Diagnostiqué à son entrée dans l’âge adulte
Jean-Louis Daigle est le père d’une personne autiste âgée de 36 ans. Il est l’un de ceux qui ont souffert du manque de ressources ou de connaissances par rapport aux troubles du spectre de l’autisme.
Il raconte que son fils Guillaume a reçu un diagnostic alors qu’il entrait dans l’âge adulte.
«Ce n’était pas évident, car dans mon temps, les ressources étaient plus difficiles à aller chercher. Les gens connaissaient moins ça. Il y avait un besoin d’éducation qui a dû être fait. Ç’a été un cheminement assez compliqué.»
«On savait qu’il avait quelque chose, mais juste le fait d’essayer de mettre la main sur un spécialiste bilingue, c’était un défi. On était sur des listes d’attente.»
Pendant ce temps, Guillaume subissait les contrecoups de sa condition, que ce soit des difficultés d’apprentissage ou de l’intimidation à l’école.
Malgré tout, le fils de M. Daigle a réussi à s’inscrire à l’université et, par la suite, au collège. Les deux expériences ont malheureusement été des échecs.
«Je me dis que s’il avait pu avoir de l’aide plus jeune, il aurait peut-être réussi à faire des études. Mon fils avait du potentiel, mais il aurait eu besoin de plus d’encadrement.»
Actuellement, le fils de Jean-Louis Daigle réside dans un foyer de soins à Edmundston. Même si la pandémie n’a pas été facile sur le moral, il se porte bien, estime-t-il.
«Il est capable de parler et de communiquer, même s’il ne le fait pas toujours de la manière la plus adroite. Il aime beaucoup la musique et il sait beaucoup de choses sur les groupes musicaux.»
«Il aime aussi beaucoup aller marcher, alors pendant la pandémie, lorsqu’il était pris entre quatre murs, ç’a été difficile pour lui.»
BEAUCOUP DE PARENTS AVEC DES ENFANTS AUTISTES
C’est en raison de son expérience de parent que M. Daigle s’implique, depuis plusieurs années, au sein de l’Association d’intégration communautaire Edmundston-Madawaska.
«On s’est rendu compte, avec notre association, que l’on avait beaucoup de parents avec des enfants autistes et ce n’était pas tous des enfants qui commençaient l’école. On en avait beaucoup à l’adolescence et à l’âge adulte.»
Avant l’arrivée d’un centre de ressources en autisme au Nord-Ouest, il y a trois ans, l’association a organisé des conférences au sujet de l’autisme.
«Il y a eu de l’évolution, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. On a fait de la sensibilisation à travers notre organisme, mais il faut que ce soit fait auprès de bien des groupes.»
Du côté du Centre d’excellence en autisme de la Péninsule acadienne, des ressources sont en place pour former certaines personnes à la vie adulte et même leur permettre d’intégrer le marché du travail.
«D’un coup qu’ils ont fini l’école, ils tombent comme dans un trou noir. Souvent, quand ils viennent au centre, c’est leur dernière ressource. On leur apprend à accepter qui ils sont ce qui aide à l’estime de soi. Ça fait diminuer l’anxiété et la dépression qu’ils vivent, car ils ont souvent vécu plusieurs échecs au cours de leur vie», a expliqué Liette Lanteigne.
«On leur apprend à se faire un budget, à faire des tâches ménagères et on les retourne souvent sur les bancs d’école.» ■
«Pour un autiste comme mon garçon, quand il a un encadrement comme le milieu familial, ça va bien. Mais quand il sort de son cadre et doit assimiler plus de responsabilités, ça devient plus compliqué.»