Bleuets NB demande au gouvernement de «protéger» le champ de tir de Tracadie
La création de bleuetières sur l’ancien champ de tir de Tracadie risque de ne pas se passer sans heurt. Les dirigeants de Bleuets NB le savent pertinemment. C’est pourquoi ils ont demandé au ministre de la Sécurité publique, Kris Austin, de prendre les mesures qui s’imposent.
Le ministère de l’Agriculture, Aquaculture et Pêches annonçait, le 1er mai, qu’une nouvelle étape était franchie dans le projet des bleuetières: 20 producteurs de la région venaient de recevoir «une offre de location en vue de développer une culture de bleuets sauvages dans l’ancien champ de tir».
Or, la population est en partie opposée à ce projet. Les plus récentes manoeuvres du gouvernement en poussent plusieurs au bord de l’exaspération.
Le torchon brûle indubitablement. Le 16 mai, un incendie a éclaté dans une pile de bois et de débris qui dormait au milieu d’un lot vacant, sur l’ancien champ de tir.
Le service des ressources naturelles est intervenu. D’où est partie l’étincelle qui a fini par embraser cet empilement? Les éléments naturels? La main humaine?
Les suppositions, quant à l’origine de l’incendie, peuvent aller loin. Elles peuvent aussi être erronées. Le ministère des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie a confirmé à l’Acadie Nouvelle, vendredi, qu’une enquête est en cours. La semaine dernière, ses employés ont combattu un «petit feu de broussailles» à l’ancien champ de tir. Environ un hectare (2,5 acres) a flambé.
BLEUETS NB MÉCONTENT
Néanmoins, il n’en fallait pas plus, le jour suivant, pour inciter René Chiasson, le président de Bleuets NB, et le directeur général de l’organisme, Donald Arseneault, à écrire au ministre Austin. L’Acadie Nouvelle a obtenu copie de cette correspondance. «Hier, un incendie dévastateur a été allumé intentionnellement dans les champs de bleuets sauvages près du champ de tir de Tracadie», peut-on lire.
Bleuets NB voit aussi de «récents incidents dans la région du champ de tir et la menace qui en découle pour l’industrie du bleuet sauvage dans la Péninsule acadienne. [...] Les actions de quelques individus égarés ne doivent pas mettre en péril une industrie qui est vitale pour la prospérité et le bien-être de notre communauté.»
La lettre, cosignée, demande instamment au ministre de prendre les grands moyens.
«J’exhorte fortement le gouvernement à prendre les mesures de sécurité nécessaires pour assurer la protection du champ de tir de Tracadie et des champs de bleuets sauvages.»
Selon Bleuets NB, il faut une «augmentation de la présence du personnel chargé de l’application de la loi dans la région, le déploiement de systèmes de surveillance [et] l’établissement de protocoles de sécurité appropriés pour dissuader toute activité criminelle».
MM. Chiasson et Arseneault ont exprimé le voeu d’en discuter avec le ministre. Vendredi après-midi, Bleuets NB affirmait dans un courriel, à l’Acadie Nouvelle, n’avoir encore reçu aucune réponse du ministre.
L’Acadie Nouvelle a également tenté de savoir si le ministre allait donner suite à ces demandes. Le service des communications du ministère a tenté, sans succès, de joindre M. Austin. ■