Hauts et bas de 2017
Deux mille dix-sept a été une année de hauts et de bas pour la FCF. Nous sommes fiers de nous joindre aux Canadiens pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération par une série d’événements Bioblitz faisant partie de Bioblitz Canada 150, l’un des trente-huit projets Signature Canada 150 appuyés par le gouvernement. Trentecinq événements Bioblitz ont eu lieu dans les provinces et les territoires du pays pour rassembler des scientifiques et des membres du public, qui ont identifié et répertorié toutes les espèces qu’ils ont pu trouver sur un territoire donné, pour créer « l’égoportrait de la nature canadienne ». De plus, notre programme Faune et flore du pays a publié une série de nouvelles vidéos mettant en vedette la faune emblématique ayant joué un rôle important dans l’histoire de notre pays, comme le castor, la morue de l’Atlantique et le saumon du Pacifique. Nous sommes heureux de participer aux célébrations du 150e anniversaire du Canada pour fêter cette année charnière.
Cependant, nous avons malheureusement perdu un ami cet automne, et un membre de longue date du conseil d’administration de la FCF, Pierre Latraverse. Ardent protecteur de l’environnement, Pierre a apporté son expertise sur les enjeux de conservation du Québec à l’échelle nationale et il a agi comme catalyseur pour la promotion et le soutien des initiatives nationales de conservation et d’éducation. Nous avons eu le plaisir d’offrir à Pierre le bien mérité prix de la conservation Roland Michener lors de notre banquet annuel de remise de prix organisé en juin, en reconnaissance de son immense contribution, qui a été soulignée dans le numéro sept./oct. de ce magazine.
Pierre soutenait passionnément la cause de la conservation dans le parc marin du SaintLaurent où nous avons perdu un nombre si élevé de baleines noires l’été dernier. Onze des quatorze baleines noires qui sont mortes cet été ont été trouvées dans le golfe du SaintLaurent. Les baleines noires n’ont pas été surveillées régulièrement dans cette zone, mais quelques observations ont été enregistrées. Cette année toutefois, de nombreux examens aériens ont été effectués pour localiser les baleines noires dans le golfe et aider à guider les activités futures.
Comme Kerry Banks le fait remarquer dans son article « Nature et culture tech » à la page 30, les nouvelles technologies nous permettent d’avoir accès à beaucoup de connaissances, d’explorer et d’en apprendre plus sur les déplacements et les comportements de la faune, autrement difficiles à retracer. Au cours des deux derniers étés, la FCF a participé au passionnant projet WHaLE (Whale, Habitat and Listening Experiment). Nos partenaires ont placé deux glisseurs (drones sous-marins sans plongeurs) équipés d’hydrophones (microphones sous-marins) dans l’océan Atlantique afin de détecter la position des baleines. Quand les hydrophones captent le son d’une baleine, des informations sur le type de baleine et sur sa position sont retransmises au laboratoire Particle, Fish and Whale Lab de l’Université Dalhousie. Nous espérons qu’à l’avenir, ces informations pourront être envoyées aux navires du trafic maritime pour réduire le risque de collision. Ce type de progrès est encourageant et peut mener à une meilleure gestion de la faune et à de meilleures décisions.
Le 150e anniversaire du Canada nous offre une occasion de célébrer les succès de la conservation, d’examiner les défis et les occasions actuelles et de tracer la voie à suivre pour conserver la richesse de la faune, des habitats et de la biodiversité au pays pour les générations futures. À la fin novembre, alors que les célébrations entourant le 150e anniversaire du Canada prendront fin, la FCF organise le Sommet national de la conservation pour rassembler des personnes ayant une grande variété de points de vue sur la faune, comprenant des groupes environnementaux, des chefs autochtones, des organisations de chasse et pêche, des universitaires et des représentants de l’industrie et du gouvernement, afin de rechercher les actions novatrices qui contribueront à bâtir un futur prometteur pour la conservation au Canada.
Au nom du conseil d’administration, du personnel et des sympathisants de la FCF partout au Canada, nous vous souhaitons une très belle période des Fêtes.
À la fin des années 1990, Parcs Canada m'avait envoyé photographier le plus septentrional des parcs nationaux, celui de Quttinirpaaq, à la pointe nord le l'île Ellesmere. Un peu au large de la rive nord du parc se trouve la petite île Ward Hunt. Cette étroite langue de terre de 3 km de largeur par 6 km de lonquear est souvent le tremplin de départ pour deséquipes d'aventuriers qui essaient d'atteindre le pôle Nord, encore distant de 720 km. Ward Hunt, comme la majeure partie d'Ellesmere, est un désert polaire de roche et de glace, avec une végétation de toundra clairsemée. En explorant cette île, j'ai fait un découverte étonnante : j'ai aperçu un couple de labbes à longue queue (Stercorarius longicaudus) couvant deux oeufs de couleur olive dans un nid en cavité à moins de 50 m du bord glacé de la banquise. Les labbesà longue queue sont des oiseaux marins apparentés aux goélands, mais avec un mode de vie beaucoup plus prédateur, se nourrissant de lemmings, de petits ouseaux au nid, d'insectes et de petis fruits, toutes créatures que étaient absentes lors de mon court séjour dans l'île. Le nid des labbes se trouvait à la latitude 83° 05’ 35,1” N. À ce jour, 20 ans plus tard, c'est le nid le plus septentrional dont j'ai entendu parler.
–Wayne Lynch