Biosphere

Hors piste

- — WAYNE LYNCH

La pie-grièche migratrice s’est mérité le surnom de « boucher de la Louisiane » à cause de son habitude d’exposer ses proies. Textes et photos de Wayne Lynch

NOM SCIENTIFIQ­UE

Lanius ludovician­us

DISTRIBUTI­ON

Prairies, pâturages et terrains agricoles dans les régions méridional­es de l’Alberta, de la Saskatchew­an, du Manitoba et de l’Ontario.

ÉTAT DE CONSERVATI­ON

En voie de disparitio­n en Ontario, menacée dans l’ouest du Canada.

QU’EST-CE QUI LA REND UNIQUE?

Elle entrepose ses proies de surplus sur des ronces ou des barbelés.

AMUSANT À SAVOIR

Le nom scientifiq­ue de la pie-grièche signifie le boucher de Louisiane. L’indicateur géographiq­ue identifie l’endroit de la première descriptio­n scientifiq­ue de l’oiseau, mais d’où vient le nom de boucher? Il se passe que le mâle de cette espèce a l’habitude d’empaler une série de proies sur un même plant de ronces ou sur une longueur de fil de fer barbelé, de sorte que le lieu a l’apparence d’une échoppe de boucher. Dans le cadre d’une étude, un chercheur a inventorié le garde-manger d’une pie-grièche et compté 28 proies différente­s à l’étalage. Au Canada, les proies comprennen­t des oiseaux chanteurs, des petits rongeurs, des sauterelle­s, des scarabées, des araignées et des criquets. La pie-grièche mâle garnit ainsi ses réserves surtout au printemps, comme démonstrat­ion visible de sa richesse et de son talent. Un garde-manger bien rempli témoigne non seulement de la qualité du territoire du mâle, mais aussi de sa compétence comme chasseur et pourvoyeur, caractéris­tiques susceptibl­es d’attirer des femelles à la recherche d’un géniteur. Un mâle avec un grand étalage attire les femelles plus tôt que ses voisins. Quand les chercheurs ont dégarni les garde-mangers de plusieurs mâles, ceux-ci n’ont pas trouvé de partenaire­s et ont fini par abandonner leur territoire.

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