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L’HÔTEL À LA MAISON

Clubs privés, concierges personnels, minibars pleins : les gîtes se mettent en mode service complet.

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UN PLUS À VOTRE VOYAGE

Entrez dans le monde d’Eva Perón en visitant le Museo Evita, où l’ont peut entendre ses célèbres discours, et la Casa Rosada, où a été tournée la comédie musicale Evita (Madonna non comprise). vacations.aircanada.com

CE N’EST QU’AU DEUXIÈME ÉTAGE QUE JE REMARQUE LE BADGE MARQUÉ

« Sidekick » sur le chemisier en denim de Barbara. C’est le nom que donne Oasis, la société d’habitation­s partagées née à Buenos Aires qui m’héberge, aux membres de son équipe d’accueil. Passée me prendre à l’aéroport, Barbara me fait visiter mon gîte : un étroit condo sur plusieurs étages typique de Palermo Soho, un quartier bourré de cafés et boutiques.

Cette copropriét­é, avec bassin sur le toit et gril argentin ( parrilla), a subi la rigoureuse inspection en 50 points d’Oasis. Y a-t-il assez de tables et de chaises pour la capacité d’accueil ? Oui. Assez de rangement dans les chambres pour contenir des vêtements pour un mois ? Oui. Au moins quatre assiettes par couple et 12 cintres en bois (ceux en fil de fer sont interdits) par placard ? Oui et oui.

Se voulant un compromis entre résidence et hôtel, Oasis est l’une des rares entreprise­s à ennoblir l’humble séjour chez des particulie­rs, répandu par Airbnb (dont le nouveau service Airbnb Plus offre aussi des propriétés haut de gamme triées sur le volet). Lancée en 2009, Oasis propose plus de 2000 propriétés dans 22 villes et projette, grâce à un investisse­ment de Hyatt l’automne dernier (aussi bien se joindre à la parade), de s’étendre à quatre autres villes cette année, dont Toronto.

Avant de partir, Barbara indique le frigo et ses provisions pour déjeuner et le bar garni de bouteilles de malbec et de Tanqueray (le MegaBar, de son nom officiel, se demande lors de la réservatio­n). Elle me laisse son numéro, au cas où j’aurais besoin d’une table à une parrilla ou de billets pour un match de polo au légendaire Campo Argentino de Polo. Au final, Barbara est davantage

un concierge bien avisé qu’un sidekick (complice). Il ne manque qu’un hall d’hôtel.

Et j’en trouve un sans tarder… en version Oasis. Une balade de 15 minutes par-delà des étals colorés et une murale de Frida Kahlo au regard d’acier mène à un portail avec plaque argentée marquée « The Clubhouse ». Ancienne demeure de quatre étages, ce club privé pour membres locaux (ouvert aux clients d’Oasis) donne sur un jardin de plantes grimpantes avec piscine, bar et chaises longues sous des guirlandes lumineuses. Des vingtenair­es et trentenair­es ont les pieds dans l’eau, un Fernet Sunset à la main, et d’autres font des réunions de travail décontract­ées autour de mini-empanadas au boeuf. La clientèle d’Oasis est largement composée de voyageurs d’affaires : Nike a logé ses employés dans des maisons Oasis lors des Jeux olympiques d’été de 2016 à Rio.

Grâce à Flo Tagino, directrice culturelle du club et résidente branchée, je pars en virée magasinage à huis clos avec Sophie Lloyd, proprio de Shop Hop BA, qui offre des visites personnali­sées d’ateliers de créateurs locaux, dont celui, minuscule, de la marque d’accessoire­s de cuir Nimes. À l’intérieur, un homme est penché sur une machine à coudre tandis que j’explore le petit show-room, où j’opte pour un simple fourre-tout noir doté d’une astucieuse pochette amovible en tissu. Puis Flo m’envoie au Proper, un resto en vogue dans un ancien atelier de mécanique. Chaque table de cette salle industriel­le de 33 couverts est bondée de clients se délectant de poulpe grillé, de steak au feu de bois et du meilleur flan que j’aie goûté, riche et crémeux, au dulce de leche.

De retour sur mon toit-terrasse, dans le ronron de la ville, je débouche le malbec et planifie mon lendemain. Je déjeunerai au Ninina, j’appellerai Barbara pour réserver une séance avec entraîneur aux Bosques de Palermo et j’irai à la soirée jazz du Clubhouse. Une autre journée à vivre comme une Portègne.

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