Production d’albums
Jean Surette précise que le nombre de demandes de financement au DIM (le programme provincial de développement de l’industrie de la musique) pour la production d’album et la promotion n’a jamais été aussi élevé. Si les possibilités de spectacles sont moins nombreuses depuis deux ans, les artistes se tournent vers la création d’albums, de EP, de simples et de productions vidéos.
«Jusqu’au mois de mars, on s’attend d’avoir probablement le plus de demandes qu’on n’a jamais reçues. On a mis beaucoup d’attention sur le marketing parce que c’est là où on peut aller chercher de l’argent pour créer des vidéos, des campagnes de marketing et développer des plans», a-t-il indiqué. Musique NB s’occupe de la gestion de ce programme provincial qui dispose d’un budget annuel de 320 000$ depuis plusieurs années.
Carol Doucet encourage d’ailleurs ses artistes à produire des albums et l’année 2022 s’annonce féconde. «Je les incite vraiment beaucoup à faire des disques pour justement percevoir leurs droits d’auteur à la radio. C’est pas mal la seule source de revenus qui reste, mais il faut que les radios fassent des efforts pour jouer encore plus de musique acadienne.»
Or des auteurs-compositeurs-interprètes font face quand même à certains défis dans le processus de la création d’albums, souligne la gérante d’artiste et directrice générale de la Société du MonumentLefebvre, Carole Chouinard. Elle constate que les aléas de la pandémie ont nui à la motivation, à l’inspiration et à la logistique qui entoure la production d’un album. «J’ai des artistes qui ont eu des aides financières pour produire des albums, mais ils ne réussissent pas à le faire. […] Ça devient que ça pèse trop lourd. Les artistes doivent se rencontrer en studio et ça devient compliqué.»
Jason Guerrette d’Edmundston (membre du groupe Spoutnique) a entamé la réalisation d’un premier album solo au printemps 2020. Selon lui, la situation sanitaire, avec les confinements, les ouvertures et les fermetures, a ralenti de beaucoup la production. La région du Madawaska a été aux prises avec un confinement à un certain moment, faisant en sorte que les musiciens ne pouvaient plus se rencontrer. Il a repoussé la sortie de son disque à plusieurs reprises.
«Au niveau de l’inspiration, c’est sûr et certain, qu’il y a des moments où on dirait que t’as plus le goût pantoute. On se demande si ça vaut vraiment la peine de faire ça. À un moment donné, on a de l’espoir et on repart la machine. »
Il a maintenant le printemps dans sa mire pour la sortie du disque. Les spectacles sont prévus surtout à l’été, préférant réserver la saison hivernale à la production de son disque et du nouvel opus du groupe Spoutnique. Pour les concerts, il préfère attendre un assouplissement des règles sanitaires. À son avis, des spectacles dans des salles remplies à 50% ce n’est pas vraiment rentable.