Ornitho
Les oiseaux blessés ont besoin de votre aide. Les bénévoles et les organisations qui leur portent secours ont aussi besoin de soutien.
Les oiseaux blessés ont besoin de votre aide et les bénévoles et les organisations qui leur portent secours ont aussi besoin de soutien
Tôt ou tard dans notre existence, nous croiserons un oiseau en détresse. Nous devons bien sûr nous efforcer de ne pas séparer les oisillons de leurs parents, mais il arrive que des oiseaux soient orphelins, blessés ou malades au point d’avoir besoin de notre aide. Le problème, c’est qu’en grande majorité, nous ne sommes pas vétérinaires et nous ne pouvons pas non plus payer les honoraires d’un vétérinaire, d’où le besoin des centres de réhabilitation de la faune.
La plupart des villes abritent une bonne âme ou une organisation bénévole capables d’accueillir des oiseaux malades ou blessés et de les soigner jusqu’à ce qu’ils se rétablissent. Souvent, de généreux vétérinaires locaux offrent leurs services pour soigner des blessures ou une maladie pour remettre un oiseau dans le vent. C’est une noble tradition d’humanité.
Par contre, les statistiques nous apprennent que plus d’un milliard d’oiseaux se tuent en percutant des vitres ou sont victimes de chats domestiques ou féraux chaque année en Amérique du Nord seulement. (Oui, vous avez bien lu : « plus d’un milliard ». Ces estimations sont difficiles à accepter, mais certaines études avancent le chiffre de deux milliards.) Comment peut-on imaginer faire une différence quand quelques centaines de centres soignent et relâchent quelques centaines d’oiseaux par année pour l’ensemble du continent? C’est une goutte d’eau dans l’océan par rapport aux besoins de conservation.
Est-ce que cela signifie que les centres de réhabilitation sont pour autant un gaspillage de temps, d’énergie et de bonne volonté? Absolument pas. Effectivement, des efforts de réhabilitation comme ceux-là atteignent plusieurs objectifs de grande valeur dans le secours et la protection des oiseaux.
D’abord, en plus d’offrir au public bienveillant des endroits où confier des oiseaux blessés ou malades, les centres de réhabilitation fournissent de la sensibilisation à leur importance, aux multiples menaces qui pèsent sur leur existence, au besoin d’assurer leur conservation et à comment, comme citoyens, nous pouvons agir.
D’autre part, autant par nécessité que par invention, ces centres élaborent continuellement de nouvelles techniques de chirurgie et de soins curatifs qui peuvent s’appliquer à diverses espèces d’oiseaux rares ou menacés qu’ils accueillent. Finalement, les centres de réhabilitation sont en position privilégiée pour détecter toute nouvelle menace affectant les oiseaux, comme de nouveaux pesticides toxiques ou de nouvelles sources non détectées d’empoisonnement au plomb, aux hydrocarbures ou à d’autres polluants chimiques.
J’ai eu le plaisir d’observer l’émergence d’un de ces centres, depuis la formulation d’une idée jusqu’à un fonctionnement robuste dans des installations toutes neuves. Situé à Hudson, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Montréal, le centre s’appelle Le Nichoir. Je l’ai visité récemment et j’ai été fortement impressionné par la qualité du bâtiment principal et des volières d’acclimatation, mais j’ai surtout apprécié le professionnalisme et le dévouement de l’équipe.
Depuis 1996, l’année de sa fondation, Le Nichoir était installé dans une ferme avec une grande ancienne grange. La première année, le centre a recueilli 478 oiseaux en détresse. Aujourd’hui, il accueille plus de 1 600 oiseaux sauvages et répond à plus de 12 000 appels et courriels annuellement, ce qui en fait un des plus grands centres de réhabilitation pour oiseaux chanteurs au Canada. Comme à peu près tous les autres organismes de secours à la faune au pays, Le Nichoir dépend presque exclusivement des dons de citoyens et d’organisations mobilisées pour couvrir ses frais d’exploitation. Pour en apprendre davantage et pour faire un don, visitez lenichoir.org.
La réhabilitation de la faune est une cause locale, évidemment, et quand vous trouvez un oiseau blessé, vous avez besoin d’aide localement. C’est souvent facile à trouver. Sur internet, cherchez « centre de réhabilitation pour animaux sauvages » avec le nom de votre région ou de votre ville. Il existe des dizaines d’organismes de ce genre au Canada, presque tous des OSBL financés par les citoyens et animés par des bénévoles impliqués. Ils peuvent vous aider à remettre en vol l’oiseau que vous avez secouru. En échange, ils profiteront de ce que vous pouvez apporter comme bénévole : soin aux animaux, chauffeur d’ambulance, collecteur de fonds ou simplement donateur.
Vos contributions serviront à sauver la vie d’oiseaux blessés et à réduire l’impact des activités et des infrastructures humaines sur les milieux naturels, tout en sensibilisant le public à soutenir des organisations qui jouent un rôle essentiel.