Acadie Nouvelle

Il y a 40 ans, l’un des plus gros tremblemen­ts de terre de l’histoire du Nouveau-Brunswick

Il y a 40 ans, le matin du 9 janvier 1982, les vibrations de l’un des plus importants séismes enregistré­s au Nouveau-Brunswick faisaient trembler la terre dans tout l’est du pays.

- Justin Dupuis justin.dupuis@acadienouv­elle.com

Ce séisme de magnitude 5,7 est l’un des plus importants à avoir secoué la province.

Il s’agit aussi du plus fort tremblemen­t de terre qu’ont connu les provinces de l’Atlantique depuis celui des Grands Bancs de TerreNeuve en 1929.

Ce séisme, de magnitude 7,2, a déclenché un tsunami qui a déferlé sur la péninsule de Burin et coûté la vie à 28 personnes.

Heureuseme­nt, le tremblemen­t de terre survenu au Nouveau-Brunswick en 1982 n’a pas eu des conséquenc­es aussi désastreus­es, explique Maurice Lamontagne, sismologue chez Ressources naturelles Canada.

«Le séisme s’est produit en plein centre du Nouveau-Brunswick, dans une région boisée, à mi-chemin entre Miramichi et Plaster Rock, où il n’y avait pas de municipali­té à moins de 60 km. C’est pour ça que les dommages reliés à ce tremblemen­t de terre se sont limités à quelques murs fissurés et des objets tombés dans des maisons», indique M. Lamontagne, qui publiera bientôt un document électroniq­ue qui recense les séismes les plus importants enregistré­s au Canada.

La secousse initiale du matin du 9 janvier n’est pas la seule à avoir fait trembler la région. Quelques heures après le séisme initial, un tremblemen­t de terre de 5,1 a aussi été enregistré. Deux jours plus tard, un troisième tremblemen­t de terre de magnitude de 5 est survenu.

D’après M. Lamontagne, les vibrations causées par le séisme initial ont été ressenties dans l’est du Québec, à l’Île-du-PrinceÉdou­ard, en Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve.

Les sismologue­s du gouverneme­nt ont aussi noté des centaines de répliques dans les jours et les années qui ont suivi.

Dans un rapport fédéral publié en 1982, on apprend notamment qu’au lendemain du séisme, «80 répliques sismiques avaient été détectées par la station très sensible d’Edmundston, confirmant qu’une séquence significat­ive de répliques était en cours.»

MYSTÈRES ET INFORMATIO­NS

Le jour après le séisme de Miramichi, une équipe de scientifiq­ues de Ressources naturelles Canada a été dépêchée sur le terrain afin d’installer des sismograph­es portatifs dans la région de l’épicentre.

Ces équipement­s ont permis de détecter «beaucoup de tremblemen­ts de terre se produisant chaque heure dans une région éloignée près de la rivière Petit Miramichi Sud-ouest.»

«Quand on va sur le terrain pour installer des appareils supplément­aires, on est beaucoup plus proche de l’action et on peut enregistre­r des tremblemen­ts de terre très petits et calculer la profondeur à laquelle ils se produisent. Quand on est loin, on peut obtenir certaines informatio­ns, notamment déterminer le lieu de l’épicentre, mais il y a une plus grande marge d’incertitud­e», explique M. Lamontagne.

Puisque les événements sismiques modérés – de magnitude 5 à 6 – sont rares dans l’est du pays, l’espoir est que ces analyses de terrain puissent permettre aux scientifiq­ues de comprendre pourquoi ils ont lieu.

Le mystère demeure toutefois Maurice Lamontagne.

«Toute informatio­n que l’on peut obtenir entier, dit

concernant le lieu, l’environnem­ent géologique et les facteurs qui peuvent causer ces événements vaut son pesant d’or, précise le sismologue. Généraleme­nt, les tremblemen­ts de terre de l’est du Canada sont plutôt du côté du Québec et on connaît un peu mieux le lien avec les failles préexistan­tes. Au Nouveau-Brunswick, c’est beaucoup plus diffus. On sait qu’il y a des failles qui existent déjà, mais elles sont associées à des mouvements géologique­s très anciens. On ne comprend toujours pas pourquoi certaines d’entre elles vont soudaineme­nt être actives un jour plutôt que d’autres ailleurs dans la région.»

Même si les tremblemen­ts de terre sont relativeme­nt rares dans la province, ils ne sont pas inhabituel­s.

La région est située dans une zone à risque sismique modérée et il n’est pas exclu qu’un

séisme de la même magnitude que celui d’il y a 40 ans puisse un jour survenir dans un milieu urbain.

«Heureuseme­nt, si l’on regarde notre territoire dans l’est du Canada, les chances que ça se produise sous une ville sont plutôt limitées, mais ce n’est pas impossible que ça se produise un jour, dit Maurice Lamontagne. Généraleme­nt, les édifices au Canada sont bien construits, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y aurait pas de dégâts si un séisme modéré survient dans une région urbaine.»

M. Lamontagne rappelle qu’en cas de tremblemen­t de terre, il est important de se réfugier en dessous d’un bureau ou d’une table solide jusqu’à ce que les vibrations s’arrêtent afin d’éviter de se faire écraser par des étagères ou l’écroulemen­t d’un plafond ou d’un mur. ■

 ?? - Archives ?? Le sismologue Maurice Lamontagne, de Ressources naturelles Canada.
- Archives Le sismologue Maurice Lamontagne, de Ressources naturelles Canada.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada