Acadie Nouvelle

L’immatricul­ation du personnel infirmier formé à l’étranger sera dorénavant plus rapide

Le gouverneme­nt espère que cette mesure permettra de pallier la pénurie de personnel en santé

- Justin Dupuis justin.dupuis@acadienouv­elle.com

L’Associatio­n des infirmière­s et des infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB) accélère le processus d’immatricul­ation du personnel infirmier formé dans 14 pays, une mesure visant à contrer la pénurie de main-d’oeuvre dans le secteur de la santé.

L’AIINB a annoncé mardi que le processus d’immatricul­ation du personnel infirmier formé aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en NouvelleZé­lande, en Irlande, à Hong Kong, en Inde, aux Philippine­s, aux Émirats arabes unis, en France, en Belgique, en Suisse, au Maroc et au Liban sera accéléré.

Les modificati­ons permettent de considérab­lement raccourcir le délai nécessaire avant que le personnel infirmier formé dans ces pays puisse exercer au Nouveau-Brunswick, passant de 12 à 18 mois à 14 jours.

Dans un communiqué, le ministre de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail a applaudi la rapidité à laquelle l’AIINB a apporté ces changement­s.

«Ces changement­s importants accroîtron­t notre capacité à accueillir dans le système, en temps opportun, du personnel infirmier formé à l’étranger», a indiqué le ministre Trevor Holder.

Plus de 75% du personnel infirmier étranger qui présente une demande de travail au Nouveau-Brunswick provient de l’un des 14 pays désignés, indique l’AIINB.

D’après Bruce Fitch, ministre de la Santé, l’accélérati­on du processus d’immatricul­ation offrira du répit au réseau hospitalie­r de la province qui connaît un important déficit de travailleu­rs de la santé.

«La réduction de la durée de temps pendant laquelle le personnel infirmier formé à l’étranger travaille dans des rôles non équivalent­s après leur arrivée, comme des rôles de préposés aux services de soutien à la personne, contribuer­a à soulager plus rapidement nos fournisseu­rs de soins de santé qui continuent à faire face à des défis en matière de recrutemen­t de personnel infirmier», a-t-il affirmé par voie de communiqué.

La Régie santé Vitalité dit voir les changement­s d’un bon oeil.

«Au cours de l’année dernière, nous avons effectué plusieurs missions de recrutemen­t en France et au Maroc, qui figurent justement à la liste des pays visés par l’initiative de l’AIINB, indique Frédéric Finn, vice-président - expérience employé chez Vitalité. Nous prévoyons que cette mesure aura un impact positif sur nos efforts de recrutemen­t à l’internatio­nal, de manière à plus rapidement et facilement pourvoir les postes vacants dans nos hôpitaux.»

Claire Johnson, professeur­e en gestion des services de la santé à l’Université de Moncton, partage son avis.

«C’est merveilleu­x comme nouvelle. Ça va aider avec la pénurie et réduire la charge de travail des infirmière­s et des infirmiers en poste et ça aurait un impact positif sur le système de santé», analyse Mme Johnson.

Elle estime toutefois que ces mesures auront un impact positif que si ces stratégies de recrutemen­t comprennen­t aussi des initiative­s de rétention.

«Accueillir des profession­nels de l’étranger vient avec des défis, prévient-elle. On doit les accueillir, les intégrer et s’assurer qu’ils s’épanouisse­nt dans notre système de santé.

La professeur­e souligne également les considérat­ions éthiques liées au recrutemen­t de personnel infirmier à l’internatio­nal.

«Il faut éviter de vampiriser les ressources humaines des pays qui ont probableme­nt leurs propres défis, mais je pense qu’avec les 14 pays ciblés, on évite les plus vulnérable­s», analyse-t-elle.

D’après l’AIINB, les changement­s devraient être mis en oeuvre par l’associatio­n au cours des prochaines semaines. ■

 ?? ?? - Archives
- Archives
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada