Campbellton: le Foyer de soins Village fait le plein de nouveaux employés à l’étranger
«On est parti là-bas dans l’espoir de recruter une dizaine d’employés. On en revient finalement avec près d’une vingtaine.»
Directeur du Foyer de soins Village, Wayne McWilliams, est plus que satisfait de la mission de recrutement qui l’a mené en février dernier - lui et huit autres foyers de soins de la province - à Manille, capitale des Philippines.
En tout, quelque 200 offres d’emplois étaient disponibles. Au foyer Village, 25 étaient sur la table. De ce nombre, 19 ont trouvé preneur. Ces candidats - pour la grande majorité des infirmières enregistrées dans leur pays - sont en processus d’obtenir leurs papiers d’immigration. Ils devraient commencer à arriver dans la région au courant de l’été.
Selon lui, ces recrues aideront grandement à maintenir la qualité des soins dans l’établissement à moyen et long terme.
Face à une pénurie de main-d’oeuvre au niveau local, le recrutement à l’international est devenu une nécessité pour de nombreuses entreprises, et les foyers de soins n’y échappent pas. Dans ce cas-ci, les futurs employés se sont engagés à travailler dans la région pour une période de deux ans.
«C’est rassurant, autant pour nous (l’employeur) que pour nos clients, car l’objectif est d’assurer cette qualité de soins pour nos résidents, nos aînés», souligne M. McWilliams.
Actuellement, le Foyer de soins Village fonctionne pratiquement à plein régime, 85 de ses 89 lits étant occupés 99% du temps. On soutient ne pas subir de délais ou de fermetures de lits en raison d’un manque de personnel. L’ajout de ces travailleurs étrangers ne se fera donc pas sentir sur le nombre de places disponibles dans l’établissement, mais il servira définitivement à alléger la tâche de travail du personnel actuel.
Le Foyer de soins Village n’en sera pas à son premier recours aux travailleurs étrangers. Mis en tutelle en 2020, l’établissement a dû augmenter rapidement son nombre de lits de 63 à 85. Une demi-douzaine d’employés provenant de l’international avait alors été mise à contribution. Pourquoi les Philippines dans ce cas-ci? Selon M. McWilliams, statistiquement parlant, le taux de rétention des travailleurs issus de ce pays est le plus élevé (environ 50%).
«Ce qui était plaisant lors de l’activité de recrutement, c’est de voir à quel point les gens étaient prêts à venir travailler chez nous, au Canada. Beaucoup des candidats s’étaient préparés, avaient fait leurs démarches pour obtenir une équivalence d’éducation, fait des tests de langues. Ils sont sérieux», précise-t-il.
«C’était très surprenant, et surtout très plaisant, de voir qu’on a été en mesure de convaincre autant de candidats qualifiés à venir travailler chez nous. Si on en avait seulement recruté quatre ou cinq, ç’aurait été décevant. À 19, c’est un peu plus que nos besoins, mais on aime mieux en avoir plus que pas assez», raconte le directeur.
PASSER DU FOYER DE SOINS VILLAGE AU RÉSEAU DE SANTÉ VITALITÉ
Selon M. McWilliams, le recrutement et la rétention de personnel a longtemps été un défi pour le foyer de soins, et ce pour différentes raisons. L’âge de la retraite en est une, le changement de carrière en est une autre. Du coup, avec ces nouveaux employés qui arrivent, la transition des départs devrait se faire plus facilement.
Parmi les facteurs, on retrouve également la concurrence, notamment avec le Réseau de santé Vitalité qui recherche lui aussi de la main-d’oeuvre.
Aux dires du directeur, la majorité des employés récemment embauchés n’ont pas caché vouloir se perfectionner de sorte à obtenir leur accréditation d’infirmières afin de travailler dans les établissements hospitaliers.
«Si après deux ans, elles décident de partir pour le Réseau de santé Vitalité, pour notre hôpital à Campbellton, ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour les citoyens, car on sait à quel point la pénurie de personnel est grave dans nos hôpitaux. On aura donc fait notre part pour aider notre système. En fait, l’objectif c’est que ces travailleurs restent ici, qu’on parvienne à les retenir», indique-til, notant ainsi toute l’importance d’une bonne intégration communautaire. ■