Enfants LGBTQ+: l’école doit être un endroit sûr, selon deux ministres
Les ministres Arlene Dunn et Margaret Johnson croient que l’école ne devrait pas nécessairement avertir les parents d’un changement de noms ou de pronoms si l’enfant ne se sent pas en sécurité à la maison.
Bon nombre de membres du caucus progressiste-conservateur n’ont pas voulu se prononcer sur les propos du premier ministre Blaine Higgs de mardi, qui a affirmé que les parents devraient toujours être avisés lorsqu’un enfant change de nom ou de pronoms à l’école, peu importe sa situation à la maison.
Arlene Dunn, ministre des Affaires autochtones et ministre responsable du Développement économique et des Petites entreprises, d’Opportunités NB et de l’Immigration, affirme pour sa part qu’elle veut s’assurer que les protections pour les groupes marginalisés ne subissent pas de recul.
Elle affirme que le gouvernement doit «être transparent» et bien communiquer les raisons derrière sa révision de la politique 713, qui porte sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
Elle se dit préoccupée par la suggestion du premier ministre voulant que les parents soient toujours informés du changement de nom ou de pronoms d’un enfant, même sans le consentement de l’enfant.
«En tant que parent, ça me préoccupe. Je pense que les enfants devraient avoir l’opportunité de se rendre à un endroit sûr à l’école avec des gens pour parler de leurs problèmes. Il faut se rappeler que juste parce que quelqu’un est un parent, ça ne signifie pas qu’ils sont compréhensifs.»
Elle estime qu’il est justifiable que les parents veulent savoir ce qui se passe à l’école avec leur enfant.
«Mais on doit aussi reconnaître que parfois, les enfants proviennent d’environnements qui ne leur sont pas favorables et qui pourraient être nuisibles s’ils retournent [à la maison] pour avoir cette conversation avec leurs parents.»
Elle estime qu’on ne devrait pas chercher à enlever une partie de la politique tant que le gouvernement n’a pas consulté «les personnes qui vivent dans cette réalité».
La ministre de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches, Margaret Johnson, est une ancienne enseignante. Elle affirme qu’elle a eu des enfants trans dans sa classe. Elle estime elle aussi que l’école peut être un endroit sécuritaire pour les élèves qui ne se sentent pas en sécurité à la maison.
«Il y a des relations entre des enfants et leurs parents qui ne sont pas idéales. [...] C’est comme le caractère sacré d’un confessionnal. Si un enfant veut avoir ces discussions avec un enseignant et un professionnel formé, ils ont la chance de le faire.»
Elle affirme, comme Higgs, que les parents ont un rôle actif à jouer dans l’éducation de leurs enfants, mais que bien des parents se sentent à l’aise avec le fait que l’école prenne soin de leurs enfants, et que «tant et aussi longtemps qu’on prend soin d’eux pendant les heures où ils sont à l’école, c’est l’affaire de l’école».
On lui a demandé de préciser si, pour elle, cette information ne devrait pas nécessairement être partagée avec le parent si l’enfant a peur de vivre des répercussions à la maison.
«L’enfant est le meilleur indicateur de s’il se sent en sûreté à la maison ou pas. S’ils ne se sentent pas en sécurité, ils peuvent le partager à une personne de confiance [à l’école], ou si c’est un problème de sécurité, il y a d’autres agences qui pourraient être impliquées», ditelle en faisant allusion aux services sociaux.
La révision d’une politique interne au ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, comme la politique 713, n’est pas un changement législatif et n’aurait pas à être débattue en chambre. Cette révision ne serait donc pas soumise à un vote de la part des députés ni des ministres.
LA RÉVISION COMPLÉTÉE D’ICI DEUX SEMAINES, SELON BILL HOGAN
Le ministre Bill Hogan affirme que la révision de la politique 713 sera complétée d’ici deux semaines, mais que la révision du curriculum d’éducation sexuelle pourrait prendre encore quelques mois.
On lui a aussi demandé de se prononcer sur le fait que son chef s’oppose à ce que de jeunes enfants écoutent des contes pour enfants lus par des drag queens, même si ce sujet ne relève pas de la politique 713.
«Quand il s’agit de questions de drag, je ne comprends pas ce qui se passe actuellement dans nos écoles, j’ai demandé ce qui se passe dans l’actualité, et pourquoi, quel est le but. Le but [...] de promouvoir un certain mode de vie n’est pas acceptable dans notre école, même si c’est la chrétienté, [une] quelconque façon de vivre.»
Le ministre, qui a été directeur de la Woodstock High School avant de devenir député, a utilisé un exemple de la ville où il habite. «Si par exemple, les drag queens viennent à Woodstock pour faire un spectacle, et en bas de l’affiche ça dit que c’est pour les adultes d’un âge de 18 ans et plus…»
Un journaliste lui a expliqué qu’un spectacle de drag destiné aux adultes n’est pas la même chose qu’une drag queen qui lit un conte de fées à des enfants.
«Je n’ai pas assez de renseignements à propos de ce qui se passe dans nos écoles, j’ai demandé au ministère de m’informer sur ce qui se passe dans nos écoles, pourquoi ces choses se passent dans nos écoles, quel [en] est le but», a-t-il rétorqué. ■