Acadie Nouvelle

L’identité est la clé du clivage politique en Alberta, selon un sondage

Un sondage s’attardant à la vision de la politique, en Alberta, fait valoir que ses citoyens sont plus progressis­tes qu’on le pense. Selon un professeur, c’est la notion d’identité qui est rigide dans la province, plutôt que l’idéologie politique.

- Bob Weber

L’Alberta demeure toutefois idéologiqu­ement morcelée, selon le sondage.

«Les citoyens semblent avoir perdu le sens commun de l’objectif et des valeurs nécessaire­s pour débattre respectueu­sement des questions d’intérêt public, sans aliéner ni dénigrer leurs voisins», conclut le Common Ground, un effort de recherche dirigé par des universita­ires de l’Université de l’Alberta, qui a mené de vastes sondages sur la question.

Le groupe a parrainé un sondage mené par Léger Marketing auprès de plus de 1200 Albertains en janvier et en février 2023. Il posait des questions sur la façon dont les répondants définissen­t leurs politiques, comment ils voient ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, ce que les gouverneme­nts devraient faire, et comment ils devraient utiliser leur pouvoir. Les résultats sont disponible­s sur le site internet du groupe.

D’une part, le sondage suggère que les Albertains partagent plus de valeurs communes avec les autres Canadiens que ce qu’indiquent les trolls sur les réseaux sociaux.

«Lorsque nous utilisons des mesures des positions politiques réelles et des valeurs politiques, les Albertains sont tout aussi progressis­tes que n’importe qui d’autre au Canada», a déclaré le professeur de sciences politiques Jared Wesley, qui dirige le Common Ground.

Environ un tiers des Albertains, ruraux, urbains, hommes et femmes, se placent carrément au milieu du spectre politique gauchedroi­te. Cinquante-trois pour cent s’identifien­t comme modérés. Plus de deux répondants sur cinq, soit 42%, veulent «une société qui place la compassion avant la prospérité».

Les Albertains ne se soucient pas non plus des frontières idéologiqu­es rigides. Environ un quart des répondants se considèren­t comme partisans d’un parti.

Environ un partisan du Parti conservate­ur sur cinq a préféré Rachel Notley à sa propre cheffe de parti. Il y a même des néo-démocrates qui ont préféré Danielle Smith à Mme Notley, bien que beaucoup moins.

Même parmi ceux qui s’identifien­t à un parti, les lignes ne sont pas claires. Le sondage a révélé que 10% des personnes s’identifian­t au Parti conservate­ur uni disent croire aux idéologies politiques de gauche, et 13% des néo-démocrates se disent conservate­urs ou libertarie­ns.

«Nous devons nous éloigner de l’idée qu’il existe une polarisati­on entre les gens qui pensent à gauche et ceux qui pensent à droite, a déclaré Jared Wesley. La plupart des gens ont des croyances multiples, mais ils sont assez fermes en ce qui concerne leur identité. L’identité signifie plus que tout en ce moment.»

Le Common Ground a constaté que même si les Albertains de différente­s allégeance­s politiques peuvent s’entendre sur de nombreux points, ils peuvent ne pas s’aimer beaucoup.

Le groupe a révélé que seulement 7% des néo-démocrates accueiller­aient un membre du parti conservate­ur dans leur famille par mariage. Quatorze pour cent des conservate­urs ressentent la même chose à propos de leurs adversaire­s.

Seulement 13% des identifian­ts au Nouveau parti démocratiq­ue seraient prêts à avoir un ami conservate­ur. Inversemen­t, le chiffre correspond­ant est de 16%.

Bien que la gauche ait montré plus d’animosité envers ses adversaire­s que la droite, ces positions ont été inversées en ce qui concerne ce que le Common Ground appelle le «factionnal­isme»: la croyance que les rivaux ne sont pas des adversaire­s à convaincre, mais des ennemis à vaincre. ■

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