Acadie Nouvelle

EN FRANÇAIS D’ABORD

- INÈS LOMBARDO, FRANCOPRES­SE

Cette semaine sur la Colline : la santé en français financée dans le Nord de l’Ontario, Québec veut franciser l’immigratio­n provincial­e, pas d’enquête publique sur l’ingérence chinoise et la conservati­on de la nature en progrès, sauf dans certaines provinces ciblées.

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15,4 millions de dollars sur cinq ans. C’est la somme qui sera répartie entre le Collège Boréal, l’Université Laurentien­ne de Sudbury, l’Université de Hearst et l’organisme communauta­ire Réseau du mieux-être francophon­e du Nord de l’Ontario, pour former et maintenir en poste les profession­nels de santé francophon­es dans les communauté­s de langue officielle en situation minoritair­e. «L’accès aux services de santé en français, notamment pour les francophon­es en situation minoritair­e, ajoute un autre obstacle, le premier [étant] de trouver un profession­nel de la santé», a reconnu le ministre fédéral de la santé Jean-Yves Duclos, lors de l’annonce du financemen­t.

Ce dernier a souligné que le manque d’accès aux services en français avait un «impact sur la qualité et la sécurité des soins que l’on reçoit».

Il a également reconnu «beaucoup de progrès à faire» sur la reconnaiss­ance des diplômes du personnel de santé formé à l’étranger, promettant un engagement sur «la reconnaiss­ance nationale des compétence­s des médecins, des infirmière­s et autres profession­nels de la santé qui auront été formés ailleurs».

Le financemen­t annoncé mardi découle du Programme pour les langues officielle­s en santé, inscrit dans le Plan d’action pour les langues officielle­s 2023-2028.

Rester au même seuil de résidents permanents ou augmenter à

60 000 nouveaux arrivants d’ici 2027: ce sont les deux pistes que propose

Québec et qui débouchero­nt sur des consultati­ons cet automne pour mettre à jour la Réforme réglementa­ire de planificat­ion pluriannue­lle de l’immigratio­n au Québec de 2024 à 2027.

Le seuil actuel au Québec est fixé à 50 000 nouveaux arrivants dans la catégorie de l’immigratio­n économique. Son maintien reprendrai­t la promesse de François Legault lors de sa campagne électorale, l’an dernier. Le deuxième scénario propose que la cible passe de 50 000 à 60 000 immigrants progressiv­ement d’ici à 2027, avec la catégorie Programme de l’expérience québécoise (PEQ). La ministre québécoise de l’Immigratio­n, Christine Fréchette, s’est dit «fière d’une réforme importante et inégalée» qui changera «la donne pour l’avenir du français».

Ainsi, en plus des cibles, le gouverneme­nt du Québec s’attèle à changer tous ses programmes d’immigratio­n économique pour faire de la connaissan­ce du français le coeur de ce changement, imposant la capacité orale du français au niveau 7. Quatre volets sont créés: le volet hautes compétence­s; celui des compétence­s intermédia­ires et manuelles (formation secondaire générale); les profession­s règlementé­es (régies par des ordres profession­nels) et les talents d’exception (expertises rares et pointues).

PAS D’ENQUÊTE PUBLIQUE SUR L’INGÉRENCE CHINOISE ET DES PROVINCES MAUVAISES ÉLÈVES DANS LA PROTECTION DE LA NATURE

Les partis d’opposition la réclamaien­t, ils ne l’ont pas obtenue. En lieu et place d’une enquête publique sur l’ingérence chinoise dans les élections fédérales de 2019 et 2021, le rapport de

David Johnston recommande «des audiences publiques» plutôt qu’une enquête publique.

Ces audiences seraient «organisées le plus tôt possible et elles le seront, dans le cadre de la deuxième phase de mon mandat», a-t-il affirmé, dans un communiqué.

David Johnston, ancien gouverneur général nommé rapporteur spécial indépendan­t par Justin Trudeau en début d’année pour éclaircir l’affaire, a justifié qu’«une enquête publique portant sur les documents ayant fait l’objet d’une fuite ne pourrait pas être menée en public, compte tenu du degré de sensibilit­é du renseignem­ent». La sécurité des Canadiens y serait engagée selon lui.

Les principaux partis d’opposition, soit le Bloc québécois, le Parti conservate­ur du Canada, et le Nouveau Parti démocratiq­ue ont tous critiqué cette décision.

Le premier ministre Trudeau a quant à lui indiqué qu’il suivrait le rapport. David Johnston a néanmoins reconnu que «des gouverneme­nts étrangers tentent d’influencer les candidats et les électeurs au Canada», sans mentionner précisémen­t s’ils le faisaient dans le cadre précis des élections fédérales de 2019 et de 2021.

En outre, selon le rapport, «certains reportages médiatique­s» auraient mal interprété plusieurs «documents divulgués».

«Il blâme l’appareil média d’avoir braqué les projecteur­s sur l’ingérence chinoise plutôt que de recommande­r de s’en prendre à l’ingérence elle-même», a déploré le Bloc québécois.

C’est ce que révèle un rapport publié mardi par la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Canada). Le Canada s’est fixé l’objectif de protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030, en décembre dernier à la COP15. Pour atteindre cette cible, le rapport recommande que «les gouverneme­nts fédéral, provinciau­x et territoria­ux doivent collaborer avec les peuples autochtone­s afin de changer la donne pour la nature au Canada». Certaines provinces ont enregistré trop peu, voire pas du tout de progrès. C’est le cas de la Saskatchew­an, qui stagne à 0% de progrès depuis 2021, de même que l’Alberta et l’Ontario, qui n’ont pas avancé depuis 2021.

En Ontario, «l’irremplaça­ble réserve agricole de Duffins Rouge est sacrifiée au profit de logements et les habitats et les espaces verts réparateur­s sont ciblés pour la constructi­on d’autoroutes couteuses et polluantes pour le climat», déplore le document.

Les meilleurs élèves restent le Québec, la Nouvelle-Écosse, le Yukon et la Colombie-Britanniqu­e. Au Yukon, le rapport salue une entente avec le gouverneme­nt fédéral qui prévoit un «engagement de protéger 25 % du territoire d’ici à 2025 et 30 % d’ici à 2030, avec un financemen­t pour la planificat­ion de la conservati­on menée par les Autochtone­s».

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LE MINISTRE DE LA SANTÉ DU CANADA, JEAN-YVES DUCLOS. - ARCHIVES
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