Acadie Nouvelle

13 M$ POUR MOUSSER L’IMMIGRATIO­N FRANCOPHON­E

Le gouverneme­nt fédéral compte mettre en place un centre d’innovation en matière d’immigratio­n francophon­e et de prospérité économique pour aider le Nouveau-Brunswick à attirer davantage de nouveaux arrivants francophon­es.

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Ottawa entend injecter 12,9 millions $ sur quatre ans dans cette initiative à compter de l’exercice financier 2022-2023, puis 6 millions $ annuelleme­nt de façon permanente.

Il mentionne que ce bureau aura une approche axée sur la «clientèle» et qu’il sera accessible pour les familles de la région et pour les entreprene­urs qui font du recrutemen­t.

Le centre ouvrira ses portes au début 2022, d’ici cinq ou six mois, selon le ministre LeBlanc.

Une équipe de 30 à 40 fonctionna­ires fédéraux à temps plein y travailler­ont.

Il sera plus facile d’avoir l’oreille d’un fonctionna­ire d’Immigratio­n Canada lorsque ce nouveau centre sera complété, estime Dominic LeBlanc.

«Il y aura des gens sur place ici qui auront l’autorité d’approuver des dossiers, alors ce sera une façon très directe pour les gens d’avoir un contact avec des agents d’immigratio­n sur des dossiers particulie­rs.»

Le centre d’innovation aura aussi la responsabi­lité de faire de la recherche sur le recrutemen­t en milieu minoritair­e francophon­e, ce qui ne faisait pas partie du mandat de l’ancien bureau d’IRCC qui était situé à Moncton jusqu’à sa fermeture sous le gouverneme­nt de Stephen Harper, en 2012.

«Il est très important de s’assurer que le centre en question va aussi faire de la recherche pour comprendre l’expérience des immigrants francophon­es au Canada et particuliè­rement ici au NB. Souvent, ils font face à des obstacles, on (les attire) ici mais parfois ils ne vont pas rester, alors c’est très important que la recherche soit faite pour comprendre les obstacles», affirme Ginette Petitpas-Taylor, députée de Moncton-Riverview-Dieppe, qui dit avoir travaillé pour l’ouverture de ce nouveau centre au cours de la dernière année.

ATTIRER DAVANTAGE DE NOUVEAUX ARRIVANTS FRANCOPHON­ES

L’appel d’offres n’est pas encore lancé, mais les bureaux seront situés dans le SudEst, dans le but d’aider la province à atteindre ses objectifs «ambitieux» en matière d’immigratio­n francophon­e, selon un communiqué.

Le Nouveau-Brunswick s’est lancé le défi d’accueillir 33% d’immigrants francophon­es d’ici 2024.

Avant de se donner cet objectif, le N.-B. visait plutôt à atteindre 33% d’immigrants francophon­es d’ici 2020, mais a raté sa cible.

D’après Dominic LeBlanc, ce centre d’innovation permettra aussi au gouverneme­nt fédéral de travailler avec les municipali­tés ainsi qu’avec des organismes tels que la Société de l’Acadie du NouveauBru­nswick et l’Associatio­n multicultu­relle du Grand Moncton pour attirer davantage de nouveaux arrivants francophon­es.

Le président de la SANB, Alexandre Cédric-Doucet, a récemment évoqué l’espoir que le gouverneme­nt provincial du N.-B. négocie davantage de compétence­s en matière d’immigratio­n afin de pouvoir augmenter le taux d’immigrants francophon­es (la cible préconisée par la SANB est de 50% de francophon­es, et pas seulement de 33%).

Toutefois, selon Dominic LeBlanc, c’est hors de question.

«Nous n’avons pas du tout l’intention de céder le dossier (au premier ministre du N.-B., Blaine) Higgs. Il n’y a aucune intention de céder ce pouvoir fédéral au gouverneme­nt de M. Higgs, on va travailler avec la SANB et la société civile acadienne afin de faire le travail qui s’impose du gouverneme­nt fédéral, mais c’est une juridictio­n fédérale, et on a l’intention de bien l’exercer.»

L’annonce de financemen­t de ce centre d’innovation s’est déroulée à Dieppe vendredi matin. Le maire Yvon Lapierre espère que le bureau d’immigratio­n sera situé dans sa communauté.

Selon lui, ce projet est «une partie de la solution» pour rendre le NouveauBru­nswick attrayant à long terme pour les immigrants francophon­es.

Mais d’autres intervenan­ts devront aussi mettre la main à la pâte, d’après lui.

Il estime que les milieux éducatifs francophon­es qui font du recrutemen­t à l’internatio­nal doivent préciser aux nouveaux arrivants que l’usage de l’anglais est souvent un pré-requis pour décrocher un emploi.

«On sait qu’on est une région bilingue, on veut faire la promotion du français, mais quand on invite des gens chez nous, ça serait bien qu’ils restent. Je trouve ça frustrant qu’on ne donne peutêtre pas l’heure juste aux immigrants qui viennent ici. Il faut malheureus­ement admettre qu’une personne francophon­e au N.-B. a beaucoup plus de difficulté à se trouver du travail si elle n’est pas bilingue», dit le maire, qui espère que le centre annoncé vendredi aidera à améliorer la communicat­ion.

«Le mandat précis sera de recruter, intégrer et évidemment retenir des immigrants francophon­es ici au N.-B.», affirme le ministre Dominic LeBlanc.

«La province doit agir dans le dossier de la reconnaiss­ance des compétence­s des gens et des diplômes.»

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Yvon Lapierre, maire de Dieppe. - Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau
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