Un trouble complexe et encore mal compris
Au N.-B., le système scolaire compte environ une personne autiste sur 40
Même s’il y a de plus en plus de cas diagnostiqués au Canada, le spectre de l’autisme est encore mal compris dans la société.
Avril est le mois de l’autisme. On en profite donc pour faire davantage de sensibilisation par rapport à cet ensemble de troubles neurodéveloppementaux.
Selon l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes de 2019, publiée par l’Agence de santé publique du Canada, un enfant (de 1 à 17 ans) sur 50 avait reçu un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme au Canada.
Un an plus tôt, des données faisaient état qu’un enfant (de 5 à 17 ans) sur 66, était atteint d’autisme au Canada.
Cette dernière étude se basait toutefois sur les résultats obtenus dans seulement six provinces, dont le Nouveau-Brunswick et un territoire.
Au Nouveau-Brunswick, le système scolaire - qui ne comprend que les enfants de la maternelle à la 12e année compte environ une personne autiste sur 40, selon les plus récentes statistiques. Au niveau préscolaire, le taux se chiffre à une personne sur 48.
Selon Julie Michaud, directrice du Partenariat d’apprentissage en autisme du ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, le taux de prévalence s’est accentué au cours des dernières années, à l’instar de ce qui se passe un peu partout dans le monde.
«Maintenant, au Canada, on a accès à un peu plus de données et au NouveauBrunswick, à l’aide de nos outils, on est capable d’avoir un portrait un peu plus spécifique.»
Dans cette optique, elle juge que les services offerts ont évolué au cours des dernières années.
«Les services sont toujours offerts, c’est juste qu’il y en a beaucoup plus dans les écoles. C’est un système d’éducation inclusif (...) Les écoles font d’ailleurs des pieds et des mains pour répondre aux besoins des élèves.»
DES SERVICES QUI VARIENT GRANDEMENT
Comme le spectre de l’autisme renferme un éventail de différents comportements, les services offerts dans les écoles varient grandement selon les besoins de chaque enfant.
«On a des enfants qui ne pourront pas nous parler pour nous dire ce dont ils ont besoin. On va aussi en avoir, à l’autre bout du spectre, qui auront très peu besoin de soutien (...) Il y a différents niveaux.»
Afin de composer avec cette panoplie de petits défis, le Partenariat d’apprentissage en autisme offre des formations aux directions d’écoles et aux enseignants, mais aussi à d’autres membres du personnel comme les chauffeurs d’autobus ou les employés de la cafétéria.
Depuis 2015, 5287 membres du personnel éducatif des secteurs francophone et anglophone ont terminé la formation. Plus de 2800 individus des autres provinces de l’Atlantique l’ont aussi complété.
«La formation est pour s’assurer d’avoir une compréhension commune de ce que c’est l’autisme et quel genre d’intervention fonctionne le mieux avec ces élèveslà», a ajouté Julie Michaud.
De plus, depuis 2014, 282 enseignants-ressources ont suivi les deux volets de la formation avancée en autisme «Apprendre pour enseigner».
«Nous recevons de plus en plus de demandes de formations avancées (...) On forme des gens tous les ans, mais on a toujours des gens qu’on ne réussit pas à
«Ça peut s’expliquer par plusieurs raisons. C’est certain que les gens sont plus au courant de ce que c’est (...) Il y a beaucoup de sensibilisation qui a été faite.»
desservir, car mon équipe est petite.»
Mme Michaud a expliqué qu’au cours de la pandémie, une trentaine de ressources ont été développées. Cela comprend des présentations et des documents d’information pour le personnel éducatif et pour les parents.
«En 2021, on a lancé le Carrefour de ressources en autisme pour les parents et tuteurs du Nouveau-Brunswick (page web sur le site du gouvernement du Nouveau-Brunswick). Les parents nous ont demandé de pouvoir accéder aux formations, ressources et stratégies que l’on avait pour le personnel éducatif. On offre donc, gratuitement, de la formation aux parents.» ■