Autres temps, autres moeurs
C’est fou à quel point le hockey s’est grandement développé dans les provinces atlantiques pendant la dernière décennie. C’est aussi bien dire le jour et la nuit.
Prenons le cas du Titan d’Acadie-Bathurst. Lors du camp d’entraînement de 2011, 23 des 58 joueurs invités, dont 15 du NouveauBrunswick, venaient de l’une des quatre provinces de l’Atlantique. On parle ici d’un taux de 39,7% au niveau de la représentativité.
Cette année, 46 des 59 joueurs invités sont des gars de l’Atlantique pour un taux de 76%. Dix-sept d’entre eux sont du NouveauBrunswick. Il s’agit d’ailleurs d’un nouveau record dans l’histoire de l’organisation, battant celui de 2011.
Il est également bon de noter qu’il y a 10 ans, seuls Robert Steeves et Jordan Murray avaient réussi à se tailler une place régulière dans l’alignement. Francis Bernier, J.J. Allison, Christopher Caissy et Tyler Piercy ont pour leur part disputé à eux quatre un total de neuf petites rencontres.
Cette année, Cole Huckins, Jaxon Bellamy, David Doucet, MarcAndré Gaudet et Lane Hinkley sont déjà assurés d’un poste. Même qu’un rôle important attend chacun d’entre eux. Et c’est sans oublier que deux ou trois autres cognent sérieusement à la porte, soit Matthew McRae, Noah Ryan, Philippe Collette.
Autre statistique impressionnante, on retrouvait 32 Québécois parmi les joueurs invités en 2011. Cette année, ils ne seront que 10, dont Hendrix Lapierre qui est le seul qui soit assuré d’une place.
Comment expliquer un tel revirement de situation?
DES MODÈLES POUR S’INSPIRER
À l’évidence, l’éclosion des Luc Bourdon, Sidney Crosby, Brad Marchand, Nathan MacKinnon, Sean Couturier, Jake Allen, Philippe Myers et Noah Dobson y sont pour beaucoup. Les jeunes ont désormais amplement de modèles pour s’inspirer.
Marc-André Gaudet se souvient encore fort bien d’avoir vu Crosby parader avec la Coupe Stanley dans les rues de Halifax. Une expérience qui l’habite depuis. Les exploits des autres gars de l’Atlantique dans la LNH l’inspirent également beaucoup.
«Ça me dit que si eux sont capables, je peux le faire moi aussi. C’est inspirant de les voir aller à la télévision», affirme le défenseur originaire de Saint-Ignace.
David Doucet se souvient quant à lui d’être allé voir jouer MacKinnon à quelques reprises au Metro Center, devenu depuis le Scotiabank Centre.
«J’ai même vu MacKinnon marquer cinq buts un soir à Halifax contre les Remparts de Québec. Il avait été tellement dominant. Il a été l’une de mes premières idoles. Et depuis que je joue à Bathurst, je regarde également de près la carrière de Sean Couturier. J’étais super fier quand Sean a gagné le trophée Frank Selke. C’est impressionnant de le voir jouer. C’est clair que ces gars-là ont eu un impact sur des gars comme moi. Tu grandis en les regardant jouer et tu les vois devenir de grandes vedettes dans la LNH. Ça nous démontre que tout est possible et que ça ne dérange pas d’où tu viens», raconte le joueur de centre de Baie-Sainte-Anne. ■