Acadie Nouvelle

Une vie de 108 ans: Regina Cormier a vu défiler 23 premiers ministres et survécu à deux guerres mondiales

Quand Regina Cormier est née, les Millionnai­res de Vancouver venaient de remporter la Coupe Stanley, Shoeless Joe Jackson était le meilleur joueur du baseball majeur et un jeune lanceur gaucher du nom de Babe Ruth amorçait sa carrière avec les Red Sox de

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Le jour où elle a lancé ses premiers cris, le 17 mai 1915, le monde était plongé dans la Première Guerre mondiale.

Elle a passé sa jeunesse en plein dans la Grande Dépression, et quand elle a célébré son 20e anniversai­re de naissance, l’Allemagne nazie se préparait à entraîner le monde dans un conflit meurtrier.

Au cours de sa vie, pas moins de 23 premiers ministres se sont succédé à la tête du gouverneme­nt du Canada.

La vénérable dame âgée de 108 ans coule des jours paisibles à l’Auberge du Soleil à Dieppe.

Née à Saint-Édouard-de-Kent, elle s’établit à Moncton à l’âge de 14 ans.

«Elle a déménagé à Moncton à 14 ans, parce que tu devais te trouver une job à cet âge-là à cette époque», raconte sa fille Huguette LeBlanc.

Elle occupe un travail de femme de ménage jusqu’à ce qu’elle rencontre son mari, Akila.

Le couple aura six enfants, Gloria, Géralda (décédée à l’âge de 18 ans de leucémie), Roger (mort à trois mois), Jean-Guy, qui s’est noyé en 1978 à l’âge de 33 ans à la suite d’un accident de motoneige sur un lac aux États-Unis), Huguette et Raymond.

La descendanc­e est impression­nante: 9 petits-enfants, 14 arrière petits-enfants et le petit Elliott (né en septembre 2022), la cinquième génération de la famille.

UNE VIE ACTIVE

Huguette raconte que sa mère n’arrêtait pas une seconde pour se reposer.

«Je n’ai jamais vu ma mère assise. Elle faisait des lavages, étendait le linge sur la corde, elle pressait les chemises, faisait la vaisselle, le ménage et les repas. Ma mère avait toujours du pain dans le fourneau ou des gâteaux», explique-t-elle.

«Dans ces années-là, on n’achetait rien au magasin. On faisait tout nous-mêmes. Ma mère était vraiment une bonne cuisinière. Tout était bon. Il y avait toujours quelque chose sur le poêle.»

C’était parfois une grosse dinde farcie, tantôt du bon sucre à la crème, des tartes ou des gâteaux. La petite famille n’a jamais manqué de nourriture parce que Régina avait toujours quelque chose de bon à manger sur la table.

Quand son époux Akila dû subir des traitement­s de dialyse à la maison trois fois par semaine, Régina n’a pas hésité à suivre un cours à Saint-Jean

«Elle avait sa vie dans ses mains. Elle devait prendre les mêmes précaution­s qu’à l’hôpital, avec la stérilisat­ion de la machine avant et après. Elle était assez maigre, je pensais qu’elle allait faire une dépression», avance sa fille Huguette.

Akila est décédé en 1976 à l’âge de 60 ans. Régina a alors pu souffler un peu. Comme son mari était dans l’armée, elle a pu toucher une pension intéressan­te.

«Ma mère a commencé à voyager et elle s’achetait une voiture neuve chaque trois ans.

On avait aussi un chalet au Cap-des-Caissie. Toutes ses amies se rencontrai­ent là pour aller jouer aux cartes», explique Huguette.

Régina a visité Hawaï, le Tennessee et la Californie

Sa fille rigole quand on lui demande le secret de sa longévité.

«Elle dit qu’elle mangeait beaucoup de tablettes de chocolat O’Henry et beaucoup de gruau!» - SP ■

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- Gracieuset­é Regina Cormier

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