Acadie Nouvelle

LES CANADIENS APPELÉS AUX URNES LE 20 SEPTEMBRE

Le premier ministre Justin Trudeau s’apprête à déclencher des élections dimanche, alors que la grande responsabl­e de la santé publique fédérale déclare que le Canada est formelleme­nt entré dans la quatrième vague de COVID-19.

- Lee Berthiaume et Mia Rabson

Le chef libéral rendra visite à la gouverneur­e générale, Mary Simon, dimanche, pour demander la dissolutio­n du Parlement, a confirmé jeudi une source libérale haut placée qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à parler publiqueme­nt de ce dossier.

À moins d’une défaite lors d’un vote de confiance en Chambre, la loi canadienne sur les élections à date fixe prévoyait que les Canadiens ne devaient pas être appelés aux urnes avant octobre 2023, quatre ans après les dernières élections générales. La loi confère toutefois à la gouverneur­e générale le pouvoir de dissoudre le Parlement à tout moment, un pouvoir généraleme­nt exercé uniquement sur l’avis du premier ministre.

Tout indique que la campagne commencera dimanche et que les Canadiens se rendront aux urnes le lundi 20 septembre. La campagne ne durerait donc que 36 jours, soit le minimum requis par la loi électorale.

La rumeur d’élections anticipées était dans l’air depuis un bon moment, mais le jour exact du déclenchem­ent était encore incertain, notamment à cause de la pandémie. M. Trudeau avait laissé entendre qu’il comptait convoquer les Canadiens aux urnes deux ans avant la fin prévue de son mandat à la tête d’un gouverneme­nt minoritair­e. Avant l’ajournemen­t des travaux pour l’été, il dénonçait les manoeuvres d’obstructio­n de l’opposition à la Chambre des communes.

Puis, pendant la période estivale, les ministres libéraux ont multiplié les annonces à grand renfort de millions et les chefs des partis d’opposition, qui disent tous s’opposer à la tenue d’élections anticipée pendant la pandémie, ont sillonné le Canada pour rencontrer les électeurs.

QUATRIÈME VAGUE DE COVID-19

La campagne électorale aura lieu alors que les cas de COVID-19 augmentent un peu partout au pays chez les non-vaccinés, marquant le début d’une quatrième vague, a confirmé jeudi la docteure Theresa Tam, administra­trice en chef de la santé publique du Canada. Lorsqu’on lui a demandé s’il était sage de tenir un scrutin maintenant, la docteure Tam a prudemment déclaré: «Ce n’est pas mon rôle de conseiller si une élection doit avoir lieu ou non».

Le directeur général des élections, Stéphane Perrault, a déjà assuré qu’Élections Canada serait prêt à gérer une hausse massive du vote par correspond­ance. Les résultats définitifs du scrutin pourraient toutefois être connus après quelques jours.

Si l’on se fie aux sondages, il est loin d’être certain que les libéraux pourront regagner une majorité en Chambre, mais M. Trudeau mise sur une satisfacti­on présumée de sa gestion de la pandémie de COVID-19 _ et les milliards sans précédent distribués en aide d’urgence.

Les libéraux, qui ont besoin de 170 sièges pour obtenir une majorité, disposent actuelleme­nt de 155 sièges sur les 338 à la Chambre des communes. Les conservate­urs en ont 119 alors que le Bloc québécois en a 32, le Nouveau Parti démocratiq­ue 24 et les Verts deux; il y a cinq indépendan­ts et un siège est vacant.

Les partis d’opposition ont fustigé l’idée d’élections anticipées et ont accusé les libéraux d’amener les Canadiens aux urnes pendant une pandémie dans le seul but d’essayer d’obtenir une majorité, une décision qu’ils qualifient d’inutile et d’imprudente.

Le chef des conservate­urs, Erin O’Toole, a estimé jeudi que «Justin Trudeau planifie une élection au milieu d’une pandémie parce qu’il est concentré sur la politique».

«Il est temps que nous ayons un premier ministre qui planifie une reprise économique centrée sur les Canadiens. Nous sommes prêts», a-t-il écrit sur Twitter.

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a soutenu jeudi que M. Trudeau, plutôt que de s’occuper de la pandémie, «a fait de cette élection estivale égoïste sa priorité et une tentative de prise de pouvoir».

M. Singh avait écrit à Mary Simon peu de temps après son installati­on, le mois dernier, pour exhorter la gouverneur­e générale à rejeter toute demande de M. Trudeau de dissoudre le Parlement et de forcer des élections pendant une pandémie. ■

«Le rôle des agences de santé publique est de fournir des conseils si une élection a lieu, et comment le faire en toute sécurité», a-t-elle dit. Elle s’attend d’ailleurs à ce que les candidats et les bénévoles respectent les règles de santé publique de leur région.

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 ??  ?? Le chef libéral, Justin Trudeau, rendra visite à la gouverneur­e générale, Mary Simon, dimanche, pour demander la dissolutio­n du Parlement, a confirmé jeudi une source libérale haut placée qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à parler publiqueme­nt de ce dossier. - La Presse canadienne: Sean Kilpatrick
Le chef libéral, Justin Trudeau, rendra visite à la gouverneur­e générale, Mary Simon, dimanche, pour demander la dissolutio­n du Parlement, a confirmé jeudi une source libérale haut placée qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à parler publiqueme­nt de ce dossier. - La Presse canadienne: Sean Kilpatrick

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