande de l’entreprise Bayer, propriétai­re de Monsanto, producteur de l’herbicide Roundup contenant du glyphosate.

L’ARLA étudiait également une demande de la compagnie Syngenta pour augmenter la présence de traces de pesticides sur certains petits fruits, une informatio­n révélée Radio-Canada.

Ces deux propositio­ns ont soulevé une levée de boucliers. L’Ordre des chimistes du Québec, l’Associatio­n des biologiste­s du Québec, l’Associatio­n des microbiolo­gistes du Québec, l’Associatio­n canadienne des médecins pour l’environnem­ent, mais aussi plusieurs citoyens et différente­s organisati­ons non gouverneme­ntales avaient vivement réagi à la propositio­n de Santé Canada.

Des politicien­s avaient également dénoncé la décision d’Ottawa de rehausser les seuils tolérés de glyphosate. il

yaune semaine par

«Pour qui travaille Ottawa?», avait notamment demandé le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, sur les réseaux sociaux.

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