LE PERSONNEL DU SERVICE D’OBSTÉTRIQUE SERA REDÉPLOYÉ
La direction du Réseau de santé Vitalité a annoncé à son personnel du plancher d’obstétrique de l’Hôpital régional de Campbellton qu’il sera redéployé sur d’autres unités, de sorte à pallier la crise du personnel qui sévit actuellement. Mais cette nouvelle ravive toutefois de vieilles craintes.
La crise de la main-d’oeuvre qui frappe tout le système hospitalier de la province depuis quelques années déjà cause plusieurs maux de tête à ses administrateurs. Et c’est encore plus vrai durant la période estivale en raison des absences liées, entre autres, aux vacances. La situation est particulièrement criante à l’Hôpital régional de Campbellton, au point où l’on a récemment demandé à la population de ne fréquenter le service d’urgence qu’en absolue nécessité, celui-ci étant débordé en raison d’un manque d’infirmiers/ères. En attendant un certain retour à la normale, la direction du réseau tente de calmer le jeu en redéployant temporairement certains de ses effectifs sur des unités plus vulnérables afin d’éviter la prolifération de bris de services. C’est le cas des employés de l’unité d’obstétrique-pédiatrie qui devront oeuvrer sur d’autres départements.
Au Restigouche, le dossier de l’obstétrique en est un sensible. Ce n’est pas la première fois que des rumeurs touchant à sa fermeture font surface dans la communauté. En fait, celles-ci reviennent cycliquement depuis plusieurs années. Mais cette fois, en raison du redéploiement des employés, la menace est prise au sérieux.
Et pour cause. Cela fait depuis avril 2019 donc plus de deux ans maintenant - que le service est interrompu, donc que les femmes du Restigouche et leurs consoeurs d ’Avignon Ouest en Gaspésie ne peuvent plus accoucher à leur hôpital. Ces dernières doivent faire le trajet jusqu’à l’hôpital de Bathurst ou celui de Maria pour les Gaspésiennes. Dans les deux cas, on parle d’un trajet d’une bonne heure de route par beau temps.
«La situation de l’obstétrique a toujours été et demeure très préoccupante pour les élus du Restigouche. C’est un service auquel on tient mordicus et, malheureusement, on ne semble pas voir le jour où il sera remis en place. Ça fait un an et demi qu’il est absent de la région. C’est très frustrant, et c’est évident que l’on craint de le voir partir pour de bon», confie le président de la Commission de services régionaux du Restigouche, Brad Mann, néanmoins déterminé à revoir des accouchements dans la région.
Son confrère de Charlo, le maire Gaétan Pelletier, doit justement s’asseoir avec la direction du Réseau de santé Vitalité au cours des prochaines semaines afin d’aborder certains dossiers, dont celui de l’OBS.
«Ce que je peux dire en ce moment c’est que tous les maires ainsi que de nombreux leaders communautaires du Restigouche sont inquiets par la tournure de la situation à notre hôpital, et particulièrement du dossier de l’obstétrique. C’est un irritant majeur. On regarde ce qui s’en vient et on a de grandes craintes. Pour l’OBS certes, mais aussi d’autres services», souligne-t-il.
QUEL AVENIR?
Devant son incapacité à trouver une solution pour relancer son service d’obstétrique à l’Hôpital régional de Campbellton, le Réseau de santé Vitalité a-t-il décidé de lancer la serviette? Au réseau, on assure que ce n’est pas le cas et que cette mesure de redéploiement des effectifs est bel et bien temporaire. On assure que les titres officiels des postes sont toujours liés au département d’OBS-pédiatrie, donc que leurs titulaires pourront les pourvoir à nouveau en temps et lieu.
«Notre objectif demeure toujours de rouvrir ce département», confirme la vice-présidente aux Affaires médicales, Natalie Banville.
«Notre but en ce moment est de pallier à la crise du manque de personnel avec, toujours en tête, de rouvrir cette unité quand ce sera possible. Mais présentement, on n’est pas en état de le faire en raison justement de ce manque de personnel», souligne Mme Banville, notant qu’en plus des effectifs infirmiers, il manque également un pédiatre pour les accouchements.
Selon Mme Banville, même si le service d’OBS-pédiatrie est interrompu, le personnel en place ne s’est pas croisé les bras pour autant pendant plus d’un an et demi.
«Il y a toujours des patients sur cette unité, mais d’autres catégories. Jumeler des départements pour être plus efficaces et régler des problèmes de personnel, c’est quelque chose que l’on fait déjà», dit-elle.
Le réseau avait par ailleurs songé à mettre en branle un projet pilote à Campbellton pour aider au retour des accouchements, soit en faire un centre d’accouchement de type 1B. Ce type grade n’exige pas la présence d’un pédiatre sur place puisqu’il n’est prévu que pour des accouchements à terme. Si l’idée est toujours sur la table, Mme Banville note que sa mise en oeuvre ne peut être effectuée à ce moment-ci en raison du manque de ressources infirmières. ■