Mobilisations
Nouvelles, événements et mises à jour sur la conservation, l’éducation et la mobilisation en provenance de la FCF.
Après la perte catastrophique de 17 rarissimes baleines franches de l’Atlantique Nord, 2017 a été une année particulièrement difficile pour les mammifères marins. Sean Brillant, biologiste attaché à la conservation marine à la FCF, espère que nous n’oublierons pas de sitôt ces tragédies et trouverons la motivation d’apprendre à reconnaître et signaler les incidents touchant des mammifères marins.
QUELLE EST LA SOURCE DES SITUATIONS D’URGENCE TOUCHANT LES ESPÈCES MARINES?
Les espèces marines peuvent se trouver en difficulté pour diverses raisons. Certaines de ces causes sont naturelles, comme des tempêtes, des prédateurs ou des maladies, et d’autres sont associées à la navigation, à la pêche ou à d’autres activités humaines. Chaque année, on signale plus de 1 000 incidents touchant des animaux marins d’espèces diverses comme des baleines, des dauphins, des marsouins, des phoques, des otaries, des tortues et des requins.
Quelle que soit la situation, il est important que nous intervenions parce que c’est une occasion pour nous d’apprendre comment vivent ces animaux et ce qui les menace. Cela enrichit notre compétence en conservation en nous enseignant comment changer notre comportement pour réduire nos effets néfastes sur la faune marine.
POURQUOI CROYEZ-VOUS QUE LE CANADA A BESOIN D’UN VEILLE POUR LES MAMMIFÈRES MARINS?
Pour que nous réussissions à accomplir notre travail, nous avons besoin que les gens qui passent du temps sur les rivages du Canada participent à La Veille (The Watch). Il s’agit d’un programme qui invite les membres du public — ceux qui fréquentent les plages, les plaisanciers, les kayakistes, les pêcheurs, les résidents des côtes et d’autres — à comprendre et à identifier des situations d’urgence impliquant des animaux marins et à savoir comment réagir. Ils sont fondamentalement les premiers répondants capables d’assurer que tout un chacun demeure en sécurité et améliore notre capacité de protection de la faune. Et bien entendu, ces répondants signaleront l’urgence auprès des réseaux locaux d’intervention et de sauvetage.
POURQUOI EST-CE SI IMPORTANT D’ASSURER AU PUBLIC CANADIEN UNE FORMATION SUR LES RÉACTIONS NÉCESSAIRES EN CAS D’URGENCE TOUCHANT LES ANIMAUX MARINS? POURQUOI NE PAS LAISSER LA QUESTION AUX SEULS EXPERTS?
Les réseaux régionaux de spécialistes en intervention ne sont pas continuellement en train de surveiller nos rivages, c’est pourquoi il est crucial que tous ceux d’entre nous qui ont le privilège de passer du temps sur les côtes demeurent à l’affût des animaux en détresse. C’est notre responsabilité de signaler ces situations et de savoir exactement à quelle organisation rapporter ces incidents. Sans signalement précis, ces animaux peuvent demeurer introuvables et le sauvetage, s’en
trouver retardé. Plus il faut de temps à l’équipe d’urgence pour arriver sur les lieux, plus nous perdons de précieuses informations.
SI UNE PERSONNE A SUIVI LA FORMATION DU PROGRAMME DE LA VEILLE, QUE SOUHAITEZ-VOUS QU’ELLE SOIT CAPABLE DE FAIRE SI ELLE CONSTATE UNE URGENCE FAUNIQUE?
D’abord, nous souhaitons que les Canadiens apprennent à distinguer une urgence de ce qui n’en est pas. Par exemple, les phoques et les otaries sortent souvent de la mer pour se reposer sur une plage. Si on signale une telle situation, il n’y a pas d’intervention nécessaire, mais des gens commettent souvent l’erreur de rapporter cette situation comme une urgence.
Lorsqu’une véritable urgence se présente, il est important que tout le monde demeure en sécurité et que personne, de manière délibérée ou par imprudence, n’interagisse avec un animal marin (vivant ou mort) et ne compromette sa survie ou une évaluation appropriée de sa situation. Par exemple, beaucoup de gens qui découvrent un animal vivant sur une plage vont essayer de le maintenir mouillé ou même de le repousser vers l’eau. C’est extrêmement dangereux d’approcher tout animal sauvage — et certains animaux marins peuvent être de très grande taille —, donc, gardez vos distances. Malgré vos meilleures intentions, vous pourriez même blesser l’animal en le manipulant ou en essayant de le déplacer. Vous pourriez empirer sa condition. La meilleure chose que vous puissiez faire, c’est de signaler l’incident au réseau d’intervention approprié, de prendre beaucoup de photos et de rester sur place pour vous assurer que personne ne s’approche ou ne cause de tort à l’animal. Je sais que cela ne correspond pas à ce que beaucoup de gens voudraient faire, mais c’est vraiment la meilleure attitude à adopter. Il s’agit de situations compliquées qui requièrent une formation particulière, alors que personne ne souhaite causer plus de tort que de bien.
QUE FERONT LES EXPERTS QUAND ILS ARRIVERONT SUR LA SCÈNE?
Les spécialistes des interventions d’urgence examineront l’animal et décideront des actions nécessaires. Si l’animal est vivant et en danger, ils pourront essayer de le secourir, mais si l’animal est mort, ils recueilleront des tissus et prendront des photos, puis pourront décider si une nécropsie complète est justifiée. Habituellement, ils converseront aussi avec les témoins présents pour compléter leurs informations et renseigner les spectateurs sur la situation.
Que savez-vous sur les animaux marins et sur ce qui peut assurer leur sécurité? Mesurez vos connaissances au moyen du jeu questionnaire The Watch à l’adresse marineanimalresponse.ca.