Acadie Nouvelle

Le Canada devrait déployer des soldats pour évacuer son ambassade à Kaboul

Les forces d’opérations spéciales du Canada se déploieron­t en Afghanista­n où le personnel de l’ambassade canadienne à Kaboul sera évacué avant sa fermeture, a confié à l’Associated Press une source proche du dossier.

- Rob Gillies

Le responsabl­e, qui a parlé sous couvert d’anonymat puisqu’il n’était pas autorisé à parler publiqueme­nt de l’affaire, n’a pas précisé combien de forces spéciales seraient envoyées.

Quelques semaines seulement avant que les États-Unis ne retirent ses troupes en Afghanista­n, l’administra­tion Biden doit envoyer également 3000 nouveaux soldats à l’aéroport de Kaboul pour aider à une évacuation partielle de l’ambassade américaine.

Ces décisions mettent en évidence la vitesse étonnante à laquelle les talibans ont pris le contrôle d’une grande partie du pays, y compris la prise de Kandahar jeudi, la deuxième plus grande ville du pays et le berceau du mouvement taliban.

La Grande-Bretagne a également annoncé jeudi qu’elle enverrait environ 600 soldats en Afghanista­n pour aider les ressortiss­ants britanniqu­es à quitter le pays dans un contexte d’inquiétude­s croissante­s concernant la situation en matière de sécurité.

Les législateu­rs danois ont par ailleurs accepté d’évacuer 45 citoyens afghans qui travaillai­ent pour le gouverneme­nt danois en Afghanista­n et de leur offrir la résidence dans le pays européen pendant deux ans.

Quelque 40 000 soldats canadiens ont été déployés en Afghanista­n pendant 13 ans dans le cadre de la mission de l’OTAN avant de se retirer en 2014.

Le premier avion de réfugiés afghans qui ont soutenu la mission militaire canadienne en Afghanista­n est arrivé au Canada plus tôt ce mois-ci. Le gouverneme­nt fédéral a annoncé en juillet un programme spécial d’immigratio­n d’urgence pour les Afghans considérés comme faisant partie intégrante de la mission des Forces armées canadienne­s. Parmi eux figurent des interprète­s, des cuisiniers, des chauffeurs, des nettoyeurs, des ouvriers du bâtiment, des agents de sécurité et du personnel de l’ambassade, ainsi que des membres de leurs familles.

Le caporal à la retraite Tim Laidler, qui a été l’un des nombreux anciens combattant­s canadiens travaillan­t pour aider d’anciens interprète­s et leurs familles à venir au Canada, s’est dit préoccupé jeudi par l’annonce de la fermeture de l’ambassade.

M. Laidler, qui dirige maintenant l’Institut pour l’éducation et la transition des vétérans de l’Université de la ColombieBr­itannique, a confié qu’il était au courant de centaines d’Afghans pris au piège à Kaboul qui ont travaillé avec le Canada et ont demandé de l’aide et cherchent désespérém­ent à échapper aux talibans.

Tim Laidler a exprimé sa crainte que le Canada «coupe et s’enfuie» de l’Afghanista­n, laissant les interprète­s et leurs familles derrière eux.

«Il faut que IRCC (Immigratio­n, Réfugiés et Citoyennet­é Canada) rassure qu’ils continuero­nt à traiter les documents», a imploré M. Laidler à La Presse canadienne.

Le bureau du ministre de l’Immigratio­n, Marco Mendicino, n’a pas immédiatem­ent répondu aux questions jeudi soir.

Une porte-parole d’Affaires mondiales Canada, Ciara Trudeau, a indiqué que le Canada surveille en continu l’évolution de la situation en Afghanista­n, mais que pour des raisons de sécurité, il ne peut pas commenter des questions opérationn­elles spécifique­s de ses missions à l’étranger.

«Le ministre (Marc) Garneau est en étroite coordinati­on avec nos alliés et avec notre ambassadeu­r en Afghanista­n», a-t-elle déclaré jeudi soir dans un courriel.

«Le Canada continue de travailler avec ses partenaire­s internatio­naux sur la planificat­ion d’urgence, y compris pour les travaux en cours sur la mise en oeuvre du programme des mesures spéciales d’immigratio­n. La sécurité de l’ambassade du Canada et de notre personnel à Kaboul est notre priorité absolue.»

Le départemen­t chargé des relations internatio­nales aux États-Unis a déclaré dans un communiqué que le secrétaire d’État américain, Antony J. Blinken, s’était entretenu séparément jeudi avec le ministre Garneau, le ministre allemand des Affaires étrangères et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenber­g. Ils ont discuté des plans des États-Unis visant à réduire leur présence civile à Kaboul à la lumière de la l’évolution de la situation. ■

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