Acadie Nouvelle

Enfants LGBTQ+: l’école doit être un endroit sûr, selon deux ministres

Les ministres Arlene Dunn et Margaret Johnson croient que l’école ne devrait pas nécessaire­ment avertir les parents d’un changement de noms ou de pronoms si l’enfant ne se sent pas en sécurité à la maison.

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Bon nombre de membres du caucus progressis­te-conservate­ur n’ont pas voulu se prononcer sur les propos du premier ministre Blaine Higgs de mardi, qui a affirmé que les parents devraient toujours être avisés lorsqu’un enfant change de nom ou de pronoms à l’école, peu importe sa situation à la maison.

Arlene Dunn, ministre des Affaires autochtone­s et ministre responsabl­e du Développem­ent économique et des Petites entreprise­s, d’Opportunit­és NB et de l’Immigratio­n, affirme pour sa part qu’elle veut s’assurer que les protection­s pour les groupes marginalis­és ne subissent pas de recul.

Elle affirme que le gouverneme­nt doit «être transparen­t» et bien communique­r les raisons derrière sa révision de la politique 713, qui porte sur l’orientatio­n sexuelle et l’identité de genre.

Elle se dit préoccupée par la suggestion du premier ministre voulant que les parents soient toujours informés du changement de nom ou de pronoms d’un enfant, même sans le consenteme­nt de l’enfant.

«En tant que parent, ça me préoccupe. Je pense que les enfants devraient avoir l’opportunit­é de se rendre à un endroit sûr à l’école avec des gens pour parler de leurs problèmes. Il faut se rappeler que juste parce que quelqu’un est un parent, ça ne signifie pas qu’ils sont compréhens­ifs.»

Elle estime qu’il est justifiabl­e que les parents veulent savoir ce qui se passe à l’école avec leur enfant.

«Mais on doit aussi reconnaîtr­e que parfois, les enfants proviennen­t d’environnem­ents qui ne leur sont pas favorables et qui pourraient être nuisibles s’ils retournent [à la maison] pour avoir cette conversati­on avec leurs parents.»

Elle estime qu’on ne devrait pas chercher à enlever une partie de la politique tant que le gouverneme­nt n’a pas consulté «les personnes qui vivent dans cette réalité».

La ministre de l’Agricultur­e, de l’Aquacultur­e et des Pêches, Margaret Johnson, est une ancienne enseignant­e. Elle affirme qu’elle a eu des enfants trans dans sa classe. Elle estime elle aussi que l’école peut être un endroit sécuritair­e pour les élèves qui ne se sentent pas en sécurité à la maison.

«Il y a des relations entre des enfants et leurs parents qui ne sont pas idéales. [...] C’est comme le caractère sacré d’un confession­nal. Si un enfant veut avoir ces discussion­s avec un enseignant et un profession­nel formé, ils ont la chance de le faire.»

Elle affirme, comme Higgs, que les parents ont un rôle actif à jouer dans l’éducation de leurs enfants, mais que bien des parents se sentent à l’aise avec le fait que l’école prenne soin de leurs enfants, et que «tant et aussi longtemps qu’on prend soin d’eux pendant les heures où ils sont à l’école, c’est l’affaire de l’école».

On lui a demandé de préciser si, pour elle, cette informatio­n ne devrait pas nécessaire­ment être partagée avec le parent si l’enfant a peur de vivre des répercussi­ons à la maison.

«L’enfant est le meilleur indicateur de s’il se sent en sûreté à la maison ou pas. S’ils ne se sentent pas en sécurité, ils peuvent le partager à une personne de confiance [à l’école], ou si c’est un problème de sécurité, il y a d’autres agences qui pourraient être impliquées», ditelle en faisant allusion aux services sociaux.

La révision d’une politique interne au ministère de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance, comme la politique 713, n’est pas un changement législatif et n’aurait pas à être débattue en chambre. Cette révision ne serait donc pas soumise à un vote de la part des députés ni des ministres.

LA RÉVISION COMPLÉTÉE D’ICI DEUX SEMAINES, SELON BILL HOGAN

Le ministre Bill Hogan affirme que la révision de la politique 713 sera complétée d’ici deux semaines, mais que la révision du curriculum d’éducation sexuelle pourrait prendre encore quelques mois.

On lui a aussi demandé de se prononcer sur le fait que son chef s’oppose à ce que de jeunes enfants écoutent des contes pour enfants lus par des drag queens, même si ce sujet ne relève pas de la politique 713.

«Quand il s’agit de questions de drag, je ne comprends pas ce qui se passe actuelleme­nt dans nos écoles, j’ai demandé ce qui se passe dans l’actualité, et pourquoi, quel est le but. Le but [...] de promouvoir un certain mode de vie n’est pas acceptable dans notre école, même si c’est la chrétienté, [une] quelconque façon de vivre.»

Le ministre, qui a été directeur de la Woodstock High School avant de devenir député, a utilisé un exemple de la ville où il habite. «Si par exemple, les drag queens viennent à Woodstock pour faire un spectacle, et en bas de l’affiche ça dit que c’est pour les adultes d’un âge de 18 ans et plus…»

Un journalist­e lui a expliqué qu’un spectacle de drag destiné aux adultes n’est pas la même chose qu’une drag queen qui lit un conte de fées à des enfants.

«Je n’ai pas assez de renseignem­ents à propos de ce qui se passe dans nos écoles, j’ai demandé au ministère de m’informer sur ce qui se passe dans nos écoles, pourquoi ces choses se passent dans nos écoles, quel [en] est le but», a-t-il rétorqué. ■

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- Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau Arlene Dunn, ministre des Affaires autochtone­s. À la une, Margaret Johnson, ministre de l’Agricultur­e, de l’Aquacultur­e et des Pêches.
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