La superstition du vendredi 13

C’est jour de superstition. Car le vendredi 13 est bien plus qu’une série de films d’horreur profitant d’un symbole qui est resté bien ancré dans nos imaginaires. On rigole souvent du vendredi 13, mais son mythe demeure tenace dans les esprits depuis la nuit des temps.

La fable prédisant qu’il pourrait nous arriver malheur trouve son origine dans le christianisme, en Occident du moins. Le treizième convive à la table de Jésus avant sa crucifixion, un vendredi, n’était nul autre que Judas, le traitre, le convive de trop.

Puis la mythologie gréco-romaine estimait que le 13 venait briser l’harmonie du nombre 12, le symbole de perfection. On compte d’ailleurs 12 signes du zodiaque, 12 dieux de l’Olympe…

On dit de ceux qui souffrent de la peur du vendredi 13 qu’ils sont atteints de paraskevidékatriaphobie. Ce terme d’origine grecque réunit les mots «vendredi», «treize» et «peur». En Espagne que le chiffre 13 porte malheur et pire encore s’il survient un mardi. En

Chine par contre, personne ne craint le chiffre 13. Mais attention au 4! En numérologie, la somme du 1 et du 3 est pourtant signe de maîtrise sur son environnement et la résultante du 12 donne 3, signe de fécondité au sens propre et figuré bien sûr.

Sur un cycle grégorien de 400 ans, nous pourrions faire face avec une telle espérance de vie à près de 700 vendredi 13.

Autant d’occasions de malheur, sans compter les miroirs qu’on aurait brisés. Dans le tarot, sur la carte 13, on voit un squelette tenant une faux. Pas bon signe diriez-vous?

Des avions se sont écrasés un vendredi 13, des artistes ont trouvé la mort à cette date. Le navire Costa a fait naufrage un vendredi 13, les attentats de Paris sont survenus le vendredi 13 novembre 2015.

Mais aujourd’hui, des dizaines de milliers de motards sont réunis à Port Dover en Ontario. Ils répètent l’exercice sans crainte de prendre la route chaque vendredi 13. – Boris Chassagne, Initiative de journalisme local, MonTemiscouata.com