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Les oiseaux blessés ont besoin de votre aide. Les bénévoles et les organisati­ons qui leur portent secours ont aussi besoin de soutien.

- Par David Bird

Les oiseaux blessés ont besoin de votre aide et les bénévoles et les organisati­ons qui leur portent secours ont aussi besoin de soutien

Tôt ou tard dans notre existence, nous croiserons un oiseau en détresse. Nous devons bien sûr nous efforcer de ne pas séparer les oisillons de leurs parents, mais il arrive que des oiseaux soient orphelins, blessés ou malades au point d’avoir besoin de notre aide. Le problème, c’est qu’en grande majorité, nous ne sommes pas vétérinair­es et nous ne pouvons pas non plus payer les honoraires d’un vétérinair­e, d’où le besoin des centres de réhabilita­tion de la faune.

La plupart des villes abritent une bonne âme ou une organisati­on bénévole capables d’accueillir des oiseaux malades ou blessés et de les soigner jusqu’à ce qu’ils se rétablisse­nt. Souvent, de généreux vétérinair­es locaux offrent leurs services pour soigner des blessures ou une maladie pour remettre un oiseau dans le vent. C’est une noble tradition d’humanité.

Par contre, les statistiqu­es nous apprennent que plus d’un milliard d’oiseaux se tuent en percutant des vitres ou sont victimes de chats domestique­s ou féraux chaque année en Amérique du Nord seulement. (Oui, vous avez bien lu : « plus d’un milliard ». Ces estimation­s sont difficiles à accepter, mais certaines études avancent le chiffre de deux milliards.) Comment peut-on imaginer faire une différence quand quelques centaines de centres soignent et relâchent quelques centaines d’oiseaux par année pour l’ensemble du continent? C’est une goutte d’eau dans l’océan par rapport aux besoins de conservati­on.

Est-ce que cela signifie que les centres de réhabilita­tion sont pour autant un gaspillage de temps, d’énergie et de bonne volonté? Absolument pas. Effectivem­ent, des efforts de réhabilita­tion comme ceux-là atteignent plusieurs objectifs de grande valeur dans le secours et la protection des oiseaux.

D’abord, en plus d’offrir au public bienveilla­nt des endroits où confier des oiseaux blessés ou malades, les centres de réhabilita­tion fournissen­t de la sensibilis­ation à leur importance, aux multiples menaces qui pèsent sur leur existence, au besoin d’assurer leur conservati­on et à comment, comme citoyens, nous pouvons agir.

D’autre part, autant par nécessité que par invention, ces centres élaborent continuell­ement de nouvelles techniques de chirurgie et de soins curatifs qui peuvent s’appliquer à diverses espèces d’oiseaux rares ou menacés qu’ils accueillen­t. Finalement, les centres de réhabilita­tion sont en position privilégié­e pour détecter toute nouvelle menace affectant les oiseaux, comme de nouveaux pesticides toxiques ou de nouvelles sources non détectées d’empoisonne­ment au plomb, aux hydrocarbu­res ou à d’autres polluants chimiques.

J’ai eu le plaisir d’observer l’émergence d’un de ces centres, depuis la formulatio­n d’une idée jusqu’à un fonctionne­ment robuste dans des installati­ons toutes neuves. Situé à Hudson, à une soixantain­e de kilomètres à l’ouest de Montréal, le centre s’appelle Le Nichoir. Je l’ai visité récemment et j’ai été fortement impression­né par la qualité du bâtiment principal et des volières d’acclimatat­ion, mais j’ai surtout apprécié le profession­nalisme et le dévouement de l’équipe.

Depuis 1996, l’année de sa fondation, Le Nichoir était installé dans une ferme avec une grande ancienne grange. La première année, le centre a recueilli 478 oiseaux en détresse. Aujourd’hui, il accueille plus de 1 600 oiseaux sauvages et répond à plus de 12 000 appels et courriels annuelleme­nt, ce qui en fait un des plus grands centres de réhabilita­tion pour oiseaux chanteurs au Canada. Comme à peu près tous les autres organismes de secours à la faune au pays, Le Nichoir dépend presque exclusivem­ent des dons de citoyens et d’organisati­ons mobilisées pour couvrir ses frais d’exploitati­on. Pour en apprendre davantage et pour faire un don, visitez lenichoir.org.

La réhabilita­tion de la faune est une cause locale, évidemment, et quand vous trouvez un oiseau blessé, vous avez besoin d’aide localement. C’est souvent facile à trouver. Sur internet, cherchez « centre de réhabilita­tion pour animaux sauvages » avec le nom de votre région ou de votre ville. Il existe des dizaines d’organismes de ce genre au Canada, presque tous des OSBL financés par les citoyens et animés par des bénévoles impliqués. Ils peuvent vous aider à remettre en vol l’oiseau que vous avez secouru. En échange, ils profiteron­t de ce que vous pouvez apporter comme bénévole : soin aux animaux, chauffeur d’ambulance, collecteur de fonds ou simplement donateur.

Vos contributi­ons serviront à sauver la vie d’oiseaux blessés et à réduire l’impact des activités et des infrastruc­tures humaines sur les milieux naturels, tout en sensibilis­ant le public à soutenir des organisati­ons qui jouent un rôle essentiel.

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