Insécurité alimentaire: à la recherche de solutions à long terme dans Kent
À l’instar des banques alimentaires de la province, les besoins augmentent dans celles du comté de Kent. Elles réussissent présentement à répondre à la demande croissante, mais des solutions s’imposent à long terme.
La responsable de la banque alimentaire communautaire du comté de Kent, Ronda Robichaud, constate une augmentation constante depuis la dernière année.
«En moyenne, nous avons au moins cinq nouvelles familles par mois. C’est comme ça depuis environ septembre.»
Selon elle, cette forte demande est attribuable entre autres au coût plus élevé de la nourriture ainsi que de la hausse du prix de l’essence et des taux d’intérêt.
Elle peut heureusement compter sur de «généreux donateurs» et l’appui de la communauté pour la banque alimentaire située dans le quartier de Richibucto, à Beaurivage.
«Nous sommes très économes avec notre argent. Nous achetons seulement les articles en vente et on achète l’essentiel», dit celle dont la banque alimentaire dessert 178 familles par mois.
Même en tenant compte de l’arrivée constante de nouveaux clients, sa banque alimentaire est en mesure de servir tout le monde dans le besoin.
Néanmoins, avec les fonds dont elle dispose présentement et au rythme où vont les choses, la banque alimentaire du comté ne sera pas en mesure de répondre indéfiniment à la demande. «Il faut faire quelque chose», déclare Ronda Robichaud.
Elle n’a pas de solution miracle, mais elle croit que de nouveaux programmes pourraient être offerts à certaines personnes dans le besoin.
Le son de cloche est sensiblement le même à la banque alimentaire du Vestiaire Saint-Jean-Baptiste de Grand-Bouctouche. Depuis que les coûts pour la nourriture ont augmenté de façon significative, la gérante, Linda Gaudet, remarque une plus grande demande de services, surtout depuis juillet 2022. «Et ça continue, ça ne diminue pas», ajoute-t-elle.
Ce service dessert Grand-Bouctouche, Sainte-Marie-de-Kent, Saint-Norbert, Sainte-Anne-de-Kent et les environs.
À ce rythme, Linda Gaudet ne croit pas que le comté de Kent a la capacité et les moyens de desservir tout le monde ou de répondre au besoin.
«Notre nourriture vient directement de la banque alimentaire de Moncton. Là non plus ils ne fournissent pas parce qu’ils ont assez de demandes. Ça augmente toujours.»
«On voit plus d’enfants que d’habitude.
On voit des familles du Mexique, de l’Algérie et une de l’Ukraine. À part de ça, ce sont des gens dans la cinquantaine vivant seuls.»
Elle croit que le gouvernement devrait en faire davantage pour nourrir les gens dans le besoin. «Il faudrait qu’il donne plus, absolument.»
Même si la banque alimentaire locale répond déjà à un besoin immédiat, Linda Gaudet demeure tout de même inquiète du sort des personnes qui sont en droit d’utiliser les services de celle-ci, mais ne le font pas. Elle pense entre autres aux personnes âgées, vivant seules et d’une maigre pension. ■