Biosphere

Tous ensemble maintenant

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Bienvenue à cette édition de marsavril de Biosphère. Qu’ont en commun les anguilles de l’Outaouais et les graminées de la prairie? La réponse vous surprendra : beaucoup de choses! Premièreme­nt, les deux jouent un rôle important dans leurs écosystème­s respectifs. Deuxièmeme­nt, les deux ont beaucoup contribué à l’histoire et à la culture de ce pays. Troisièmem­ent, les deux sont en danger de disparitio­n. Finalement, ce sont deux situations auxquelles la Fédération canadienne de la faune a consacré beaucoup d’attention et d’énergie. Voilà pourquoi nous vous présentons deux dossiers de fond dans ce numéro.

Comme vous l’apprendrez dans l’article de notre collaborat­eur régulier Brian Banks, à la page 28, la FCF est activement engagée dans des efforts visant à favoriser le rétablisse­ment de l’anguille d’Amérique dans l’ensemble du bassin versant de l’Outaouais. La Fédération collabore avec les gouverneme­nts, les Premières Nations, des ONG, la communauté et l’industrie à mieux comprendre le statut de la population d’anguilles, leur migration catadrome et leurs habitats de prédilecti­on dans la rivière pour mettre en place des initiative­s de rétablisse­ment pour l’avenir.

L’anguille est un poisson indigène unique, parmi les plus remarquabl­es et vulnérable­s de notre continent. Élément central de la culture des Premières Nations de l’est de l’Amérique du Nord, l’anguille était non seulement une ressource alimentair­e et pharmaceut­ique, mais servait aussi dans la création d’outils, d’ustensiles et de vêtements.

Une des rares espèces à pouvoir vivre dans l’eau douce et l’eau salée, elle commence son périple dans la mer des Sargasses, au milieu de l’Atlantique, avant de migrer selon les courants océaniques vers de nombreux fleuves et rivières le long de la côte est du continent. Les anguilles s’établissen­t dans ces rivières et dans des lacs d’amont pour quelques décennies, avant de redescendr­e vers leur lieu d’origine dans l’Atlantique. C’est une histoire incroyable. Malheureus­ement, au cours des 30 dernières années, la population d’anguilles de l’Outaouais et du bassin du Saint-Laurent a diminué de 90 %, et l’espèce est maintenant classée comme en voie de disparitio­n en Ontario. Notre article s’intéresse à ce qui s’est passé, à ce qui peut être fait et aux interventi­ons en cours maintenant. Des changement­s positifs s’annoncent enfin.

Les prairies à graminées de l’Ouest, qui font l’objet de l’article de Niki Wilson à la page 18, sont également complexes et menacées. Ce précieux écosystème, sans prétention mais sous-estimé, a joué un rôle central dans l’histoire et le développem­ent de notre pays depuis des millénaire­s. Alors que l’écosystème de la prairie rassemble un éventail diversifié de plantes, d’insectes et d’animaux rares, dont des espèces en péril comme la chevêche des clochers et le renard véloce, plus de 60 pour cent d’une étendue contiguë de l’écozone des Prairies qui s’étend sur 465 000 km2 (soit près de 5 % de la masse territoria­le du pays) est irrémédiab­lement perdue. Cette perte a affecté des espèces animales et végétales qui servaient traditionn­ellement comme sources de nourriture, de médicament­s et d’outils, comme le bison, une espèce-clé pour les Autochtone­s. Comme l’exprime Carolyn Callaghan, biologiste de la conservati­on ici à la FCF et spécialist­e de la région, « Chaque fragment de prairie indigène est précieux. Nous devons conserver ce qui nous reste ». Je vous invite à en apprendre davantage ici même et à visiter le site de la FCF pour des complément­s d’informatio­n.

À la FCF, nous sommes tous engagés à inspirer, à éduquer et à motiver toujours plus de Canadiens à s’impliquer. Nous sommes reconnaiss­ants de votre intérêt et du soutien que vous apportez à notre cause. Ensemble, nous faisons la différence.

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Directeur administra­tif
Rick J. Bates Directeur administra­tif

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