Acadie Nouvelle

Le maire de Tracadie propose un seul plan d’urbanisme pour toute la Péninsule

Après les fusionneme­nts municipaux qui ont redéfini la gouvernanc­e locale, verrat-on les plans d’urbanisme de la Péninsule acadienne être fondus ensemble?

- Bernard Haché bernard.hache@acadienouv­elle.com

C’est l’une des idées soutenues par le maire de Tracadie, Denis Losier, lors d’une entrevue avec l’Acadie Nouvelle, vendredi.

La réforme Allain a considérab­lement réduit le nombre de municipali­tés. Dans la Péninsule acadienne, on en comptait 14 en 2022. Aujourd’hui, elles ne sont plus que sept: Neguac, Hautes-Terres, Tracadie, Shippagan, Île-de-Lamèque, Caraquet et Rivière-du-Nord.

«Toute la Péninsule (acadienne) a la même structure», a rappelé M. Losier, en songeant à la Commission de services régionaux de la Péninsule acadienne (CSRPA). Il serait donc logique, selon lui, de n’avoir qu’un plan d’urbanisme pour régir ce territoire.

«Caraquet, Tracadie, Shippagan ont des plans d’aménagemen­t différents. Pourquoi pas un plan rural pour toute la Péninsule?»

«On dit qu’il est plus facile de s’installer à Caraquet qu’à Tracadie, ou que Tracadie permet de faire ceci ou cela. On se fait concurrenc­e. Il y a une Péninsule acadienne, on devrait avoir un même plan rural.»

«48 000 personnes dans la Péninsule acadienne, pour moi, c’est une petite ville», a-t-il estimé.

En fusionnant leurs plans d’urbanisme, les municipali­tés allégeraie­nt le travail de la CSR de la Péninsule acadienne. Le traitement des demandes de permis s’en trouverait simplifié et les délais de livraison écourtés.

«Actuelleme­nt, ce n’est pas évident pour les employés de la CSRPA. Chaque entité a ses règlements», a repris M. Losier, en rappelant que le plan rural de sa ville, à lui seul, fait 500 pages, «une brique», a-t-il admis.

ÉLIMINER CERTAINS PERMIS

À tout le moins, le maire de Tracadie aimerait que les règlements de sa municipali­té soient révisés. Au fil des ans, les arrêtés se sont accumulés, ce qui a rendu leur gestion complexe.

«À Tracadie, on est onze à la table du conseil, et personne n’est urbaniste. Lorsqu’il y a un problème, c’est nous qui avons voté ça. Les règles dans le plan rural doivent être changées. Il y a beaucoup de demandes de dérogation.»

Le maire serait même prêt à délaisser certains types de permis, notamment ceux qui sont requis pour les éléments accessoire­s.

«Il y a des permis pour les perrons et les clôtures. On exige des permis pour tout. Trop de permis, ça fait des piles. Quand il y a 500 permis de perrons, on crée un problème. On ralentit le système (avec nos propres règlements).»

Jeudi, lors de l’assemblée générale annuelle de la CSRPA, la première dirigeante de la commission, Mélanie Thibodeau faisait aussi remarquer que les petits permis – elle a cité en exemples les perrons et les patios – accaparaie­nt ses employés à un tel point qu’«il y aurait une réflexion à faire à cet égard».

Denis Losier conçoit la perte, pour la CSRPA, des droits que rapportent ces permis, mais la somme serait négligeabl­e. «Pour les perrons et les clôtures de ‘‘telle grosseur’’, on va juste perdre un petit revenu.» ■

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- Archives La Péninsule acadienne compte sept entités municipale­s. Ci-dessus, une vue aérienne de la Ville de Shippagan.

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