Acadie Nouvelle

L’Évangéline trouve sa place au Cercle des journalist­es de Moncton

Le journal L’Évangéline a été vital pour l’épanouisse­ment et le rayonnemen­t de la société acadienne tout au long du 20e siècle.

- Stéphane Paquette stephane.paquette@acadienouv­elle.com

Jusqu’à sa disparitio­n, en 1982, le quotidien a été de toutes les luttes, qu’elles aient été politiques, culturelle­s ou identitair­es.

Malgré cela, le journal fondé par Valentin Landry en 1887 était complèteme­nt absent des murs du Cercle des journalist­es de Moncton (Moncton Press Club).

Un groupe d’anciens employés, avec Bernard Poirier en tête, ont décidé de corriger cette situation.

Une trentaine de personnes ont assisté à cette réunion des anciens, samedi, lors du dévoilemen­t de deux cadres représenta­nt la première et la dernière une du journal.

Les pages de journaux anglophone­s ornaient déjà les murs de la salle depuis de nombreuses années.

Normand Léger se dit heureux de voir que L’Évangéline retrouve enfin la place qu’elle aurait toujours dû avoir.

Il salue le travail de Léopold Léger et Bernard Poirier qui ont mis sur pied un comité pour déterminer ce que les anciens aimeraient voir au mur du Cercle des journalist­es.

«On a décidé d’afficher la toute première page du journal publiée en 1887 ainsi que la dernière une de L’Évangéline en septembre 1982. Il y aussi un petit historique pour rappeler les grands moments du journal, ainsi qu’une caricature de Sylvain Arsenault qui rappelle la mission du journal», explique-t-il.

Parmi la trentaine de gens présents, on comptait sept anciens employés du quotidien. «Les gens étaient heureux de finalement voir qu’il allait y avoir quelque chose de l’Évangéline au Cercle des journalist­es.»

Ce genre d’endroit est en voie de disparitio­n. À une certaine époque, on en comptait plus d’une centaine à travers le Canada, relate Normand Léger.

Il en reste seulement deux (l’autre est en Ontario). «Ce n’est plus ce que c’était. Aujourd’hui, c’est plus comme un club privé. L’endroit a été populaire pendant plusieurs années. Il y avait des conférence­s de presse et plusieurs activités avec les journalist­es de la région», mentionne celui qui a travaillé à L’Évangéline de 1970 à 1982.

Normand Léger trouve important que ce journal ait une présence dans ce lieu qui rappelle l’histoire de la presse à Moncton.

«Les gens qui étaient là étaient émerveillé­s de voir ces deux cadres. Le plus important pour nous, c’était de mettre en évidence l’importance de l’Évangéline dans la société acadienne. Ce sera maintenant à la vue de tout le monde.»

La première édition du journal L’Évangéline a été publiée à Digby, en Nouvelle-Écosse, le 23 novembre 1887.

Le journal déménage à Moncton en 1905 et s’attaque à des dossiers importants de l’époque comme l’éducation, l’agricultur­e, l’hygiène et les revendicat­ions pour un évêque acadien et une paroisse acadienne à Moncton.

L’Évangéline devient un quotidien en 1931 et compte 6850 abonnés, mais en raison de difficulté­s économique­s, le journal redevient un hebdomadai­re en 1932. Ce n’est qu’en 1949 qu’il retrouve sa vocation de quotidien et dessert les trois provinces maritimes.

En janvier 1972, le journal abandonne son grand format et devient un tabloïde.

Sur le point de célébrer ses 95 ans, L’Évangéline ferme ses portes à la suite d’un conflit entre le syndicat et la direction. La dernière édition paraît le 27 septembre 1982. ■

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- Gracieuset­é: Normand A. Léger Une trentaine de personnes, incluant des anciens employés de L’Évangéline, se sont réunis samedi, afin de dévoiler deux affiches qui seront installées au Cercle des journalist­es de Moncton.

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