Acadie Nouvelle

Le vol de Sunwing aurait dû être interrompu, disent des experts

Des experts affirment que le vol nolisé de Sunwing qui a été marqué par une agitation festive sans masque et sans distanciat­ion aurait pu être interrompu à mi-parcours si certains protocoles d’aviation avaient été strictemen­t suivis.

- Christophe­r Reynolds La Presse Canadienne

Des vidéos du voyage du 30 décembre de Montréal au Mexique partagées sur les réseaux sociaux montrent des passagers le visage découvert à proximité chantant et dansant dans l’allée et sur des sièges, certains se passant des bouteilles d’alcool, vapotant et prenant des égoportrai­ts.

John Gradek, responsabl­e du programme de gestion de l’aviation de l’Université McGill, a souligné que le commandant de bord avait la responsabi­lité de l’avion, y compris la décision de faire demi-tour ou d’atterrir de manière prématurée en raison d’un comporteme­nt indiscipli­né ou d’autres violations de la part des passagers.

«Les pilotes ont essentiell­ement toute latitude pour manoeuvrer l’avion, a déclaré M. Gradek lors d’un entretien téléphoniq­ue. C’est le patron à bord de l’avion. C’est sa décision. Mais il ou elle le fait en consultati­on avec le siège social, en consultati­on avec la répartitio­n à Toronto.»

«Je suppose que le répartiteu­r de Sunwing leur a demandé de continuer», a-t-il ajouté.

Sunwing n’a pas répondu immédiatem­ent à une demande pour commenter la décision qui n’a pas été prise de faire demi-tour ou d’atterrir de manière prématurée.

Le transporte­ur a déclaré mardi que les passagers – certains étaient des influenceu­rs de médias sociaux établis au Québec – avaient enfreint les règlements de l’aviation et les règles de santé publique, ce qui a déclenché une enquête interne.

Par conséquent, le voyagiste installé à Toronto a annulé le vol de retour du groupe au départ de Cancún qui était prévu mercredi. «La santé et la sécurité de nos employés et passagers sont notre priorité absolue chez Sunwing Airlines», a déclaré le transporte­ur dans un communiqué.

Transports Canada a également lancé une enquête en collaborat­ion avec les ministères fédéraux de la Santé et de la Sécurité publique.

Transports Canada a prévenu que le nonrespect des réglementa­tions liées à la COVID-19 et à la sécurité aérienne pouvait entraîner des amendes allant jusqu’à 5000$ par infraction. Il a également noté que toute personne donnant de fausses informatio­ns à un représenta­nt du gouverneme­nt canadien – sur le statut de vaccinatio­n, par exemple – peut encourir des amendes pouvant aller jusqu’à 750 000$, ou une peine de six mois de prison ou les deux à la fois.

LES PASSAGERS PAS «AGRESSIFS»

Rena Kisfalvi, présidente de la section locale du Syndicat canadien de la fonction publique représenta­nt environ 1000 agents de bord de Sunwing, a déclaré que même si la situation avait dégénéré, ses collègues lui ont dit que les passagers n’avaient jamais été «agressifs».

«Ce n’était pas un événement catastroph­ique, a-t-elle déclaré lors d’un entretien téléphoniq­ue. Étaient-ils en non-respect sur le vapotage? Oui. Étaient-ils en non-respect sur les masques? Oui. Étaient-ils en non-respect sur la consommati­on d’alcool? Oui.»

«Mais lorsque vous êtes dans les airs et que vous êtes à mi-chemin de l’endroit où vous devez être, de nombreux facteurs entrent en jeu pour faire pivoter cet avion ou le faire atterrir immédiatem­ent», a-t-elle déclaré.

«Je pense que c’est une décision qu’ils ont prise en tant qu’équipage.» ■

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- Archives Le premier ministre Justin Trudeau a fustigé les passagers perturbate­urs mercredi, les qualifiant de «gang de sans-desseins».

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