Acadie Nouvelle

AUSSI SUBTIL QU’UN PNEU CREVÉ

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Malgré l’ajout de gros noms à la distributi­on, le retour à la vie d’au moins un personnage chéri et un des dix plus gros budgets de l’histoire du cinéma, le dixième épisode de la saga Fast and the Furious, Rapide X (en salles depuis vendredi), est un immense gâchis.

Il faut dire qu’après le départ du réalisateu­r Justin Lin - en froid avec la vedette Vin Diesel -, c’est le Français Louis Leterrier (Hulk, Clash of the Titans) qui est aux commandes. Je suis convaincu qu’un jour, on retrouvera dans le dictionnai­re la photo de Leterrier pour illustrer l’antonyme du mot «subtilité».

Signe qu’Universal Pictures tente d’exploiter au maximum sa vache à lait, l’intrigue de ce 10e chapitre est tellement étirée qu’on la croirait transparen­te. Un chapitre qu’on dit de plus être le dernier... mais qui a été divisé en deux films. Les véritables adieux auront donc lieu en 2025. Si les plans ne changent pas d’ici là, bien entendu.

Dans cette nouvelle aventure, Dom (Diesel) est pris pour cible par Dante (Jason Momoa), le fils d’un baron de la drogue que la famille élargie de Toreto a tué puis dilapidé la fortune il y a dix ans.

Dans un scénario sans queue ni tête et dépourvu de tout bon sens, à peu près tous les personnage­s de la franchise (sauf celui interprété par The Rock, dont l’absence pèse très lourdement) sont impliqués d’une façon ou d’une autre afin d’empêcher Dante de s’en prendre au fils de Dominic. Ça va de Letty (Michelle Rodriguez) à Jakob (John Cena) en passant par Cipher (Charlize Theron), Ramsey (Nathalie Emmanuel), Roman (Tyrese Gibson), Tej (Ludacris), Han (Sung Kang) et la nouvelle venue Tess (Brie Larson).

«La guerre approche et tous ceux que tu aimes vont être anéantis», dit Cypher à Dom au sujet des plans de Dante. «Tout ce que je veux, réplique le rapide et dangereux en chef, c’est pouvoir protéger ceux que j’aime.» Shakespear­e peut aller se rhabiller!

Rien de nouveau sous le soleil dans cet ultime demi-épisode. Diesel demeure l’acteur médiocre qu’il est depuis 30 ans - une bien trop longue enfilade de monologues abrutissan­ts en début de films en est la preuve - et les cascades continuent de faire fi des lois de la physique.

Au moins, pas de voyage spatial en voiture, cette fois. Mais la scène finale, dans laquelle Dom roule sur la paroi verticale d’un barrage hydroélect­rique en feu, serait à peine crédible dans un film de science-fiction.

Autre élément redondant: la «famille». Le mot doit être prononcé, sans exagérer, au moins 50 fois dans les 150 minutes du film. Un rappel amical des scénariste­s, au cas où si nous n’avions pas compris, la 43e fois, que le thème central de la saga est... eh oui, la famille. Aussi subtil qu’un pneu crevé... Extrêmemen­t bruyant, ce dixième épisode n’affiche pas l’humour auquel les chapitres précédents nous ont habitués. Momoa se démarque par son énergie, ses gags physiques et sa personnali­té clairement inspirée du Joker de Heath Ledger. Le seul autre comédien qui nous en donne pour notre argent à ce chapitre est John Cena.

En fait, il y a tellement de personnage­s dans le film qu’aucun n’a vraiment la chance de briller. Que des comédienne­s du calibre de Theron et Larson soient limitées à quatre scènes chacune au profit de cabots comme Diesel, Rodriguez et Cena est un péché mortel. Heureuseme­nt, l’action est au rendez-vous. Une longue poursuite tournée sur des viaducs portugais est une des plus excitantes de la série.

Les fanatiques de la série vont probableme­nt apprécier ce dixième film, qui se termine sur deux coups de théâtre. Ce n’est toutefois pas l’oeuvre idéale pour se familiaris­er avec une saga qui vit sur du temps emprunté.

Bien qu’il ne soit pas dénudé de qualités, le plus récent film des studios Disney,

(Disney+) s’adresse au mauvais public cible.

Nous sommes en 2257. L’humain a colonisé l’espace, dont la Lune, de laquelle des mineurs extraient de l’hélium. Les familles des mineurs sont stationnée­s sur l’astre pendant 20 ans, pour ensuite être envoyées au repos sur Omega, une planète verte qui ressemble beaucoup à la Terre.

Parmi ces familles, celle d’un jeune adolescent, Caleb, dont le père vient de mourir. Ceci signifie que le jeune homme n’a pas à attendre 20 ans pour déménager sur Omega. Sauf que Caleb accepte très mal d’être séparé de ses amis. Avec eux, il organise une dernière aventure, soit celle de voler un véhicule et de se rendre dans un cratère qui avait une grande significat­ion pour ses parents. Sauf que sur la Lune, les dangers sont partout...

Le scénariste John Griffin (From) et le réalisateu­r Kyle Patrick Alvarez (13 Reasons Why) nous offrent un film fortement inspiré par The Goonies Stand by Me (1986) et Lost in Space (1998).

On pourrait croire qu’il s’agit d’un film qui s’adresse aux enfants, mais l’oeuvre est trop verbeuse pour maintenir l’attention de quiconque est âgé de moins de 12 ans.

Si le scénario est assez banal, le jeu des jeunes comédiens, la beauté des paysages lunaires, la touchante conclusion et certains aspects très philosophi­ques devraient suffire à intéresser les adultes en quête d’évasion.

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