Un compromis pour Toner
Un permis de construction récemment livré au concessionnaire automobile Toner a contraint Tracadie à revoir l’un de ses arrêtés. Et ce ne serait qu’un début, s’il faut se fier au maire Denis Losier.
L’article 26 de l’arrêté de construction a pour effet de doubler les droits d’émission d’un permis (qui passent de 5$ à 10$ par tranche de 1000$) si les travaux sont entrepris avant sa livraison. Le cas échéant, la note s’avère particulièrement salée pour un chantier majeur comme celui de la compagnie Toner.
Le conseil municipal, qui s’est intéressé à la question, a finalement jugé la mesure excessive et a accepté, le 23 mai, par résolution, de réduire le prix du permis accordé au concessionnaire automobile de 26 000$.
«La pénalité, c’est deux fois le coût du permis. Dans les autres municipalités, elle va de 1000$ à 2000$ (la surcharge). C’est un accroc dans l’un de nos règlements. On va le corriger dans quelques semaines.»
M. Losier a aussi indiqué que le conseil tenait à appuyer la compagnie Toner dans son entreprise. Le 4 avril 2022, un violent incendie ravageait son édifice, situé rue Principale.
Ce mauvais coup du sort en aurait découragé d’autres. Le concessionnaire automobile a néanmoins décidé de réinvestir des millions à Tracadie. Cependant, lorsque le temps est venu de commencer les travaux, le permis n’était pas prêt.
Le propriétaire, Scott Toner, qui s’est brièvement entretenu avec l’Acadie Nouvelle la semaine dernière, s’est limité à dire qu’il y eut des «circonstances incontrôlables avec la CSR».
Le maire Losier, de son côté, a reconnu que certaines formalités touchant aux espaces verts ont occasionné un délai supplémentaire.
«La demande de permis du bâtiment, ça a bien été, a-t-il ajouté. Il y a eu un problème au niveau de l’aménagement, autour du bâtiment. Si on (Tracadie) avait eu notre propre département d’urbanisme, ça ne serait pas arrivé.»
Il croit qu’on devrait repenser la manière dont les permis sont livrés afin de favoriser les «projets d’envergure et limiter les embûches, les inconvénients.»
«Il va falloir que les huit membres autour de la table (les sept municipalités et le district rural de Miscou) développent une structure, une démarche, pour aider les projets qui font avancer la Péninsule acadienne.»
M. Losier en conclut que «les projets de plusieurs millions de dollars devraient être traités en priorité, comme au centre de triage d’un hôpital.»