UNE OCCASION POUR DE VRAIS CHANGEMENTS
En ce jour de Fête nationale, la vie semble enfin retrouver un semblant de normalité. On peut à nouveau se rassembler, en vrai, avec ami·es et famille, pour célébrer une fois de plus la force et la résilience du peuple acadien. Par contre, si un retour à la normale sonne comme la meilleure chose du monde, c’est en réalité loin d’être le cas. La crise de la COVID a créé une multitude de problèmes sociaux, économiques et, évidemment, sanitaires auxquels nous avons dû faire face dans l’immédiat. Mais ce qui devient de plus en plus clair, c’est que la COVID a pris de nombreux problèmes qui existaient déjà et les a multipliés par 10. Résultat: les inégalités se creusent dans toutes les sphères, se croisent, et prennent des formes bien différentes d’avant la pandémie.
D’ailleurs, les effets de la crise ne sont pas les mêmes pour tous·tes. Les études en font déjà état: les conséquences à court, moyen et long termes seront bien plus lourdes pour les groupes vulnérables, comme les femmes et les minorités de genre, les personnes racisées, les communautés autochtones, les personnes à faible revenu ou les personnes ayant un handicap. En d’autres mots, on traverse tous·tes la même tempête, mais on n’est pas tous·tes dans le même bateau.
Bon, vous me direz, c’est bien beau tout ça, mais qu’est-ce que le féminisme vient faire là-dedans? En fait, c’est que le féminisme nous donne les outils pour analyser les problèmes de notre société en fonction du genre – et de toute autre forme d’oppression et de discrimination, parce qu’elles sont toutes reliées – et d’y apporter des réponses ajustées aux situations particulières que pourraient vivre les groupes les plus impactés par la COVID. Ça nous amène à poser des questions comme « Qui ce programme/politique va-t-il servir? » et « Qui laisse-t-il pour compte? ».
Il s’agit de domaines sur lesquels nous pouvons agir maintenant, et qui auront des répercussions positives non seulement sur les femmes et les minorités de genre, mais sur toute la société acadienne et néobrunswickoise. Nous avons aujourd’hui l’opportunité de repenser notre société : pourquoi ne pas se positionner comme leader en matière d’égalité entre les genres?